Psautier (Ps 1 à 13) – 19 au 25 novembre (semaine 5)

« J’énumère toutes tes merveilles » (Ps 9,2)

Version imprimable (Ps 1-13)

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Seigneur notre Dieu, toi qui as fait merveille en créant l’homme et plus grande merveille encore en le rachetant, donne-nous de résister aux attraits du péché par la sagesse de l’Esprit, et de parvenir aux joies éternelles. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

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DIMANCHE 19 NOVEMBRE 2023

                                                                     

 Lecture suivie : Psaume 7 « affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les reins »

    Référence complémentaire : Livre du prophète Jérémie (Jr 20, 7 – 12) 

Tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire; tu m’as maîtrisé, tu as été le plus fort. Je suis prétexte continuel à la moquerie, la fable de tout le monde. Chaque fois que j’ai à parler, je dois crier et proclamer: « Violence et dévastation! » La parole du Seigneur a été pour moi source d’opprobre et de moquerie tout le jour. Je me disais: Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son Nom; mais c’était en mon cœur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os. Je m’épuisais à le contenir, mais je n’ai pas pu. J’entendais les calomnies de beaucoup: « Terreur de tous côtés! Dénoncez! Dénonçons-le! » Tous ceux qui étaient en paix avec moi guettaient ma chute: « Peut-être se laissera-t-il séduire? Nous serons plus forts que lui et tirerons vengeance de lui! » Mais le Seigneur est avec moi comme un héros puissant; mes adversaires vont trébucher, vaincus: les voilà tout confus de leur échec; honte éternelle, inoubliable. Seigneur Sabaot, qui scrutes le juste et vois les reins et le cœur, je verrai la vengeance que tu tireras d’eux, car c’est à toi que j’ai exposé ma cause. Chantez le Seigneur, louez le Seigneur, car il a délivré l’âme du malheureux de la main des malfaisants.

 

LUNDI 20 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Psaume 7 « affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les reins » 

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur les Ps) – IVe-Ve siècles

Ce psaume est le chant d’une âme parfaite et déjà digne de connaître le secret de Dieu.

« Seigneur, mon Dieu, mon espoir est en toi, sauve-moi de tous ceux qui me  persécutent, et délivre-moi (Ps 7,2) ». Toute guerre, toute hostilité contre les vices est surmontée, et l’âme parfaite n’ayant plus à combattre que la jalousie du démon, s’écrie : « Sauve-moi de tous ceux qui me persécutent, et délivre-moi, de peur que comme un lion, il ne ravisse mon âme (Ps 7,3) ». Car saint Pierre nous dit que « le démon notre ennemi, rôde autour de nous, comme un lion rugissant, cherchant quelqu’un à dévorer (1P 5,8) ». « J’attends un juste secours du Seigneur, qui sauve les hommes au cœur droit (Ps 7,11) ». La médecine a une double tâche, d’abord de guérir la maladie, ensuite de conserver la santé. C’est dans le premier but qu’un malade disait dans le psaume précédent: « Aie pitié de moi, Seigneur, parce que je suis faible (Ps 6,3) ». En vue du second but, nous trouvons dans le psaume qui nous occupe: « Si l’iniquité souille mes mains, que je tombe justement sous les efforts de mes ennemis (Ps 7,4-5) ». Dans le premier cas, le malade implore sa guérison, et dans le second, l’homme en santé demande à n’être point malade. L’un s’écrie donc: « Sauve-moi dans ta miséricorde (Ps 7,5) »; et l’autre: « Juge-moi, Seigneur, selon ma justice ». Le premier demande le remède qui le guérira, le second ce qui lui évitera la maladie. Dans l’un comme dans l’autre cas, c’est la miséricorde qui nous sauve. Si Dieu nous donne le remède qui guérit notre maladie, combien plus nous donnera-t-il le moyen de conserver la santé? Car si Jésus-Christ est mort pour nous quand nous étions pécheurs, maintenant que nous sommes justifiés, nous serons, à plus forte raison, délivrés par lui de la colère du Seigneur (Rm 5,8-9).

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MARDI 21 NOVEMBRE

Lecture suivie : Psaume 8 « Tu couronnes l’homme de gloire et de beauté »

Référence complémentaire : Epître aux Hébreux (He 2, 5 – 13)

Ce n’est pas à des anges qu’il a soumis le monde à venir dont nous parlons. Quelqu’un a fait quelque part cette attestation: Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme pour que tu le prennes en considération? Tu l’as un moment abaissé au-dessous des anges. Tu l’as couronné de gloire et d’honneur. Tu as tout mis sous ses pieds. Par le fait qu’il lui a tout soumis, il n’a rien laissé qui lui demeure insoumis. Actuellement, il est vrai, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis. Mais celui qui a été abaissé un moment au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur, parce qu’il a souffert la mort: il fallait que, par la grâce de Dieu, au bénéfice de tout homme, il goûtât la mort. Il convenait, en effet, que, voulant conduire à la gloire un grand nombre de fils, Celui pour qui et par qui sont toutes choses rendît parfait par des souffrances le chef qui devait les guider vers leur salut. Car le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères, quand il dit: J’annoncerai ton nom à mes frères. Je te chanterai au milieu de l’assemblée. Et encore: Pour moi j’aurai confiance en lui. Et encore: Nous voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés.

MERCREDI 22 NOVEMBRE

   Lecture suivie : Psaume 8 « Tu couronnes l’homme de gloire et de beauté »

   Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Audience)

« L’homme…, au centre de cette entreprise […] s’y révèle géant, il s’y révèle divin, non pas en lui-même, mais dans son principe et dans sa destinée. Honneur donc à l’homme, honneur à sa dignité, à son esprit, à sa vie« . C’est avec ces paroles que Paul VI, en juillet 1969, confiait aux astronautes américains qui partaient pour la lune le texte du Psaume 8, qui vient de retentir ici, afin qu’il entre dans l’espace cosmique (Angelus du 13 juillet 1969). Cette hymne est, en effet, une célébration de l’homme, une créature très petite si on la compare à l’immensité de l’univers, un « roseau » fragile pour reprendre une célèbre image du grand philosophe Blaise Pascal (Pensées, n. 264). Mais pourtant, un « roseau pensant » qui peut comprendre la création, en tant que seigneur de la création « couronné » par Dieu lui-même (cf. Ps 8, 6). Comme cela se produit souvent dans les hymnes qui exaltent le Créateur, le Psaume 8 commence et finit par une antienne solennelle adressée au Seigneur, dont la magnificence est présente dans l’univers:  « Yahvé, notre Seigneur, qu’il est puissant ton nom par toute la terre! » (vv. 2.10). (…) Dieu a remis la création entre les mains fragiles et souvent égoïstes de l’homme, afin que ce dernier en conserve l’harmonie et la beauté, qu’il en use sans en abuser, et qu’il en dévoile les secrets et développe les potentialités. À la différence des êtres humains, qui trop souvent humilient leurs semblables et dégradent la création, le Christ se présente comme l’homme parfait, fidèle à la volonté du Père. Il a pris le chemin du service pour inviter chaque homme à exercer sa souveraineté sur la création, non par la domination mais dans l’amour.

 

JEUDI 23 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Psaume 9-10 « tu écoutes le désir des humbles »

    Référence complémentaire : 1er livre de Samuel (1 Sm 2, 1 – 10) 

Anne fit cette prière: « Mon cœur exulte dans le Seigneur, ma corne s’élève en mon Dieu, ma bouche est large ouverte contre mes ennemis, car je me réjouis en ton secours. Point de Saint comme le Seigneur ; car il n’y a personne excepté toi, point de Rocher comme notre Dieu. Ne multipliez pas les paroles hautaines, que l’arrogance ne sorte pas de votre bouche. Un Dieu plein de savoir, voilà le Seigneur, à lui de peser les actions. L’arc des puissants est brisé, mais les défaillants sont ceinturés de force. Les rassasiés s’embauchent pour du pain, mais les affamés cessent de travailler. La femme stérile enfante sept fois, mais la mère de nombreux enfants se flétrit. C’est le Seigneur qui fait mourir et vivre, qui fait descendre au shéol et en remonter. C’est le Seigneur qui appauvrit et qui enrichit, qui abaisse et aussi qui élève. Il retire de la poussière le faible, du fumier il relève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles et leur assigner un siège d’honneur; car au Seigneur sont les piliers de la terre, sur eux il a posé le monde. Il garde les pas de ses fidèles, mais les méchants disparaissent dans les ténèbres ; car ce n’est pas par la force que l’homme triomphe. Le Seigneur, ses ennemis sont brisés, le Très-Haut tonne dans les cieux. Le Seigneur juge les confins de la terre, il donne la force à son Roi, il exalte la vigueur de son Oint. »

VENDREDI 24 NOVEMBRE

 

 

Lecture suivie : Psaume 9-10  « tu écoutes le désir des humbles »

  Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur 1 Jn) – IVe-Ve siècles

« Je serai dans la joie, à la vue du Sauveur qui vient de toi (Ps 9,15) » ; c’est-à-dire, je trouverai mon bonheur dans le Sauveur que vous m’avez donné, qui est Notre Seigneur Jésus-Christ, la force et la sagesse de Dieu  (1Co 1,24). Tel est donc le langage de l’Eglise, affligée ici-bas et sauvée par l’espérance: tant que le jugement du Fils est caché, elle s’écrie avec espoir: « Je tressaillirai dans le Sauveur que tu m’as donné »; parce que sur la terre, elle est sous le poids des violences ou des erreurs de  l’idolâtrie. « Les nations sont tombées dans la fosse qu’elles avaient creusée (Ps 9,16) ». Voyons ici comment le pécheur a toujours trouvé son châtiment dans ses propres œuvres, et comment ceux qui ont voulu faire violence à l’Eglise sont demeurés dans la dégradation qu’ils voulaient lui faire subir. Ils voulaient tuer des corps, et eux-mêmes tuaient leurs âmes. «Leur pied s’est engagé dans le piège qu’eux-mêmes avaient « caché (Ps 9,16) ». Ce piège caché, c’est la pensée fourbe, et par le pied de l’âme, on peut comprendre l’amour, qui s’appelle convoitise et débauche quand il est dépravé, affection et charité quand il est droit. C’est l’amour qui pousse l’âme vers le lieu où elle veut arriver; et ce lieu n’est point un espace occupé par une forme corporelle, mais le plaisir où elle se réjouit que l’amour l’ait fait aboutir. Or, la convoitise aboutit au plaisir dangereux, la charité aux chastes délices.

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SAMEDI 25 NOVEMBRE

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).