Epître aux Ephésiens – du 5 au 11 mai (semaine 5)

« il est venu annoncer la Bonne Nouvelle de la paix » (Ep 2, 17)

 

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COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

 

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : «  Dieu qui as instruit le monde entier par la parole de l’Apôtre saint Paul, accorde-nous d’aller vers toi en cherchant à lui ressembler, et d’être, dans le monde, les témoins de ton Évangile. Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen »

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DIMANCHE 5 MAI 2024

                                                                     

 Lect. suivie: Ep 2, 1 – 10 « Dieu riche en miséricorde nous a fait vivre avec le Christ »

    Référence complémentaire : Livre du prophète Osée (Os 11, 1 – 9)

Quand Israël était jeune, je l’aimai, et d’Egypte j’appelai mon fils. Mais plus je les appelais, plus ils s’écartaient de moi ; aux Baals ils sacrifiaient, aux idoles ils brûlaient de l’encens. Et moi j’avais appris à marcher à Ephraïm, je le prenais par les bras, et ils n’ont pas compris que je prenais soin d’eux ! Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour; j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout contre leur joue, je m’inclinais vers lui et le faisais manger. Il ne reviendra pas au pays d’Egypte, mais Assur sera son roi. Puisqu’il a refusé de revenir à moi, l’épée sévira dans ses villes, elle anéantira ses verrous, elle dévorera à cause de leurs desseins. Mon peuple est cramponné à son infidélité. On les appelle en haut, pas un qui se relève ! Comment t’abandonnerais-je, Ephraïm, te livrerais-je, Israël ? Comment te traiterais-je comme Adma, te rendrais-je semblable à Ceboyim ? Mon cœur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent. Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère, je ne détruirai pas à nouveau Ephraïm car je suis Dieu et non pas homme, au milieu de toi je suis le Saint, et je ne viendrai pas avec fureur.

 

LUNDI 6 MAI

 

Lecture suivie : Ep 2, 1 – 10 « Dieu riche en miséricorde nous a fait vivre avec le Christ »

Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Dives in misericordia)

Dans le Christ et par le Christ, Dieu devient visible dans sa miséricorde, c’est-à-dire qu’est mis en relief l’attribut de la divinité que l’Ancien Testament, à travers différents termes et concepts, avait déjà défini comme la « miséricorde ». Le Christ confère à toute la tradition vétéro-testamentaire de la miséricorde divine sa signification définitive. Non seulement il en parle et l’explique à l’aide d’images et de paraboles, mais surtout il l’incarne et la personnifie ; il est lui-même, en un certain sens, la miséricorde. Pour ceux qui la voient et la trouvent en lui, Dieu devient visible comme le Père « riche en miséricorde » (Ep 2,4). Plus peut-être que celle de l’homme d’autrefois, la mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde, et elle tend à éliminer de la vie et à ôter du cœur humain la notion même de miséricorde. Le mot et l’idée de miséricorde semblent mettre mal à l’aise l’homme qui, grâce à un développement scientifique et technique inconnu jusqu’ici, est devenu maître de la terre qu’il a soumise et dominée. Cette domination de la terre, entendue parfois de façon unilatérale et superficielle, ne laisse pas de place, semble-t-il, à la miséricorde… La situation du monde contemporain ne manifeste pas seulement des transformations capables de faire espérer pour l’homme un avenir terrestre meilleur, mais elle révèle aussi de multiples menaces, bien pires que celles qu’on avait connues jusqu’ici. Révélée dans le Christ, la vérité au sujet de Dieu « Père des miséricordes » (2 Co 1,3) nous permet de le voir particulièrement proche de l’homme, surtout quand il souffre, quand il est menacé dans le fondement même de son existence et de sa dignité. Et c’est pourquoi, dans la situation actuelle de l’Église et du monde, bien des hommes et bien des milieux, guidés par un sens aigu de la foi, s’adressent, je dirais quasi spontanément, à la miséricorde de Dieu. Ils y sont certainement poussés par le Christ, dont l’Esprit est à l’œuvre au fond des cœurs.

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MARDI 7 MAI

 

Lect. suivie: Ep 2, 11 – 22 « Par le Christ nous avons en un seul Esprit accès auprès du Père »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 57, 13 – 19)

Quiconque se confie en moi héritera du pays, il possédera ma montagne sainte. Et l’on dira : Nivelez, nivelez, frayez un chemin, ôtez l’obstacle du chemin de mon peuple, car ainsi parle celui qui est haut et élevé, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint. « Je suis haut et saint dans ma demeure, mais je suis avec l’homme contrit et humilié, pour ranimer les esprits humiliés, pour ranimer les cœurs contrits. Car je ne veux pas accuser sans cesse ni toujours me montrer irrité, car devant moi faiblirait l’esprit et ces âmes que j’ai créées. Contre sa criminelle cupidité j’ai été irrité, en me cachant je l’ai frappé, dans mon irritation ; et il s’en est allé, rebelle, selon sa fantaisie. J’ai vu sa conduite, mais je le guérirai, je le conduirai, je lui prodiguerai le réconfort, à lui et à ceux qui sont dans le deuil, faisant naître la louange sur leurs lèvres : « Paix ! paix à qui est loin et à qui est proche, dit le Seigneur, et je le guérirai. »

 

MERCREDI 8 MAI

 

 Lecture suivie : Ep 2, 11 – 22 « Par le Christ nous avons libre accès auprès du Père »

   Texte de méditation : SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE (Sur la perfection chrétienne)

Puisque nous comprenons <à partir d’Ep 2,14> que le Christ est notre paix, nous montrerons quelle est la véritable définition du chrétien si, par cette paix qui est en nous, nous montrons le Christ dans notre vie. « En sa Personne, il a tué la haine », comme dit l’Apôtre. Ne la faisons donc pas revivre en nous, mais montrons par notre vie qu’elle est bien morte. En cédant à la colère et au souvenir des injures, n’ayons pas le tort d’accomplir la résurrection de celle qui a été magnifiquement mise à mort pour notre salut. Mais puisque nous avons le Christ, qui est la paix, à notre tour tuons en nous la haine, afin de réaliser dans notre vie ce que notre foi nous montre réalisé en lui : « il a fait tomber le mur » ; de même nous, amenons à la réconciliation non seulement ceux qui nous font la guerre à l’extérieur, mais encore ceux qui soulèvent des contestations en nous-mêmes <la chair contre l’Esprit>, et une fois la prudence de la chair soumise à la Loi de Dieu, soyons en paix en nous-mêmes pour édifier, à partir de cette double réalité <la chair et l’Esprit comparées au « eux en Un » d’Ep 2,15>, l’homme nouveau, unifié et pacifié. Telle est en effet la définition de la paix : l’harmonie de ceux qui étaient désunis. Aussi, lorsque s’arrête la guerre civile qui règne dans notre nature et que nous établissons la paix en nous, à notre tour nous devenons en nous-mêmes paix, et nous montrons que cette appellation donnée au Christ s’applique véritablement à nous.

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JEUDI 9 MAI – ASCENSION DU SEIGNEUR

 

 

Lect. suivie: Ep 3, 1 – 13 « j’ai la grâce d’annoncer l’insondable richesse du Christ »

    Référence complémentaire : Livre des Actes des Apôtres (Ac 1, 3 – 9

C’est aux disciples qu’avec de nombreuses preuves il s’était présenté vivant après sa passion; pendant 40 jours, il leur était apparu et les avait entretenus du Royaume de Dieu. Alors, au cours d’un repas qu’il partageait avec eux, il leur enjoignit de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis, « ce que, dit-il, vous avez entendu de ma bouche: Jean, lui, a baptisé avec de l’eau, mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de jours. » Etant donc réunis, ils l’interrogeaient ainsi: « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas restaurer la royauté en Israël? » Il leur répondit: « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moments que le Père a fixés de sa seule autorité. Mais vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » A ces mots, sous leurs regards, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux.

 

VENDREDI 10 MAI

 

Lecture suivie : Ep 3, 1 – 13 « j’ai la grâce d’annoncer l’insondable richesse du Christ »

Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Redemptoris Missio)

A la question pourquoi la mission ? nous répondons, grâce à la foi et à l’expérience de l’Eglise, que la véritable libération, c’est s’ouvrir à l’amour du Christ. En lui, et en lui seulement, nous sommes libérés de toute aliénation et de tout égarement, de la soumission au pouvoir du péché et de la mort. Le Christ est véritablement « notre paix » (Ep 2,14), et « l’amour du Christ nous presse » (2 Co 5,14), donnant à notre vie son sens et sa joie. La mission est un problème de foi; elle est précisément la mesure de notre foi en Jésus Christ et en son amour pour nous. Aujourd’hui, la tentation existe de réduire le christianisme à une sagesse purement humaine, en quelque sorte une science pour bien vivre. En un monde fortement sécularisé, est apparue une « sécularisation progressive du salut », ce pourquoi on se bat pour l’homme, certes, mais pour un homme mutilé, ramené à sa seule dimension horizontale. Nous savons au contraire que Jésus est venu apporter le salut intégral qui saisit tout l’homme et tous les hommes, en les ouvrant à la perspective merveilleuse de la filiation divine. Pourquoi la mission ? Parce que, à nous comme à saint Paul « a été confiée cette grâce-là, d’annoncer aux païens l’insondable richesse du Christ » (Ep 3,8). La nouveauté de la vie en lui est la Bonne Nouvelle pour l’homme de tous les temps : tous les hommes y sont appelés et destinés. Tous la recherchent effectivement même si c’est parfois de manière confuse, et tous ont le droit de connaître la valeur de ce don et d’y accéder. L’Eglise, et en elle tout chrétien, ne peut cacher ni garder pour elle cette nouveauté et cette richesse, reçues de la bonté divine pour être communiquées à tous les hommes. Voilà pourquoi la mission découle non seulement du précepte formel du Seigneur, mais aussi de l’exigence profonde de la vie de Dieu en nous.

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SAMEDI 11 MAI

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).