Livre de Sophonie – 10 au 16 décembre (semaine 2)

« Dieu les visitera et accomplira leur restauration » (So 2, 7)

 

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COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi ».

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent aujourd’hui, Daigne inspirer toi-même les désirs de ton peuple, puisqu’aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu sans l’inspiration de ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

 

DIMANCHE 10 DÉCEMBRE 2023

                                                                     

 Lecture suivie : So 1, 1 – 14   « le Jour du Seigneur est proche »

    Référence complémentaire : Livre du prophète Joël (Jl 2, 1 – 14) 

Sonnez du cor à Sion, donnez l’alarme sur ma montagne sainte! Que tous les habitants du pays tremblent, car il vient, le jour du Seigneur, car il est proche! Jour d’obscurité et de sombres nuages, jour de nuées et de ténèbres! Comme l’aurore, se déploie sur les montagnes un peuple nombreux et fort, tel que jamais il n’y en eut, tel qu’il n’en sera plus après lui, de génération en génération. Devant lui, le feu dévore, derrière lui, la flamme consume. Le pays est comme un jardin d’Eden devant lui, derrière lui, c’est une lande désolée! Aussi rien ne lui échappe. Son aspect est celui des chevaux; comme des coursiers, tels ils s’élancent. On dirait un fracas de chars bondissant sur les sommets des monts, le crépitement de la flamme ardente qui dévore le chaume, un peuple fort rangé en bataille. A sa vue, les peuples sont dans les transes, tous les visages perdent leur couleur. Ils s’élancent comme des braves, tels des guerriers, ils escaladent les murailles. Chacun va droit sa route, sans s’écarter de sa voie (…) Devant lui la terre frémit, les cieux tremblent! Le soleil et la lune s’assombrissent, les étoiles perdent leur éclat! Yahvé fait entendre sa voix à la tête de ses troupes! Car ses bataillons sont sans nombre, car il est puissant, l’exécuteur de ses ordres, car il est grand, le jour du Seigneur, très redoutable – et qui peut l’affronter? « Mais encore à présent – oracle de Yahvé – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les pleurs et les cris de deuil. » Déchirez votre cœur, et non vos vêtements, revenez au Seigneur, votre Dieu, car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en grâce, et il a regret du mal. Qui sait? S’il revenait? S’il regrettait? S’il laissait après lui une bénédiction, oblation et libation pour le Seigneur, votre Dieu?

 

LUNDI 11 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie : So 1, 1 – 14   « le Jour du Seigneur est proche »

Texte de méditation : BENOÎT XVI (Catéchèse)

Saint Paul en conclusion de sa première Lettre aux Corinthiens, répète et fait dire aux Corinthiens une prière née dans les premières communautés chrétiennes de la région palestinienne: Maranà, thà! qui signifie littéralement « Notre Seigneur, viens! » (16, 22). C’était la prière de la première chrétienté et le dernier livre du Nouveau Testament, l’Apocalypse, se termine lui aussi par cette prière: « Seigneur, viens! ». Pouvons-nous nous aussi prier ainsi? Il me semble que pour nous aujourd’hui, dans notre vie, dans notre monde, il est difficile de prier sincèrement pour que périsse ce monde, pour que vienne la nouvelle Jérusalem, pour que vienne le jugement dernier et le juge, le Christ. Je pense que si sincèrement nous n’osons pas prier ainsi pour de nombreux motifs, nous pouvons cependant également dire d’une manière juste et correcte, avec la première chrétienté: « Viens, Seigneur Jésus! ». Bien sûr nous ne voulons pas qu’arrive la fin du monde. Mais d’autre part, nous voulons également que se termine ce monde injuste. Nous voulons également que le monde soit fondamentalement changé, que commence la civilisation de l’amour, qu’arrive un monde de justice, de paix, sans violence, sans faim. Nous voulons tout cela: et comment cela pourrait-il arriver sans la présence du Christ? Sans la présence du Christ, un monde réellement juste et renouvelé n’arrivera jamais. Et même si d’une autre manière, totalement et en profondeur, nous pouvons et nous devons dire nous aussi, avec une grande urgence dans les circonstances de notre époque:  Viens, Seigneur! Viens à ta manière, selon les manières que tu connais. Viens où règnent l’injustice et la violence. Viens dans les camps de réfugiés. Viens où règne la drogue. Viens également parmi ces riches qui t’ont oublié, qui vivent seulement pour eux-mêmes. Viens là où tu n’es pas connu. Viens à ta manière et renouvelle le monde d’aujourd’hui. Viens également dans nos cœurs, viens et renouvelle notre vie, viens dans notre cœur pour que nous-mêmes puissions devenir lumière de Dieu, ta présence. Prions en ce sens avec saint Paul: Maranà, thà! « Viens, Seigneur Jésus! ». Et prions pour que le Christ soit réellement présent aujourd’hui dans notre monde et le renouvelle.

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MARDI 12 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie : So 1, 14 à 2, 3   «  Cherchez la justice, cherchez l’humilité »

Référence complémentaire : Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 1 – 11)

Voyant les foules, Jésus gravit la montagne, et quand il fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. Et prenant la parole, il les enseignait en disant : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux. Heureux les doux, car ils posséderont la terre. Heureux les affligés, car ils seront consolés. Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi ».

 

MERCREDI 13 DÉCEMBRE

 

    Lecture suivie : So 1, 14 à 2, 3   «  Cherchez la justice, cherchez l’humilité »

   Texte de méditation : SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE (Les Béatitudes)

Dieu seul est bienheureux. Mais une communion à la béatitude nous est accessible si nous devenons semblables à Dieu. Imiter Dieu est impossible ; cependant certaines propriétés divines sont proposées aux hommes de telle manière que, s’ils le veulent, ils puissent les atteindre par imitation. Quelles propriétés ? Il me semble que le Verbe appelle « pauvreté dans l’Esprit » l’humilité volontaire d’un esprit humain et son renoncement ; et l’Apôtre nous donne en exemple la pauvreté de Dieu quand il dit : « Alors qu’il était riche il s’est fait pauvre pour nous, afin que nous soyons enrichis par sa pauvreté » (2 Co 8, 9). Tout ce que l’on sait de la nature divine dépasse la mesure humaine, mais l’humilité convient à notre nature, puisque nous sommes faits d’humus et redeviendrons humus. Donc, si tu imites Dieu par cette attitude qui n’est pas étrangère à ta nature, et que tu peux certainement réaliser, tu as revêtu par là même une forme bienheureuse. Et personne ne doit penser que ce soit chose minime et facile : au contraire ! Parmi tout ce que peut faire la vertu, rien n’est aussi laborieux que l’humilité. Pourquoi ? Pendant que l’homme dormait, après avoir reçu la bonne semence, l’ivraie de l’orgueil semée par l’ennemi a enfoncé dans notre vie ses racines. (…) Parce que l’orgueil est inné dans tous les participants de la nature humaine, notre Seigneur commence l’exposé des Béatitudes en le rejetant comme le mal primordial ; et il nous appelle à l’imiter, Lui qui spontanément se fit pauvre et qui est vraiment Bienheureux. Nous pouvons l’imiter dans une certaine mesure si nous suivons sa pauvreté volontairement : alors nous obtiendrons aussi une communion à sa béatitude, et elle nous sera propre, à nous aussi.

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JEUDI 14 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie: So 2, 4 – 15   « La cité joyeuse qui trônait avec assurance »

    Référence complémentaire : Livre de la Genèse (Gn 11, 1 – 9) :

Tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. Comme les hommes se déplaçaient à l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar et ils s’y établirent. Ils se dirent l’un à l’autre: « Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu! » La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent: « Allons! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre! » Or le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et le Seigneur dit: « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons! Descendons! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres. » Le Seigneur les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est là que Seigneur confondit le langage de tous les habitants de la terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la face de la terre.

 

 

VENDREDI 15 DÉCEMBRE

 

 

Lecture suivie : So 2, 4 – 15   « La cité joyeuse qui trônait avec assurance »

  Texte de méditation : RUPERT DE DEUTZ (De Trinitate) – XIIe siècle

Voilà : il n’y a qu’un peuple, et une seule langue pour tous : ils se sont mis dans la tête de faire cette tour, et ils n’en démordront pas jusqu’à ce qu’ils y soient arrivés… Sous-entendu : autant qu’il est en eux. Ils n’imitent que trop le diable qui disait :  » Je monterai plus haut que les nuées  » (Is 14, 12). Venez donc, dit le Seigneur, descendons pour confondre leurs langues ! Que chacun cesse d’entendre le parler de son voisin… Ce disant, Dieu comptait bien donner aux hommes, par son serviteur Moïse, la Sainte Ecriture qui contient la connaissance du Dieu unique, seule voie par laquelle on puisse aller au ciel. Dieu dit ici au pluriel : Venez, descendons, confondons ; ce n’est pas pour exhorter les myriades d’anges à l’aider : il affirme qu’il est là en Majesté, Dieu un et Trine, pour cravacher l’orgueil. La situation est parfaitement nette, quand on aperçoit, au bout, son dénouement et sa guérison : le jour où Dieu convoque toutes les langues humaines pour qu’elles se rencontrent sur les lèvres des Apôtres, la même Trinité se révèle aux hommes, et pour la première fois des humbles sont baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Telle est la vraie architecture de la tour triomphante par où l’homme peut s’enfuir au ciel, pour régner avec Dieu.

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SAMEDI 16 DÉCEMBRE

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

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contact : lectio.divina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr