1ère Epître de saint Jean – 11 au 17 février (semaine 8)

« Je vous écris pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle » (1 Jn 5,13)

 

Version imprimable (1Jn)

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi ».

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. Lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen »

 

DIMANCHE 11 FÉVRIER 2024

                                                                     

 Lecture suivie: 1 Jn 5, 1 – 4  « les commandements de Dieu ne sont pas un fardeau »

    Référence complémentaire : Livre du Deutéronome (Dt 30, 11 – 20

Cette Loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-delà de tes moyens ni hors de ton atteinte. Elle n’est pas dans les cieux, qu’il te faille dire : « Qui montera pour nous aux cieux nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? » Elle n’est pas au-delà des mers, qu’il te faille dire : « Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? » Car la parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique. Vois, je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur. Si tu écoutes les commandements du Seigneur ton Dieu que je te prescris aujourd’hui, et que tu aimes le Seigneur ton Dieu, que tu marches dans ses voies, que tu gardes ses commandements, ses lois et ses coutumes, tu vivras et tu multiplieras, le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays où tu entres pour en prendre possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n’écoutes point et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd’hui que vous périrez certainement et que vous ne vivrez pas de longs jours sur la terre où vous pénétrerez pour en prendre possession en passant le Jourdain. Je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre: je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant le Seigneur ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui ; car là est ta vie, ainsi que la longue durée de ton séjour sur la terre que le Seigneur a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner.

 

LUNDI 12 FÉVRIER

 

Lecture suivie: : 1 Jn 5, 1 – 4  « les commandements de Dieu ne sont pas un fardeau » 

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Comm. 1 Jn) – IVe – Ve siècles

Faites bien attention à ceci : les actions humaines se discernent les unes des autres par le principe de la charité. Beaucoup peuvent se faire, qui aient les apparences de la bonté et qui, néanmoins, ne soient pas le fruit de la charité. Les épines mêmes ne fleurissent-elles pas ? Certains actes, au contraire, semblent durs et cruels, qui se font, par motif de charité, pour le règlement des mœurs. Une fois pour toutes, t’est donné ce court précepte : Aime, et fais ce que tu voudras. Soit que tu gardes le silence, garde-le par amour; soit que tu cries, élève la voix par amour ; soit que tu corriges autrui, corrige-le par amour ; soit que tu uses d’indulgence, sois indulgent par amour; aie dans le cœur la racine de l’amour, et de cette racine il ne pourra rien sortir que de bon. « Nul homme n’a jamais vu Dieu ». Dieu est invisible : c’est avec le cœur, et non avec les yeux, qu’il faut chercher à le découvrir. Mais de même que, quand nous voulons considérer le soleil, nous nous lavons les yeux du corps à l’aide desquels il nous est possible de voir sa lumière ; ainsi devons-nous purifier l’œil qui peut nous faire apercevoir Dieu, lorsque nous voulons le contempler. Si tu veux voir Dieu, il y a une chose à laquelle tu es à même de penser : « L’amour est Dieu ». Quelle figure a l’amour ? Quelle forme ? Quelle taille ? Quels pieds ? Quelles mains ? Personne ne peut le dire: Il a pourtant des pieds, puisqu’ils conduisent à l’église ; il a des mains, puisqu’elles donnent aux pauvres ; il a des yeux, puisqu’ils savent découvrir le nécessiteux. « Bienheureux », est-il dit, « celui qui veille sur le pauvre et l’indigent » (Ps 40,2). Il a des oreilles ; le Seigneur en parle ainsi : « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende » (Lc 8,8). Il n’a pas de membres qui occupent des places différentes ; mais l’homme qui a la charité voit tout en même temps avec les yeux de son âme. Habite en elle, elle habitera en toi ; demeure en elle, elle demeurera en toi. Je vous fais l’éloge de la charité : si elle vous convient, ayez-la, possédez-la ; pas n’est besoin que vous la dérobiez à un autre, ou que vous pensiez à l’acheter ; elle est à votre disposition, et pour rien. Mettez la main dessus ; saisissez-la; rien de plus doux qu’elle. Et si vous la trouvez telle quand on vous en parle, que sera-ce quand vous la posséderez ?

MARDI 13 FÉVRIER

 

Lecture suivie : 1 Jn 5, 5 – 13  « qui croit que Jésus est Fils de Dieu est vainqueur du monde »

Référence complémentaire : Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 19, 30 – 37)

Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « C’est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit. Comme c’était la Préparation, les Juifs, pour éviter que les corps restent sur la croix durant le sabbat – car ce sabbat était un grand jour — , demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on les enlevât. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. Venus à Jésus, quand ils virent était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage – son témoignage est véritable, et celui-là sait qu’il dit vrai – pour que vous aussi vous croyiez. Car cela est arrivé afin que l’Ecriture fût accomplie: Pas un os ne lui sera brisé. Et une autre Ecriture dit encore: Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé.

 

MERCREDI 14 FÉVRIER – CENDRES

 

  1. suivie: 1 Jn 5, 5 – 13 « qui croit que Jésus est Fils de Dieu est vainqueur du monde »

   Texte de méditation : SAINT IRÉNÉE DE LYON (Contre les hérésies) – IIe siècle

La prédication de l’Église présente à tous égards une inébranlable solidité ; elle demeure identique à elle-même et bénéficie du témoignage des prophètes, des apôtres et de tous leurs disciples, témoignage qui englobe « le commencement, le milieu et la fin », la totalité du dessein de Dieu infailliblement ordonnée au salut de l’homme et fondant notre foi. Dès lors, cette foi que nous avons reçue de l’Eglise, nous la gardons avec soin. C’est à l’Église en effet qu’a été confié le « don de Dieu » (Jn 4,10) — comme le souffle avait été confié au premier ouvrage que Dieu avait modelé, Adam (Gn 2,7) — afin que tous les membres de l’Eglise puissent y avoir part et par là être vivifiés. C’est en elle qu’a été déposée la communion avec le Christ, c’est-à-dire l’Esprit Saint, arrhes du don de l’incorruptibilité, confirmation de notre foi et échelle de notre ascension vers Dieu : « Dans l’Église, écrit saint Paul, Dieu a placé des apôtres, des prophètes, ceux qui sont chargés d’enseigner » et tout le reste, par l’action de l’Esprit (1Co 12,28.11). Car là où est l’Église, là aussi est l’Esprit de Dieu ; et là où est l’Esprit de Dieu, là est l’Église et toute grâce. Et l’Esprit est Vérité (1Jn 5,6). C’est pourquoi ceux qui s’excluent de lui ne se nourrissent pas non plus aux mamelles de leur Mère pour recevoir la vie et n’ont point part à la source limpide qui coule du corps du Christ (Jn 7,37), mais « ils se creusent des citernes fissurées » (Jr 2,13). Devenus étrangers à la vérité, il est fatal qu’ils roulent dans l’erreur et soient ballottés par elle, qu’ils n’aient jamais de doctrine fermement établie, puisqu’ils veulent être raisonneurs de mots plutôt que disciples de la vérité. Car ils ne sont pas fondés sur le Roc unique, mais sur le sable.

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JEUDI 15 FÉVRIER

 

Lecture suivie: 1 Jn 5, 14 – 17 « Qui demande selon sa volonté est écouté »

    Référence complémentaire : Livre du Prophète Ezéchiel (Ez 3, 16 – 21) :

Au bout de sept jours, la parole du Seigneur me fut adressée en ces termes : « Fils d’homme, je t’ai fait guetteur pour la maison d’Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Si je dis au méchant: Tu vas mourir, et que tu ne l’avertis pas, si tu ne parles pas pour avertir le méchant d’abandonner sa conduite mauvaise afin qu’il vive, le méchant, lui, mourra de sa faute, mais c’est à toi que je demanderai compte de son sang. Si au contraire tu as averti le méchant et qu’il ne s’est pas converti de sa méchanceté et de sa mauvaise conduite, il mourra, lui, de sa faute, mais toi, tu auras sauvé ta vie. Lorsque le juste se détournera de sa justice pour commettre le mal et que je mettrai un piège devant lui, c’est lui qui mourra; parce que tu ne l’auras pas averti, il mourra de son péché et on ne se souviendra plus de la justice qu’il a pratiquée, mais je te demanderai compte de son sang. Si au contraire tu as averti le juste de ne pas pécher et qu’il n’a pas péché, il vivra parce qu’il aura été averti, et toi, tu auras sauvé ta vie. »

 

VENDREDI 16 FÉVRIER

 

Lecture suivie : 1 Jn 5, 14 – 17 « Qui demande selon sa volonté est écouté »

  Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Comm. 1 Jn) – IVe – Ve siècles

« L’amour parfait chasse la crainte », commencez donc par la crainte ; car « la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse ». La crainte prépare, en quelque sorte, la place à la charité, et quand la charité commence à habiter en nos cœurs, elle en chasse la crainte, qui lui avait préparé là une place. La crainte y diminue à mesure que la charité y augmente, et plus profondément y pénètre celle-ci, plus celle-là s’en éloigne; moindre est la charité, plus grande est la crainte; plus grande est la charité, moindre est la crainte. S’il n’y a pas de crainte en nous, la charité ne peut y entrer. Quand on coud un vêtement, nous voyons que le fil pénètre dans l’étoffe au moyen de l’aiguille ; celle-ci entre d’abord, mais tant qu’elle ne sort pas, le fil n’entre pas. Ainsi en est-il de la crainte d’abord elle se rend maîtresse de l’âme, mais elle n’y reste pas indéfiniment; car si elle y a pénétré, c’était afin d’y introduire la charité. La sécurité une fois établie en nous, quelle joie devient notre partage, soit pour la vie présente, soit pour la vie à venir? Dans cette vie, qui serait à même de nous devenir nuisible, si la charité remplit notre cœur? Voyez comme la charité fait tressaillir l’Apôtre d’aise et de joie : « Qui nous séparera », dit-il, « de l’amour de Jésus-Christ? L’affliction? les angoisses ? la persécution ? la faim ? la nudité? les périls? le glaive ? » Pierre dit aussi : « Qui sera capable de vous nuire, si vous ne songez qu’à faire du bien ? La crainte ne se trouve point dans l’amour, mais l’amour parfait chasse la crainte, car la crainte est accompagnée de peine ». Une conscience pécheresse tourmente le cœur : la justification n’a pas encore eu lieu, il y a encore là quelque chose qui chatouille et qui pique. Il est indispensable que la crainte pénètre d’abord dans le cœur, pour qu’ensuite la charité y pénètre à son tour. La crainte est le remède, la charité est la santé. « Celui qui craint n’est point parfait dans l’amour ». Pourquoi? « Parce que la crainte est accompagnée de peine », de la même manière que le médecin ne peut trancher dans le corps humain sans lui causer de douleur.

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SAMEDI 17 FÉVRIER

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).