Evangile selon saint Matthieu (Mt 1-4) – 5 au 11 janvier 2020 (semaine 6)

« l’homme vit de toute Parole qui sort de  la bouche de Dieu » (Mt 4, 4)

Version imprimable (Mt 1-4)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as confié à saint Matthieu la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, 
accorde-nous de si bien profiter de son enseignement 
que nous marchions sur les traces du Christ. 
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, 
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

 

DIMANCHE 5 JANVIER 2020 – EPIPHANIE DU SEIGNEUR

             

Lecture suivie : Mt 3, 13 – 17 « Jésus ayant été baptisé, les Cieux s’ouvrirent »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 63, 19 à 64, 7) :

Ah! si tu déchirais les cieux et descendais —  devant ta face les montagnes seraient ébranlées; comme le feu enflamme des brindilles, comme le feu fait bouillir l’eau —  pour faire connaître ton nom à tes adversaires, devant ta face les nations trembleraient quand tu ferais des prodiges inattendus. Tu es descendu: devant ta face les montagnes ont été ébranlées. Jamais on n’avait ouï dire, on n’avait pas entendu, et l’œil n’avait pas vu un Dieu, toi excepté, agir ainsi en faveur de qui a confiance en lui. Tu as rencontré celui qui, plein d’allégresse, pratique la justice; en suivant tes voies, ils se souviendront de toi. Voici que toi, tu t’es irrité, et nous avons péché. Nous sommes à jamais dans tes voies et nous serons sauvés. Tous, nous étions comme des êtres impurs, et nos bonnes actions comme du linge souillé. Tous, nous nous flétrissons comme des feuilles mortes, et nos fautes nous emportent comme le vent. Plus personne pour invoquer ton nom, pour se réveiller en s’attachant à toi, car tu nous as caché ta face et tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Et pourtant, Seigneur, tu es notre père, nous sommes l’argile, tu es notre potier, nous sommes tous l’œuvre de tes mains.

 

LUNDI 6 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 3, 13 – 17 « Jésus ayant été baptisé, les Cieux s’ouvrirent » 

Texte de méditation : GRÉGOIRE DE NAZIANZE  (Sermon) – IVe siècle

Jésus s’approche : Peut-être pour sanctifier celui-là même qui le baptise, certainement pour ensevelir tout entier dans les eaux le vieil Adam, mais d’abord – et pour cela même – sanctifiant le Jourdain. Jean-Baptiste refuse, Jésus insiste. « C’est moi qui dois être baptisé par toi », dit la lampe au Soleil, la voix au Verbe, l’ami à l’Époux, le plus grand des enfants des femmes au Premier-né de toute créature. « C’est moi qui dois être baptisé par toi » – il pourrait ajouter : « et pour toi, et à cause de toi. » Car Jean savait peut-être qu’il serait baptisé (par le martyre) afin d’être pur tout entier, comme le proposait  saint Pierre, quand il ne voulait pas que ses pieds seuls soient purifiés… Jésus remonte de l’eau, il faut monter avec Lui le cosmos; Il voit les cieux ouverts qu’Adam avait fermés, pour lui et pour ceux qui viendraient après lui, comme Il avait fermé le paradis par le glaive de feu. Et l’Esprit rend témoignage à sa divinité, il accourt vers Celui qui lui est semblable, et une voix vient du ciel, car c’est de là que vient Celui à qui il est rendu témoignage. Et il apparaît comme une colombe vue sous une forme corporelle : il veut en effet honorer le corps puisque celui-ci aussi est Dieu par l’incarnation. En même temps, depuis longtemps déjà, la colombe a l’habitude d’annoncer la fin du déluge.

MARDI 7 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 4, 1 – 11 « Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté »

Référence complémentaire : Livre du Deutéronome (Dt 8, 1 – 10) 

Vous garderez tous les commandements que je vous ordonne aujourd’hui de mettre en pratique, afin que vous viviez, que vous multipliiez et que vous entriez dans le pays que Yahvé a promis par serment à vos pères et le possédiez. Souviens-toi de tout le chemin que Yahvé ton Dieu t’a fait faire pendant 40 ans dans le désert, afin de t’humilier, de t’éprouver et de connaître le fond de ton cœur : allais-tu ou non garder ses commandements ? Il t’a humilié, il t’a fait sentir la faim, il t’a donné à manger la manne que ni toi ni tes pères n’aviez connue, pour te montrer que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de Yahvé. Le vêtement que tu portais ne s’est pas usé et ton pied n’a pas enflé, au cours de ces 40 ans ! Comprends donc que Yahvé ton Dieu te corrigeait comme un père corrige son enfant, et garde les commandements de Yahvé ton Dieu pour marcher dans ses voies et pour le craindre. Mais Yahvé ton Dieu te conduit vers un heureux pays, pays de cours d’eau, de sources qui sourdent de l’abîme dans les vallées comme dans les montagnes, pays de froment et d’orge, de vigne, de figuiers et de grenadiers, pays d’oliviers, d’huile et de miel, pays où le pain ne te sera pas mesuré et où tu ne manqueras de rien, pays où il y a des pierres de fer et d’où tu extrairas, dans la montagne, le bronze. Tu mangeras, tu te rassasieras et tu béniras Yahvé ton Dieu en cet heureux pays qu’il t’a donné.

 

MERCREDI 8 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 4, 1 – 11 « Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté »

Texte de méditation : DOSTOIEWSKI (Les frères Karamazov)

Seigneur, tu veux aller au monde les mains vides, en prêchant aux hommes une liberté que leur sottise et leur ignominie naturelles les empêchent de comprendre, une liberté qui leur fait peur, car il n’y a et il n’y a jamais rien eu de plus intolérable pour l’homme et la société ! Tu vois ces pierres dans ce désert aride ? Change-les en pains, et l’humanité accourra sur tes pas, telle qu’un troupeau docile et reconnaissant, tremblant pourtant que ta main se retire et qu’ils n’aient plus de pain. Mais tu n’as pas voulu priver l’homme de la liberté, et tu as refusé, estimant qu’elle était incompatible avec l’obéissance achetée par des pains. Tu as répliqué que l’homme ne vit pas seulement de pain… Tu as repoussé l’unique drapeau infaillible qu’on t’offrait et qui aurait courbé sans conteste tous les hommes devant toi, le drapeau du pain terrestre ; tu l’as repoussé au nom du pain céleste et de la liberté ! Vois ce que tu fis ensuite, toujours au nom de la liberté ! Il n’y a pas, je te le répète, de souci plus cuisant pour l’homme que de trouver au plus tôt un être à qui déléguer ce don de la liberté que le malheureux apporte en naissant. Mais pour disposer de la liberté des hommes, il faut leur donner la paix de la conscience. Le pain te garantissait le succès ; l’homme s’incline devant qui le donne, car c’est une chose incontestée, mais qu’un autre se rende maître de la conscience humaine, il laissera même ton pain pour suivre celui qui captive sa conscience… Mais toi, tu as accru la liberté humaine au lieu de la confisquer… tu voulais être librement aimé, volontairement suivi par les hommes.

JEUDI 9 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 4, 12 – 17 « Le peuple dans les ténèbres a vu une grande lumière »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 8, 23 à 9, 6)

Comme le passé a humilié le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, l’avenir glorifiera le chemin de la mer, au-delà du Jourdain, le district des nations. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Tu as multiplié la nation, tu as fait croître sa joie; ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit à la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car le joug qui pesait sur elle, la barre posée sur ses épaules, le bâton de son oppresseur, tu les as brisés comme au jour de Madiân. Car toute chaussure qui résonne sur le sol, tout manteau roulé dans le sang, seront mis à brûler, dévorés par le feu. Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom: Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix, pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir et pour l’affermir dans le droit et la justice. Dès maintenant et à jamais, l’amour jaloux du Seigneur Sabaot fera cela.

VENDREDI 10 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 4, 12 – 17 « Le peuple dans les ténèbres a vu une grande lumière »

Texte de méditation : RUPERT DE DEUTZ (De la Trinité) – XIIe siècle

Matthieu veut nous faire comprendre la prédication lumineuse du Sauveur, le rayonnement de la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu ; avant toute autre, la terre de Zabulon et celle de Nephtali l’ont entendue de la bouche même du Seigneur. De fait, c’est bien sur cette terre que le Seigneur a commencé à prêcher, c’est là qu’il a inauguré sa prédication… Et les apôtres qui, les premiers, ont vu cette lumière véritable sur ces territoires de Zabulon et de Nephtali, sont devenus eux-mêmes « lumière du monde » « Ils se réjouiront devant toi, continue le texte d’Isaïe, comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus ». Cette joie sera effectivement la joie des apôtres, une « joie multipliée », quand « ils viendront comme des moissonneurs rapportant leurs gerbes » « et comme des vainqueurs se partageant les dépouilles des vaincus », c’est-à-dire du diable vaincu. C’est toi, en effet, Seigneur et Sauveur, qui as enlevé de leurs épaules « le joug pesant sur eux », ce joug du diable qui autrefois triomphait dans le monde quand il régnait sur toutes les nations et faisait ployer les nuques sous le joug d’un très lourd esclavage.

SAMEDI 11 JANVIER

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr