Livre des Psaumes (Ps 135 à 150) – 16 au 22 mai 2021 (semaine 7)

« sur l’œuvre de tes mains je médite » (Ps 143,5)

Version imprimable (Ps135-150)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils ; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi ».

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Réponds à notre prière, Dieu tout-puissant, et comme au jour de la Pentecôte, que le Christ, lumière de lumière, envoie sur nous l’Esprit de feu : qu’il éclaire nos cœurs, nous que tu as fait renaître et que tu confirmes dans ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

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DIMANCHE 16 MAI 2021

                                                                     

Lecture suivie : Ps 143 (142) « me voici devant toi comme une terre assoiffée »

 Référence complémentaire : Evangile selon saint Jean (Jn 19, 28 – 37)

Sachant que désormais tout était achevé pour que l’Ecriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit: « J’ai soif. » Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit: « C’est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit. Comme c’était la Préparation, les Juifs, pour éviter que les corps restent sur la croix durant le sabbat – car ce sabbat était un grand jour — , demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on les enlevât. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. Venus à Jésus, quand ils virent était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage – son témoignage est véritable, et celui-là sait qu’il dit vrai – pour que vous aussi vous croyiez. Car cela est arrivé afin que l’Ecriture fût accomplie: Pas un os ne lui sera brisé. Et une autre Ecriture dit encore: Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé.

 

LUNDI 17 MAI

 

Lecture suivie : Ps 143 (142) « me voici devant toi comme une terre assoiffée »

Texte de méditation : ST JEAN-PAUL II (Sur les Ps)

Le fidèle, atterré et écrasé, n’a plus que les mains de libres, qui s’élèvent vers le ciel en un geste qui est, dans le même temps, une imploration d’aide et une recherche de soutien (cf. v. 6). Sa pensée, en effet, retourne au passé où Dieu a accompli des prodiges (cf. v. 5). La disparition de la face divine plonge l’homme dans le désespoir, et même dans la mort, car le Seigneur est la source de la vie. C’est précisément une fois arrivé à cette sorte d’ultime frontière que fleurit la confiance dans le Dieu qui n’abandonne pas ses fidèles. L’orant multiplie ses invocations et les renforce de déclarations de confiance dans le Seigneur. Il fait une demande de façon répétée, qui manifeste une profonde aspiration spirituelle:  « Enseigne-moi à faire tes volontés, car c’est toi mon Dieu ». Nous devons faire nôtre cette demande admirable. Nous devons comprendre que notre bien le plus grand est l’union de notre volonté à la volonté de notre Père céleste, car ce n’est qu’ainsi que nous pouvons recevoir en nous tout son amour, qui nous apporte le salut et la plénitude de la vie. Si elle n’est pas accompagnée d’un puissant désir de docilité à Dieu, la confiance en Lui n’est pas authentique. En fixant le regard sur la lumière du matin de la grâce (cf. v. 8), saint Grégoire le Grand, dans son commentaire sur les sept Psaumes pénitentiels, décrit ainsi l’aube d’espérance et de joie:  C’est le jour illuminé par le véritable soleil qui ne connaît pas le crépuscule, que les nuages n’assombrissent pas et que la brume ne voile pas… Lorsque apparaîtra le Christ, notre vie, et que nous commencerons à voir Dieu, à visage découvert, alors, toute obscurité disparaîtra des ténèbres, toute brume de l’ignorance s’évanouira, tout nuage de tentation se dissipera. Ce sera le jour lumineux et splendide, préparé pour tous les élus par Celui qui nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a conduits au royaume de son Fils bien-aimé.

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MARDI 18 MAI

 

Lecture suivie : Ps 144 (143) « qu’est-ce que l’homme Seigneur pour que tu le connaisses »

Référence complémentaire : Epître aux Hébreux (He 2, 6 – 12)

Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme pour que tu le prennes en considération? Tu l’as un moment abaissé au-dessous des anges. Tu l’as couronné de gloire et d’honneur. Tu as tout mis sous ses pieds. Par le fait qu’il lui a tout soumis, il n’a rien laissé qui lui demeure insoumis. Actuellement, il est vrai, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis. Mais celui qui a été abaissé un moment au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur, parce qu’il a souffert la mort: il fallait que, par la grâce de Dieu, au bénéfice de tout homme, il goûtât la mort. Il convenait, en effet, que, voulant conduire à la gloire un grand nombre de fils, Celui pour qui et par qui sont toutes choses rendît parfait par des souffrances le chef qui devait les guider vers leur salut. Car le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères, quand il dit: J’annoncerai ton nom à mes frères. Je te chanterai au milieu de l’assemblée.

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MERCREDI 19 MAI

 

Lecture suivie: Ps 144 (143) « qu’est-ce que l’homme Seigneur pour que tu le connaisses »

Texte de méditation : ST BERNARD (pour l’Epiphanie) – XIIe siècle

« Voici manifestées la bonté et la bienveillance, l’humanité de Dieu notre Sauveur » (Tt 3,4). Rendons grâce à Dieu qui nous donne sa consolation en abondance, dans cet état de pèlerins qui est le nôtre, dans cet exil, dans cette misère d’ici-bas. Avant que n’apparaisse son humanité, sa bonté aussi demeurait cachée. Certes, elle existait auparavant, car « la miséricorde du Seigneur est de toujours » (Ps 102,17). Mais comment aurions-nous pu savoir qu’elle était si grande ? Elle faisait l’objet d’une promesse, non d’une expérience. Mais maintenant, les hommes peuvent croire à ce qu’ils voient, car « les témoignages du Seigneur sont vraiment sûrs » ; et pour qu’ils ne soient cachés de personne, « il a dressé sa tente en plein soleil » (Ps 92,5; 18,5). Voici que la paix n’est plus promise mais envoyée, non plus remise à plus tard mais donnée, non plus prophétisée mais proposée. Voici que Dieu a envoyé sur terre le trésor de sa miséricorde, ce trésor qui doit être ouvert par la Passion, pour répandre le prix de notre salut qui y est caché. Car si ce n’est qu’un petit enfant qui nous a été donné (Is 9,5), « en lui habite toute la plénitude de la divinité » (Col 2,9). À la plénitude des temps, elle est venue dans la chair pour être visible à nos yeux de chair, et qu’en voyant son humanité, sa bienveillance, nous reconnaissions sa bonté. Est-il rien qui prouve mieux sa miséricorde que de voir qu’il a pris notre misère ? « Qu’est-ce que l’homme, Seigneur, pour que tu tiennes tellement à lui, et pour que ton cœur s’attache à lui ? » (Ps 143,3).

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 JEUDI 20 MAI

 

Lecture suivie : Ps 145(144) « le Seigneur est tendresse et pitié lent à la colère plein d’amour »

Référence complémentaire : Livre de l’Exode (Ex 34, 4 – 10) 

Moïse monta sur le mont Sinaï, comme le Seigneur le lui avait ordonné, et il prit dans sa main les deux tables de pierre. Le Seigneur descendit dans une nuée et il se tint là avec lui. Il invoqua le nom du Seigneur. Le Seigneur passa devant lui et il cria: « Seigneur, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité; qui garde sa grâce à des milliers, tolère faute, transgression et péché mais ne laisse rien impuni et châtie les fautes des pères sur les enfants et les petits-enfants, jusqu’à la troisième et la quatrième génération. » Aussitôt Moïse tomba à genoux sur le sol et se prosterna, puis il dit: « Si vraiment, Seigneur, j’ai trouvé grâce à tes yeux, que mon Seigneur veuille bien aller au milieu de nous, bien que ce soit un peuple à la nuque raide, pardonne nos fautes et nos péchés et fais de nous ton héritage. » Il dit: « Voici que je vais conclure une alliance: devant tout ton peuple je ferai des merveilles telles qu’il n’en a été accompli dans aucun pays ni aucune nation. Le peuple au milieu duquel tu te trouves verra l’oeuvre du Seigneur.

 

VENDREDI 21 MAI

 

Lecture suivie : Ps 145(144) « le Seigneur est tendresse et pitié lent à la colère plein d’amour »

Texte de méditation : BENOÎT XVI (Vêpres du 29,11,2008)

Le « règne » de Dieu n’est pas fait de puissance et de domination, de triomphe et d’oppression, comme, malheureusement, cela se produit souvent pour les règnes terrestres, mais il est le siège d’une expression de pitié, de tendresse, de bonté, de grâce, de justice, comme on le répète à plusieurs reprises tout au long  des  versets  qui  contiennent  la louange. La synthèse de ce portrait divin se trouve dans le v. 8:  le Seigneur est « lent à la colère et plein d’amour ». Ce sont des mots qui évoquent la présentation que Dieu lui-même avait faite de sa propre personne au Sinaï, où il avait dit:  « Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité » (Ex 34, 6). Nous avons ici une préparation de la profession de foi de saint Jean l’Apôtre à l’égard de Dieu, nous disant simplement qu’Il est amour:  « Deus caritas est » (cf. 1 Jn 4, 8.16). Outre sur ces belles paroles, qui nous montrent un Dieu « lent à la colère, riche en grâce », toujours disponible à pardonner et à aider, notre attention se fixe également sur le très beau verset suivant, le verset 9:  « La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses oeuvres ». Une parole à méditer, une parole de réconfort, une certitude qu’Il apporte dans nos vies. A ce propos, saint Pierre Chrysologue (380 env.-450 env.) s’exprime ainsi dans le Deuxième discours sur le jeûne:  «  »Grandes sont les oeuvres du Seigneur »:  mais cette grandeur, que nous voyons dans la grandeur de la Création, ce pouvoir est dépassé par la grandeur de la miséricorde. En effet, le prophète ayant dit:  « Grandes sont les oeuvres de Dieu », il ajouta dans un autre passage:  « Sa miséricorde est supérieure à toutes ses oeuvres ». Chers frères, la miséricorde remplit le ciel, remplit la terre… Voilà pourquoi la grande, généreuse, unique miséricorde du Christ, qui réserva tout jugement pour un seul jour, assigna tout le temps destiné à l’homme à la trêve de la pénitence… Voilà pourquoi le prophète qui n’avait pas confiance dans sa propre justice se précipite tout entier vers la miséricorde:  « Pitié pour moi, mon Dieu – dit-il -, dans ton amour, selon ta grande miséricorde » (Ps 50, 3) ». Et ainsi, nous aussi, nous disons au Seigneur:  « Pitié pour moi, ô Dieu, selon la grande miséricorde ». 

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SAMEDI 22 MAI

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Écriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19.51).

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr