Livre des Psaumes (Ps 1 à 7) – 5 au 11 février (semaine 2)

« Heureux qui s’abrite dans le Seigneur » (Ps 2,12)

Version imprimable (Ps 1-7)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Réponds à notre prière, Dieu tout-puissant, et comme au jour de la Pentecôte, que le Christ, lumière de lumière, envoie sur nous l’Esprit de feu : qu’il éclaire nos cœurs, nous que tu as fait renaître et que tu confirmes dans ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

DIMANCHE 5 FÉVRIER 2023

                                                                     

 Lecture suivie : Psaume 1 « Heureux l’homme qui se plaît dans la Loi du Seigneur »

 Référence complémentaire : Livre du prophète Jérémie (Jr 17, 5 – 14) 

Ainsi parle le Seigneur : Maudit l’homme qui se confie en l’homme, qui fait de la chair son appui et dont le cœur s’écarte du Seigneur! Il est comme un chardon dans la steppe: il ne ressent rien quand arrive le bonheur, il se fixe aux lieux brûlés du désert, terre salée où nul n’habite. Béni l’homme qui se confie dans le Seigneur et dont le Seigneur est la foi. Il ressemble à un arbre planté au bord des eaux, qui tend ses racines vers le courant: il ne redoute rien quand arrive la chaleur, son feuillage reste vert; dans une année de sécheresse il est sans inquiétude et ne cesse pas de porter du fruit. Le cœur est rusé plus que tout, et pervers, qui peut le pénétrer? Moi, le Seigneur, je scrute le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun d’après sa conduite, selon le fruit de ses œuvres. Une perdrix couve ce qu’elle n’a pas pondu. Ainsi celui qui se fait des richesses injustes: au milieu de ses jours elles l’abandonnent et en fin de compte il n’est qu’un insensé. Un trône glorieux, sublime dès l’origine, tel est notre lieu saint. Espoir d’Israël, Seigneur, tous ceux qui t’abandonnent seront honteux, ceux qui se détournent de toi seront inscrits dans la terre, car ils ont abandonné la source d’eaux vives, Seigneur. Guéris-moi, Seigneur, et je serai guéri, sauve-moi et je serai sauvé, car tu es ma louange!

 

LUNDI 6 FÉVRIER

Lecture suivie : Psaume 1 « Heureux l’homme qui se plaît dans la Loi du Seigneur » 

Texte de méditation : ST RUPERT DE DEUTZ (Œuvres du St Esprit) – XIe-XIIe siècles

Quand fut planté le paradis terrestre, lisons-nous, une source jaillissait de la terre, arrosant toute la face de la terre. Et plus loin : « un fleuve prenait sa source dans le lieu de délices pour arroser le paradis : il se divisa en quatre bras ». Mais voici que se plantait le paradis de la nouvelle Créature, par les pousses et les racines d’un seul et unique arbre de vie, c’est-à-dire par la fidélité et les vertus de l’unique Médiateur de Dieu et des hommes, l’homme Jésus Christ. C’est lui que le psalmiste célèbre quand il dit : « Il sera comme un arbre planté au bord des eaux vives, qui donnera son fruit en son temps ». Cet arbre fut planté au bord des eaux vives, puisque sur la nature de chair fut greffé le Verbe de Dieu, le Dieu Verbe, selon la plénitude de toutes les grâces, toujours vivant et tout-puissant. Tel est l’homme qui fut le commencement de la nouvelle plantation, le germe saint, l’arbre de vie. Ses premières pousses furent les apôtres : sa plantation, le paradis de ses racines, les disciples qui crurent en lui, peu nombreux au début. Quand l’Esprit fut donné, remplit d’intelligence leurs cœurs, et fit naître dans leurs bouches tous les genres d’idiomes, c’est alors qu’en vérité une source jaillit de la terre paradisiaque, c’est alors qu’un fleuve prit sa source dans le paradis pour arroser toute la face de la terre. De même que le fleuve jaillissant du paradis terrestre se divise en quatre bras, c’est-à-dire en quatre principaux fleuves, ainsi dans l’Eglise apostolique jaillit la science de Dieu qui se divise en quatre évangiles, lesquels sont pour nous les premiers fleuves de la doctrine nécessaire.

 

MARDI 7 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Psaume 2 « Tu es mon fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré »

Référence complémentaire : Epître aux Hébreux (He 1, 1 – 10)

Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui aussi il a fait les siècles. Resplendissement de sa gloire, effigie de sa substance, ce Fils qui soutient l’univers par sa parole puissante, ayant accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs, devenu d’autant supérieur aux anges que le nom qu’il a reçu en héritage est incomparable au leur. Auquel des anges, en effet, Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré? Et encore: Je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils. Et de nouveau, lorsqu’il introduit le Premier-né dans le monde, il dit: Que tous les anges de Dieu l’adorent. Tandis qu’il s’exprime ainsi en s’adressant aux anges: Il fait de ses anges des vents, de ses serviteur une flamme ardente, il dit à son Fils: Ton trône, ô Dieu, subsiste dans les siècles des siècles, et: le sceptre de droiture est le sceptre de sa royauté. Tu as aimé la justice et tu as haï l’impiété. C’est pourquoi, Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile d’allégresse de préférence à tes compagnons. Et encore: C’est toi, Seigneur, qui aux origines fondas la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains.

 

MERCREDI 8 FÉVRIER

 

   Lecture suivie : Psaume 2 « Tu es mon fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré »

   Texte de méditation : SAINT HILAIRE DE POITIERS (Sur le Ps 2) – IVe siècle

Ces mots du psaume « Tu es mon Fils, moi aujourd’hui je t’ai engendré », se rapportent non à l’enfantement de la Vierge, mais à la naissance d’entre les morts : l’autorité de l’apôtre nous le garantit. Car on lit au Livre des Actes : « Nous vous annonçons la réalisation de la promesse faite à nos pères : Dieu a tenu cette promesse en ressuscitant Jésus notre Seigneur, ainsi qu’il est écrit dans le psaume : « Tu es mon Fils, moi aujourd’hui je t’engendre », quand il l’a ressuscité des morts pour ne plus jamais voir la mort » (Ac 13,32-34). Donc, selon l’apôtre, cette parole de Dieu le Père a été dite le jour de la Résurrection. Et voyons si les Evangiles donnent le même enseignement : le Seigneur ressuscitant s’adresse ainsi à ses apôtres : « Toute puissance m’a été donnée au ciel et sur la terre. Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » (Mt 28,18). (…) « Bienheureux tous ceux qui lui donnent leur foi ». La perfection de la béatitude exige une foi qui n’hésite ni ne doute : il y faut une certitude ferme et une volonté inébranlable, car donner sa foi, c’est plus qu’espérer. Donnons donc notre foi, car il est fidèle, celui qui a dit : « Qui croit en moi ne sera pas jugé, mais il passera de la mort à la vie » (Jn 5,24).

 

JEUDI 9 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Psaume 3 « quand David fuyait devant son fils Absalom »

Référence complémentaire : 2e livre de Samuel (2 S 15, 13 à 26) 

David dit à tous ses officiers qui étaient avec lui à Jérusalem: « En route, et fuyons! Autrement nous n’échapperons pas à Absalom. Hâtez-vous de partir, de crainte qu’il ne se presse et ne nous attaque, qu’il ne nous inflige le malheur et ne passe la ville au fil de l’épée. » Les officiers du roi lui répondirent: « Quelque choix que fasse Monseigneur le roi, nous sommes à ton service. » Le roi sortit à pied avec tout le peuple et ils s’arrêtèrent à la dernière maison. Tous ses officiers se tenaient à ses côtés. Le roi dit à Ittaï le Gittite: « Pourquoi viens-tu aussi avec nous? Retourne et demeure avec le roi, car tu es un étranger, tu es même exilé de ton pays. Tu es arrivé d’hier, et aujourd’hui je te ferais errer avec nous, quand je m’en vais à l’aventure! Retourne et remmène tes frères avec toi, et que le Seigneur te témoigne miséricorde et bonté. » Mais Ittaï répondit au roi: « Par la vie du Seigneur et par la vie de Monseigneur le roi, partout où sera Monseigneur le roi, pour la mort et pour la vie, là aussi sera ton serviteur. » David dit alors à Ittaï: « Va et passe. » Et Ittaï de Gat passa avec tous ses hommes et toute sa smala. Tout le monde pleurait à grands sanglots. Le roi se tenait dans le torrent du Cédron et tout le peuple défilait devant lui en direction du désert. On vit aussi Sadoq et tous les lévites portant l’arche de Dieu. On déposa l’arche de Dieu auprès d’Ebyatar jusqu’à ce que tout le peuple eût fini de défiler hors de la ville. Le roi dit à Sadoq: « Rapporte en ville l’arche de Dieu. Si je trouve grâce aux yeux du Seigneur, il me ramènera et me permettra de le revoir ainsi que sa demeure, et s’il dit: Tu me déplais, me voici: qu’il me fasse comme bon lui semble. »

 

VENDREDI 10 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Psaume 3 « quand David fuyait devant son fils Absalom »

Texte de méditation : BENOIT XVI (Sur les psaumes)

A l’aspect visible de l’assaut ennemi, massif, imposant, s’oppose l’invisible présence de Dieu, avec toute son invincible puissance. Et c’est à Lui que de nouveau le Psalmiste, après ses expressions de confiance, adresse sa prière : « Lève-toi, Seigneur ! Sauve-moi, mon Dieu ! » (v. 8a). Les agresseurs « se levaient » (cf. v. 2) contre leur victime. En revanche celui qui « se lèvera », c’est le Seigneur, et il les abattra. Dieu le sauvera, en répondant à son cri. C’est pourquoi le Psaume se conclut avec la vision de la libération du danger qui tue et de la tentation qui peut faire périr. Le Psalmiste peut conclure sa prière avec une phrase aux connotations liturgiques qui célèbre, dans la gratitude et dans la louange, le Dieu de la vie : « Du Seigneur, le salut ! Sur ton peuple, ta bénédiction ! » (v. 9). Chers frères et sœurs, le Psaume 3 nous a présenté une supplique pleine de confiance et de réconfort. En priant ce Psaume, nous pouvons faire nôtres les sentiments du Psalmiste, figure du juste persécuté qui trouve en Jésus son accomplissement. Dans la douleur, dans le danger, dans l’amertume de l’incompréhension et de l’offense, les paroles du Psaume ouvrent notre cœur à la certitude réconfortante de la foi. Dieu est toujours proche — même dans les difficultés, dans les problèmes, dans les ténèbres de la vie — il écoute, il répond et il sauve à sa façon. Mais il faut savoir reconnaître sa présence et accepter ses voies, comme David dans sa fugue humiliante de son fils Absalom, comme le juste persécuté dans le Livre de la Sagesse et, en dernier et jusqu’au bout, comme le Seigneur Jésus sur le Golgotha. Et lorsque, aux yeux des impies, Dieu semble ne pas intervenir et que le Fils meurt, c’est précisément alors que se manifeste, pour tous les croyants, la vraie gloire et la réalisation définitive du salut. Que le Seigneur nous donne foi, qu’il vienne en aide à notre faiblesse et qu’il nous rende capable de croire et de prier à chaque angoisse, dans les nuits douloureuses du doute et dans les longs jours de douleur, en nous abandonnant avec confiance à Lui, qui est notre « bouclier » et notre « gloire ».

SAMEDI 11 FÉVRIER

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).