Livre de Sophonie – 17 au 23 décembre (semaine 3)

« Oui, je ferai aux peuples des lèvres pures » (So 3, 9)

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COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent aujourd’hui, Daigne inspirer toi-même les désirs de ton peuple, puisqu’aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu sans l’inspiration de ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

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DIMANCHE 17 DÉCEMBRE 2023

                                                                     

 Lecture suivie : So 3, 1 – 8   « Matin après matin, le Seigneur promulgue son droit »

    Référence complémentaire : Evangile selon saint Matthieu (Mt 12, 9 – 21) 

Jésus vint dans leur synagogue. Et voici un homme qui avait une main sèche ; ils lui posèrent cette question : « Est-il permis de guérir, le jour du sabbat ? » afin de l’accuser. Mais il leur dit : « Quel sera d’entre vous l’homme qui aura une seule brebis, et si elle tombe dans un trou, le jour du sabbat, n’ira la prendre et la relever ? Or, combien un homme vaut plus qu’une brebis! Par conséquent il est permis de faire une bonne action le jour du sabbat. » Alors il dit à l’homme: « Etends ta main. » Il l’étendit et elle fut remise en état, saine comme l’autre. Etant sortis, les Pharisiens tinrent conseil contre lui, en vue de le perdre. L’ayant su, Jésus se retira de là. Beaucoup le suivirent et il les guérit tous et il leur enjoignit de ne pas le faire connaître, pour que s’accomplit l’oracle d’Isaïe le prophète : « Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon Bien-Aimé qui a toute ma faveur. Je placerai sur lui mon Esprit et il annoncera le Droit aux nations. Il ne fera point de querelles ni de cris et nul n’entendra sa voix sur les grands chemins. Le roseau froissé, il ne le brisera pas, et la mèche fumante, il ne l’éteindra pas, jusqu’à ce qu’il ait mené le Droit au triomphe : en son nom les nations mettront leur espérance ».

LUNDI 18 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie : So 3, 1 – 8   « Matin après matin, le Seigneur promulgue son droit »

Texte de méditation : PAUL VI (Homélie du 29 janvier 1978)

Les Béatitudes sont l’un des points-clés du Message évangélique, un de ses textes les plus émouvants et bénéfiquement révolutionnaires. Qui, dans l’histoire aurait jamais osé proclamer « bienheureux » les pauvres d’esprit, les affligés, les pacifiques, les affamés et assoiffés de justice, les miséricordieux, les gens au cœur pur, les artisans de paix, les persécutés, les insultés (cf. Mt 5, 1-12)? Ces paroles semées au milieu d’une société fondée sur la force, sur la puissance, sur la richesse, sur la violence, sur les abus, pouvaient être interprétées comme un programme de lâcheté, d’aboulie, indigne de l’homme. Et au contraire, elles étaient la proclamation de la nouvelle « civilisation de l’amour » qui naissait sur des valeurs que l’intelligence obtuse de l’homme intéressé uniquement par la terre méconnaissait et dédaignait; mais qui, dans le dessein amoureux de Dieu, étaient des instruments de rédemption, de libération, de salut. C’étaient ces valeurs, analysées par ce Saint Paul émerveillé qui avait fait dans sa propre personne l’expérience de la méthode divine, si lointaine de la logique humaine: « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre la force; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi; et ce qui est rien, pour réduire à rien ce qui est… » (1 Co 1, 27-28). Les pauvres, les affligés, les pacifiques, les miséricordieux, les artisans de paix furent les destinataires privilégiés du message de Jésus et les bénéficiaires de la grâce de Dieu. Déjà au VIIème siècle avant le Christ, le prophète Sophonie s’était dressé contre les présomptueuses sécurités sur lesquelles se fondaient les israélites en raison de l’élection divine. Mais l’alliance avec Dieu supposait un engagement constant et une joyeuse fidélité à sa volonté. Il serait né un peuple nouveau, composé des humbles, des « pauvres » qui se seraient fiés exclusivement et complètement à Dieu.

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MARDI 19 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie : So 3, 9 – 13   «  ils ne diront plus de mensonge »

Référence complémentaire : Livre de l’Apocalypse de saint Jean (Ap 14, 1 – 5)

Voici que l’Agneau apparut à mes yeux; il se tenait sur le mont Sion, avec 144.000 gens portant inscrits sur le front leur nom et le nom de leur père. Et j’entendis un bruit venant du ciel, comme le mugissement des grandes eaux ou le grondement d’un orage violent, et ce bruit me faisait songer à des joueurs de harpe touchant de leurs instruments ; ils chantent un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre Vivants et les Vieillards. Et nul ne pouvait apprendre le cantique, hormis les 144.000, les rachetés à la terre. Ceux-là, ils ne se sont pas souillés avec des femmes, ils sont vierges; ceux-là suivent l’Agneau partout où il va; ceux-là ont été rachetés d’entre les hommes comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau. Jamais leur bouche ne connut le mensonge: ils sont immaculés. Puis je vis un autre Ange qui volait au zénith, ayant une bonne nouvelle éternelle à annoncer à ceux qui demeurent sur la terre, à toute nation, race, langue et peuple. Il criait d’une voix puissante: « Craignez Dieu et glorifiez-le, car voici l’heure de son Jugement; adorez donc Celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les sources. »

MERCREDI 20 DÉCEMBRE

 

    Lecture suivie : So 3, 9 – 13   «  ils ne diront plus de mensonge »

   Texte de méditation : P. RASTOIN (Conf. du 6 décembre 2006)

La question de la vérité se trouve au début des Ecritures et à la fin : elle est centrale dans la question du péché originel, avec la façon dont le Serpent introduit le soupçon dans la parole de Dieu et détruit la confiance. Et cette question revient à la fin, dans l’Apocalypse. (…) Les témoins chrétiens sont décrits comme ceux « dont jamais la bouche n’a pas connu le mensonge » (Ap 14,5). Jean reprend ici deux textes de l’Ancien Testament : Sophonie et Isaïe. Sophonie disait du peuple des enfants de Dieu, du ‘reste d’Israël’ : « ils ne diront plus de mensonge ; on ne trouvera plus dans leur bouche de langue trompeuse » (So 3,13). Or c’est ce qu’Isaïe disait du Serviteur souffrant, cette figure qui renvoie si fortement à Jésus lui-même : « il n’y a pas eu de tromperie dans sa bouche » (Is 53,9). Il s’agit pour les chrétiens d’imiter le Témoin fidèle. Or qui est le Témoin sinon celui qui doit dire la vérité ? La vérité est étroitement liée dans la Bible à son contexte judiciaire : il s’agit d’abord de ne pas porter de faux témoignages ; elle renvoie aux témoins d’abord et bien sûr au juge lui-même. C’est notre premier devoir de croyant que d’être des témoins fiables, des humains à la parole droite et non fourchue.

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JEUDI 21 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie: So 3, 14 – 20   « Pousse des cris de joie, fille de Sion »

    Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 54, 1 – 10) :

Crie de joie, stérile, toi qui n’as pas enfanté; pousse des cris de joie, des clameurs, toi qui n’as pas mis au monde, car plus nombreux sont les fils de la délaissée que les fils de l’épouse, dit le Seigneur. Elargis l’espace de ta tente, déploie sans lésiner les toiles qui t’abritent, allonge tes cordages, renforce tes piquets, car à droite et à gauche tu vas éclater, ta race va déposséder des nations et repeupler les villes abandonnées. N’aie pas peur, tu n’éprouveras plus de honte, ne sois pas confondue, tu n’auras plus à rougir; car tu vas oublier la honte de ta jeunesse, tu ne te souviendras plus de l’infamie de ton veuvage. Ton créateur est ton époux, le Seigneur Sabaot est son nom, le Saint d’Israël est ton rédempteur, on l’appelle le Dieu de toute la terre. Oui, comme une femme délaissée et accablée, le Seigneur t’a appelée, comme la femme de sa jeunesse qui aurait été répudiée, dit ton Dieu. Un court instant je t’avais délaissée, ému d’une immense pitié, je vais t’unir à moi. Débordant de fureur, un instant, je t’avais caché ma face. Dans un amour éternel, j’ai eu pitié de toi, dit le Seigneur, ton rédempteur. Ce sera pour moi comme au temps de Noé, quand j’ai juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre. Je jure de même de ne plus m’irriter contre toi, de ne plus te menacer. Car les montagnes peuvent s’écarter et les collines chanceler, mon amour ne s’écartera pas de toi, mon alliance de paix ne chancellera pas, dit le Seigneur qui te console.

VENDREDI 22 DÉCEMBRE

 

 

Lecture suivie : So 3, 14 – 20   « Pousse des cris de joie, fille de Sion »

  Texte de méditation : BENOÎT XVI (Homélie)

L’oracle de Sophonie s’adresse à Israël, qui est désignée par les appellations de « fille de Sion » et « fille de Jérusalem » et elle est invitée à la joie : ”Pousse des cris de joie… une clameur d’allégresse… réjouis-toi ! » (So 3, 14). C’est le même appel que l’ange Gabriel adresse à Marie, à Nazareth : « Réjouis-toi, comblée de grâce » (Lc 1, 28). « Sois sans crainte, Sion ! » (So 3, 16), dit le prophète ; « Sois sans crainte, Marie » (Lc 1, 30), dit l’Ange. Et le motif de la confiance est le même : « Le Seigneur ton Dieu est au milieu de toi / héros sauveur! » (So 3, 17), dit le prophète; « le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28), assure l’Ange à la Vierge. Le cantique d’Isaïe se conclut lui aussi ainsi : « Pousse des cris de joie, des clameurs, habitante de Sion / car il est grand, au milieu de toi, le Saint d’Israël » (Is 12, 6). La présence du Seigneur est source de joie, car, là où Il se trouve, le mal est vaincu et la vie et la paix triomphent. Je voudrais souligner, en particulier, la merveilleuse expression de Sophonie qui, s’adressant à Jérusalem, dit : le Seigneur « te renouvellera par son amour » (3, 17). Oui, l’amour de Dieu a ce pouvoir : de renouveler chaque chose, à partir du cœur humain, qui est son chef-d’œuvre et où l’Esprit Saint accomplit au mieux son action transformatrice. Avec sa grâce, Dieu renouvelle le cœur de l’homme en pardonnant son péché, il le réconcilie et lui communique l’élan pour le bien.

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SAMEDI 23 DÉCEMBRE

 

 

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

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contact : lectio.divina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr