Livre d’Osée – Semaine Sainte (du 24 au 30 mars)

« il est temps de rechercher le Seigneur » (Os 10,12)

 

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COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, chasse au loin l’ennemi qui nous menace. Hâte-toi de nous donner la paix ; afin que nous marchions sous ta conduite, et que nos vies soient lavées de tout péché ».

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent aujourd’hui, Daigne inspirer toi-même les désirs de ton peuple, puisqu’aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu sans l’inspiration de ta grâce. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

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DIMANCHE 24 MARS 2024

                                                                     

 Lecture suivie : Os 7, 13 à 8, 14     « Israël a oublié son auteur »

    Référence complémentaire : Livre du Deutéronome (Dt 32, 9 – 18) 

Le lot de Yahvé, ce fut son peuple, Jacob fut sa part d’héritage. Au pays du désert, il le trouve, dans la solitude lugubre de la steppe. Il l’entoure, il l’élève, il le garde comme la prunelle de son œil. Tel un aigle qui veille sur son nid, plane au-dessus de ses petits; il déploie ses ailes et le prend, il le soutient sur son pennage. Yahvé est seul pour le conduire; point de dieu étranger avec lui. Il lui fait chevaucher les hauteurs de la terre, il le nourrit des produits des montagnes, il lui fait goûter le miel du rocher et l’huile de la pierre dure; le lait caillé des vaches et le lait des brebis avec la graisse des pâturages, les béliers, race du Bashân, et les boucs avec la graisse des grains du froment, et pour boisson le sang de la grappe qui fermente. Jacob a mangé, il s’est rassasié, Yeshurûn s’est engraissé et il a regimbé. (Tu as engraissé, épaissi, élargi.) Il a repoussé le Dieu qui l’avait fait et déshonoré le Rocher, son salut. Ils l’ont rendu jaloux avec des étrangers, ils l’ont irrité par des abominations. Ils sacrifiaient à des démons qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient pas, à des nouveaux venus d’hier que leurs pères n’avaient pas redoutés. Tu oublies le Rocher qui t’a mis au monde, tu ne te souviens plus du Dieu qui t’a engendré!

 

LUNDI 25 MARS

 

Lecture suivie : Os 7, 13 à 8, 14     « Israël a oublié son auteur »

Texte de méditation : JEAN-PAUL II (Audience)

En n’observant pas la loi de Dieu, Israël agit en opposition avec sa condition filiale, ce qui lui vaut les reproches du Père céleste: «Tu oublies le rocher qui t’a mis au monde, tu ne te souviens plus du Dieu qui t’a engendré» (Dt 32, 18). Cette condition filiale concerne tous les membres du peuple d’Israël, mais elle est appliquée de façon particulière au descendant et successeur de David selon le célèbre oracle de Nathan, dans lequel Dieu dit: «Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils» (2 S 7, 14; 1 Ch 17, 13). Fondée sur cet oracle, la tradition messianique affirme une filiation divine du Messie. Dieu déclare au roi messianique: «Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré» (Ps 2, 7; cf. 110 [109], 3). La paternité divine à l’égard d’Israël est caractérisée par un amour intense, constant et plein de compassion. Malgré les infidélités du peuple, et les menaces de châtiment qui s’ensuivent, Dieu se révèle incapable de renoncer à son amour. Et il l’exprime en termes de profonde tendresse, même lorsqu’il est obligé de se plaindre du manque de correspondance de ses fils: «Et moi j’avais appris à marcher à Ephraïm, je le prenais par les bras, et ils n’ont pas compris que je prenais soin d’eux! Je les menais avec des attaches humaines, j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout contre leur joue, je m’inclinais vers lui et le faisais manger […] Comment t’abandonnerais-je, Ephraïm, te livrerais-je, Israël? […] Mon cœur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent» (Os 11, 3sq. 8; cf. Jr 31, 20). Le reproche lui-même devient l’expression d’un amour de prédilection, comme l’explique le Livre des Proverbes: «Ne méprise pas, mon fils, la correction de Yahvé, et ne prend pas mal sa réprimande, car Yahvé reprend celui qu’il aime, comme un père le fils qu’il chérit» (Pr 3, 11-12).

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MARDI 26 MARS

 

Lecture suivie : Os 9, 1 – 17           « comme des raisins dans le désert, je trouvai Israël »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 5, 1 – 7)

Que je chante à mon bien-aimé le chant de mon ami pour sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l’épierra, il y planta du raisin vermeil. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins: elle donna des raisins sauvages. Et maintenant, habitants de Jérusalem et gens de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne. Que pouvais-je encore faire pour ma vigne que je n’aie fait? Pourquoi espérais-je avoir de beaux raisins, et a-t-elle donné des raisins sauvages? Et maintenant, que je vous apprenne ce que je vais faire à ma vigne! en ôter la haie pour qu’on vienne la brouter, en briser la clôture pour qu’on la piétine; j’en ferai un maquis: elle ne sera ni taillée ni sarclée, ronces et épines y croîtront, j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie. Eh bien! la vigne de Yahvé Sabaot, c’est la maison d’Israël, et l’homme de Juda, c’est son plant de choix. Il attendait le droit et voici l’iniquité, la justice et voici les cris.

 

MERCREDI 27 MARS

 

 

    Lecture suivie : Os 9, 1 – 17       « comme des raisins dans le désert, je trouvai Israël »

   Texte de méditation : BENOÎT XVI (Homélie)

Quand Dieu parle, il sollicite toujours une réponse ; son action salvifique requiert la coopération humaine ; son amour attend quelque chose en retour. Que ne se réalise jamais, chers frères et sœurs, ce que dit le texte biblique à propos de la vigne : « Il attendait de beaux raisins : elle donna des raisins sauvages » (cf. Is 5,2). Seule la Parole de Dieu peut changer profondément le cœur de l’homme, et il est alors important que chaque croyant et chaque communauté entrent dans une intimité toujours plus grande avec elle. Se nourrir de la Parole de Dieu est pour l’Eglise le devoir premier et fondamental. En effet, si l’annonce de l’Evangile constitue sa raison d’être et sa mission, il est indispensable que l’Eglise connaisse et vive ce qu’elle annonce, afin que sa prédication soit crédible, en dépit des faiblesses et des pauvretés des hommes qui la composent. Nous savons, en outre, que l’annonce de la Parole, à l’école du Christ, a pour contenu le Royaume de Dieu (cf. Mc 1,14-15), mais le Royaume de Dieu est la personne même de Jésus, qui à travers  ses paroles et ses œuvres offre le salut aux hommes de tous les temps. A cet égard, la considération de saint Jérôme est intéressante : « Celui qui ne connaît pas les Ecritures, ne connaît pas la puissance de Dieu ni sa sagesse. Ignorer les Ecritures signifie ignorer le Christ ».

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JEUDI 28 MARS – JEUDI SAINT

 

 

Lecture suivie : Os 10, 1 – 15     « ils diront aux montagnes : « Couvrez-nous ! »

    Référence complémentaire : Evangile selon saint Luc (Lc 23, 26 – 34) :

Quand ils emmenèrent Jésus, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. Une grande masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais, se retournant vers elles, Jésus dit: « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi! pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants! Car voici venir des jours où l’on dira: Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri! Alors on se mettra à dire aux montagnes: Tombez sur nous! et aux collines: Couvrez-nous! Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du sec? » On emmenait encore deux malfaiteurs pour être exécutés avec lui. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils l’y crucifièrent ainsi que les malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. Et Jésus disait: « Père, pardonne-leur: ils ne savent ce qu’ils font. » Puis, se partageant ses vêtements, ils tirèrent au sort.

 

VENDREDI 29 MARS – VENDREDI SAINT

 

Lecture suivie : Os 10, 1 – 15     « moissonnez à proportion de l’amour »

  Texte de méditation : CHARLES DE FOUCAULD



Que vous êtes bon, mon Dieu, et comme vous vous appliquez à relever les pécheurs, à crier « Espérance » aux coupables. Comme vous vous montrez, dès les premières lignes de l’Evangile, le Bon Pasteur, le Père de l’enfant prodigue, le divin médecin venu pour les malades.

 Il semble que vous preniez à tâche dès les premières lignes de l’Evangile de nous répéter : « Je ne veux pas la mort du pécheur mais qu’il se repente et qu’il vive » (Ez 18,23). O Dieu, Père des miséricordes, vous voulez nous dire qu’il y a espérance et grâce même pour les coupables, même pour les plus déchus, les plus souillés. Ceux qui aux yeux des hommes sont irrémédiablement avilis et tombés sont encore nobles et beaux à vos yeux. Qu’ils se repentent, qu’ils disent comme David : « J’ai péché » (2S 12,13). Vous ouvrez si largement pour ces âmes, que le monde croyait si perdues et que vous avez si pleinement retrouvées, relevées, purifiées, embellies, vous leur ouvrez si largement le trésor de vos faveurs qu’aucune grâce ne leur est refusée, qu’aucune grandeur ne leur est inaccessible.

 Quelque bas que nous tombions, ne désespérons jamais. La bonté de Dieu est au-dessus de tout mal possible. « Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, je vous rendrais plus blanc que la neige » (Is 1,18). Il n’est pas un moment dans notre vie où nous ne puissions commencer une existence nouvelle,… séparée comme par un mur de nos infidélités passées.

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SAMEDI 30 MARS – SAMEDI SAINT

 

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

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Contact : lectio.divina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr