Epître aux Ephésiens – du 28 avril au 4 mai (semaine 4)

« vous avez entendu la Parole de vérité, l’Evangile de votre Salut » (Ep 1, 13)

 

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COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : «  Dieu qui as instruit le monde entier par la parole de l’Apôtre saint Paul, accorde-nous d’aller vers toi en cherchant à lui ressembler, et d’être, dans le monde, les témoins de ton Évangile. Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen »

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DIMANCHE 28 AVRIL 2024

                                                                     

 Lecture suivie: Ep 1, 1 – 10 « Dieu nous a choisis avant la fondation du monde »

    Référence complémentaire : Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 1, 1 – 18)

Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes, et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie. Il y eut un homme envoyé de Dieu. Son nom était Jean. Il vint pour témoigner, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Celui-là n’était pas la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière. Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme; il venait dans le monde. Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli. Mais à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, eux qui ne furent engendrés ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu. Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Jean lui rend témoignage et il clame: « C’est de lui que j’ai dit: Celui qui vient derrière moi, le voilà passé devant moi, parce qu’avant moi il était. » Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce. Car la Loi fut donnée par Moïse; la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Nul n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l’a fait connaître.

 

LUNDI 29 AVRIL

 

Lecture suivie : Ep 1, 1 – 10 « Dieu nous a choisis avant la fondation du monde »

Texte de méditation : BENOIT XVI (Audience du 23 nov. 2005)

Dieu « nous a élus en lui » (Ep 1, 4): c’est notre vocation à la sainteté, à la filiation adoptive et donc à la fraternité avec le Christ. Ce don, qui transforme radicalement notre état de créature, nous est offert « par le Christ » (v. 5), une œuvre qui s’inscrit dans le grand projet salvifique divin, dans cet affectueux « bon plaisir de la volonté » (ibid.) du Père que l’Apôtre contemple avec émotion. Le deuxième verbe, après celui de l’élection (« nous a choisis »), désigne le don de la grâce: ”Sa grâce dont Il nous a gratifiés dans le Bien-aimé » (ibid). En grec, nous avons à deux reprises la même racine charis et echaritosen, pour souligner la gratuité de l’initiative divine qui précède toute réponse humaine. La grâce que le Père nous donne dans le Fils unique est donc la manifestation de son amour qui nous entoure et nous transforme. Et nous voici arrivés au troisième verbe fondamental du Cantique paulinien: celui-ci a toujours pour objet la grâce divine qui a été « prodiguée » en nous (v. 8). Nous sommes donc devant un verbe de plénitude, nous pourrions dire – en nous en tenant à son sens originel – d’excès, de donation sans limites, ni réserves. Nous parvenons ainsi dans la profondeur infinie et glorieuse du mystère de Dieu, ouvert et révélé par la grâce à celui qui a été appelé par la grâce et par l’amour, cette révélation ne pouvant pas nous parvenir par le seul don de l’intelligence et des capacités humaines. « Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. Car c’est à nous que Dieu l’a révélé par l’Esprit; l’Esprit en effet sonde tout, jusqu’aux profondeurs de Dieu » (1 Co 2, 9-10). Nous prions: oui, Seigneur, attire-nous à Toi, attire le monde à Toi et donne-nous la paix, Ta paix.

MARDI 30 AVRIL

 

Lecture suivie: Ep 1, 11 – 14 « il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire »

Référence complémentaire : Livre du Deutéronome (Dt 7, 6 – 13)

Tu es un peuple consacré au Seigneur ton Dieu; c’est toi que le Seigneur ton Dieu a choisi pour son peuple à lui, parmi toutes les nations qui sont sur la terre. Si le Seigneur s’est attaché à vous et vous a choisis, ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples: car vous êtes le moins nombreux d’entre tous les peuples. Mais c’est par amour pour vous et pour garder le serment juré à vos pères, que le Seigneur vous a fait sortir à main forte et t’a délivré de la maison de servitude, du pouvoir de Pharaon, roi d’Egypte. Tu sauras donc que le Seigneur ton Dieu est le vrai Dieu, le Dieu fidèle qui garde son alliance et son amour pour mille générations à ceux qui l’aiment et gardent ses commandements, mais qui punit en leur propre personne ceux qui le haïssent. Il fait périr sans délai celui qui le hait, et c’est en sa propre personne qu’il le punit. Tu garderas donc les commandements, lois et coutumes que je te prescris aujourd’hui de mettre en pratique. Pour avoir écouté ces coutumes, les avoir gardées et mises en pratique, le Seigneur ton Dieu te gardera l’alliance et l’amour qu’il a jurés à tes pères. Il t’aimera, te bénira, te multipliera; il bénira le fruit de ton sein et le fruit de ton sol, ton blé, ton vin nouveau, ton huile, la portée de tes vaches et le croît de tes brebis, sur la terre qu’il a juré à tes pères de te donner.

 

MERCREDI 1ER MAI

 

 Lecture suivie : Ep 1, 11 – 14  « il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire »

   Texte de méditation : SAINTE ELISABETH DE LA TRINITÉ (13e oraison)

Comment réaliser ce grand rêve du cœur de notre Dieu, ce vouloir immuable sur nos âmes, comment en un mot, répondre à notre vocation et devenir parfaites louanges de Gloire de la très sainte Trinité ? « Une louange de Gloire » : c’est une âme qui demeure en Dieu, qui l’aime d’un amour pur et désintéressé, sans se rechercher dans la douceur de cet Amour, qui L’aime par-dessus tous ses dons, quand même elle n’aurait rien reçu de lui, et qui désire du bien à l’objet ainsi aimé. Or, comment désirer et vouloir effectivement du bien à Dieu, si ce n’est en accomplissant sa volonté, puisque cette volonté ordonne toutes choses pour sa plus grande gloire ? Donc cette âme doit s’y livrer pleinement, éperdument, jusqu’à ne plus vouloir autre chose que ce que Dieu veut. « Une louange de Gloire » : c’est une âme de silence qui se tient comme une lyre sous la touche mystérieuse de l’Esprit Saint, afin qu’il en fasse sortir des harmonies divines. « Une louange de Gloire » : c’est une âme qui fixe Dieu, dans la foi et la simplicité ; c’est un réflecteur de tout ce qu’il est : c’est comme un abîme sans fond dans lequel il peut s’écouler, s’épancher ; c’est aussi un cristal au travers duquel il peut rayonner et contempler toutes ses perfections et sa propre splendeur. Une âme qui permet ainsi à l’Être divin de rassasier en elle son besoin de communiquer tout ce qu’il est et tout ce qu’il a, est en réalité la louange de gloire de tous ses dons. Enfin, « une louange de Gloire », est un être toujours dans l’action de grâces. Chacun de ses actes, de ses mouvements, chacune de ses pensées, de ses aspirations, en même temps qu’ils l’enracinent plus profondément en l’amour, sont comme un écho du Sanctus éternel.

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JEUDI 2 MAI

 

Lect. suivie: Ep 1, 15 – 23 « qu’il vous donne un esprit de Sagesse qui vous le révèle »

    Référence complémentaire : Livre de la Sagesse (Sg 9, 1 à 18

Dieu des Pères et Seigneur de miséricorde, toi qui, par ta parole, as fait l’univers, toi qui, par ta Sagesse, as formé l’homme pour dominer sur les créatures que tu as faites, pour régir le monde en sainteté et justice et exercer le jugement en droiture d’âme, donne-moi celle qui partage ton trône, la Sagesse (…) Avec toi est la Sagesse, qui connaît tes œuvres et qui était présente quand tu faisais le monde; elle sait ce qui est agréable à tes yeux et ce qui est conforme à tes commandements. Envoie-la des cieux saints, de ton trône de gloire envoie-la, pour qu’elle me seconde et peine avec moi, et que je sache ce qui te plaît ; car elle sait et comprend tout. Elle me guidera prudemment dans mes actions et me protégera par sa gloire (…) Quel homme en effet peut connaître le dessein de Dieu, et qui peut concevoir ce que veut le Seigneur ? (…) Nous avons peine à conjecturer ce qui est sur la terre, et ce qui est à notre portée nous ne le trouvons qu’avec effort, mais ce qui est dans les cieux, qui l’a découvert ? Et ta volonté, qui l’a connue, sans que tu aies donné la Sagesse et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ? Ainsi ont été rendus droits les sentiers de ceux qui sont sur la terre, ainsi les hommes ont été instruits de ce qui te plaît et, par la Sagesse, ont été sauvés.

 

VENDREDI 3 MAI

 

Lecture suivie : Ep 1, 15 – 23 « qu’il vous donne un esprit de Sagesse qui vous le révèle »

Texte de méditation : SAINT ATHANASE (Lettre à Sérapion) – IVe siècle

L’Écriture dit que le Père est source et lumière : « Ils m’ont délaissé, moi la source d’eau vive » ; « Tu as abandonné la source de la sagesse », et selon Jean : « Notre Dieu est lumière ». Or, le Fils, en relation avec la source, est appelée fleuve, car « le fleuve de Dieu, selon le psaume, est rempli d’eau ». En relation avec la lumière, il est appelé resplendissement quand Paul dit qu’il est « le resplendissement de sa gloire et l’effigie de sa substance ». Le Père est donc lumière, le Fils son resplendissement, et dans le Fils, c’est par l’Esprit que nous sommes illuminés : « Puisse Dieu vous donner, dit Paul, un Esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse vraiment connaître ; puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur ». Mais quand nous sommes illuminés, c’est le Christ qui nous illumine en lui, car l’Écriture dit : « Il était la vraie lumière qui illumine tout homme venant en ce monde ». En plus, le Père étant source et le Fils appelé fleuve, on dit que nous buvons l’Esprit : « Tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit ». Mais, abreuvés de l’Esprit, nous buvons le Christ car « ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait et ce rocher c’était le Christ ». Le Père étant « le seul sage », le Fils est sa sagesse, car « le Christ est la force et la sagesse de Dieu ». Or, c’est en recevant l’Esprit de sagesse que nous possédons le Fils et acquérons la sagesse en lui… Le Fils est la vie, il a dit : « Je suis la vie » ; mais il est dit que nous sommes vivifiés par l’Esprit, car Paul écrit : « Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts vivifiera aussi nos corps mortels par son Esprit qui habite en nous ». Mais quand nous sommes vivifiés par l’Esprit, c’est le Christ qui est notre vie: « Ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi ». Quand il existe, dans la sainte Trinité, une telle correspondance et unité, qui pourrait séparer soit le Fils du Père, soit l’Esprit du Fils ou du Père ? Le mystère de Dieu n’est pas livré à notre esprit par des discours démonstratifs, mais dans la foi et dans la prière pleine de respect.

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SAMEDI 4 MAI

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).