Livre de Jérémie (chapitres 30 à 33) – 27 jan. au 2 fév. (Semaine 9)

« Rendez grâce au Seigneur Sabaot, car le Seigneur est bon » (Jr 33,11)

 

 

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COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, mets en nous ta clarté, embrase-nous, en nos cœurs, répands l’amour du Père, viens fortifier nos corps dans leur faiblesse, et donne-nous ta vigueur éternelle».

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent aujourd’hui, Daigne inspirer toi-même les désirs de ton peuple, puisqu’aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu sans l’inspiration de ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen  »

 

 

DIMANCHE 27 JANVIER 2019

         

Lecture suivie : Jr 33, 1 – 9 « je les ramènerai, les rétablirai, les purifierai »

Référence complémentaire : Livre du prophète Ezéchiel (Ez 36, 22 – 29) 

Eh bien! dis à la maison d’Israël: Ainsi parle le Seigneur Dieu. Ce n’est pas à cause de vous que j’agis de la sorte, maison d’Israël, mais c’est pour mon saint nom, que vous avez profané parmi les nations où vous êtes venus. Je sanctifierai mon grand nom qui a été profané parmi les nations au milieu desquelles vous l’avez profané. Et les nations sauront que je suis le Seigneur – oracle du Seigneur Dieu – quand je ferai éclater ma sainteté, à votre sujet, sous leurs yeux. Alors je vous prendrai parmi les nations, je vous rassemblerai de tous les pays étrangers et je vous ramènerai vers votre sol. Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés; de toutes vos souillures et de toutes vos ordures je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous et je ferai que vous marchiez selon mes lois et que vous observiez et pratiquiez mes coutumes. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères. Vous serez mon peuple et moi je serai votre Dieu. Je vous sauverai de toutes vos souillures. J’appellerai le blé et le multiplierai, et je ne vous imposerai plus de famine.

 

LUNDI 28 JANVIER

 

Lecture suivie : Jr 33, 1 – 9 « je les ramènerai, les rétablirai, les purifierai » 

Texte de méditation : SAINT CÉSAIRE D’ARLES (Sermon sur l’Ecriture) – VIe siècle

Frères très chers, dans l’esprit de piété et de foi dont vous avez l’habitude, si vous scrutez les mystères de la sainte Ecriture, vous en saisirez plus pleinement, avec la grâce de Dieu, le véritable sens. Quant à nous, nous savons en toute vérité que le désespoir naît de la multitude des péchés et que ce désespoir engendre l’endurcissement. « Lorsque le pécheur a atteint les profondeurs du mal, il s’en moque » (Pr 18,3). Chaque fois donc que quelques péchés se seront glissés en nous, dépêchons-nous sans aucun retard de donner aux blessures de nos âmes le remède de l’aumône ou de la pénitence. C’est en effet avec profit que l’on applique un onguent ou une agrafe sur des blessures encore fraiches, et elle est vite guérie la blessure qu’on ne laisse pas se corrompre par une longue inflammation. Et c’est pourquoi, toutes les fois que nous commettons une faute, que nos péchés trouvent en nous des juges, non des avocats ; qu’ils reconnaissent en nous leurs accusateurs, non leurs défenseurs, selon ce qui est écrit : « mon iniquité, moi, je la connais et mon péché est toujours en face de moi » (Ps 51,5). Toi, reconnais, et Dieu pardonne. Car comment Dieu daignerait-il pardonner ce que l’homme dédaigne reconnaître en lui ? Si une plaie ou une blessure ont atteint notre corps, nous nous dépêchons d’y appliquer des remèdes ; de la même façon nous devons agir pour les blessures de l’âme ; sinon, s’il nous arrive d’être plus préoccupé du salut de notre corps que de celui de notre âme, nous mériterons d’entendre ce reproche prophétique : « L’homme lorsqu’il était à l’honneur n’a pas compris : il s’est égalé aux bêtes sans raison et leur est devenu semblable » (Ps 48,13). Car il est de notre intérêt de nous préoccuper davantage ce la santé de l’âme que de celle du corps et de nous efforcer d’embellir en nous l’image de Dieu.

 

MARDI 29 JANVIER

 

Lecture suivie : Jr 33, 10 – 13  « On entendra de nouveau les appels des fiancés »

Référence complémentaire : Livre du psautier (Ps 126 (125), 1 – 6)

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve!

Alors notre bouche était pleine de rires,

nous poussions des cris de joie;

alors on disait parmi les nations:

«Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur!»

Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous:

nous étions en grande fête!

Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert.

Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie:

il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence;

il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes.

 

 

MERCREDI 30 JANVEIR

 

   Lecture suivie Jr 33, 10 – 13  « On entendra de nouveau les appels des fiancés »

   Texte de méditation : BENOIT XVI (Catéchèse)

On part d’une situation de souffrance et de besoin à laquelle Dieu répond en offrant le salut et en ramenant l’orant à sa condition d’origine, qui est même enrichie et changée en mieux. C’est ce qu’il advient à Job, lorsque le Seigneur lui redonne ce qu’il avait perdu, en lui redoublant et en élargissant une bénédiction plus grande encore (cf. Jb Jb 42,10-13), et c’est ce dont fait l’expérience le peuple d’Israël en retournant dans sa patrie après l’exil babylonien. Le retour de l’exil est le paradigme de toute intervention divine de salut parce que la chute de Jérusalem et la déportation à Babylone ont été une expérience dévastatrice pour le peuple élu, non seulement sur le plan politique et social, mais aussi et surtout sur le plan religieux et spirituel. La perte de la terre, la fin de la monarchie davidique et la destruction du Temple apparaissent comme un démenti des promesses divines, et le peuple de l’alliance, dispersé parmi les païens, s’interroge douloureusement sur un Dieu qui semble l’avoir abandonné. C’est pourquoi la fin de la déportation et le retour dans la patrie sont vécus comme un merveilleux retour à la foi, à la confiance, à la communion avec le Seigneur; c’est un «rétablissement du sort» qui implique aussi la conversion du cœur, le pardon, l’amitié retrouvée avec Dieu, la conscience de sa miséricorde et la possibilité renouvelée de le louer (cf. Jr 29,12-14Jr 30,18-20Jr 33,6-11Ez 39,25-29). Il s’agit d’une expérience de joie extraordinaire, de rires et de cris de joie, tellement belle qu’il semble être «comme en rêve». Les interventions divines ont souvent des formes inattendues, qui vont au-delà de ce que l’homme peut imaginer; voilà alors l’émerveillement et la joie qui s’expriment à travers la louange: «Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur!».

 

JEUDI 31 JANVIER 

 

Lect. suivie : Jr 33, 14 – 26 « Jamais David ne manquera d’un descendant qui règne »

 Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 4, 2 – 6) 

Ce jour-là, le germe du Seigneur deviendra parure et gloire, le fruit de la terre deviendra fierté et ornement pour les survivants d’Israël. Le reste laissé à Sion, ce qui survit à Jérusalem, sera appelé saint, tout ce qui est inscrit pour la vie à Jérusalem. Lorsque le Seigneur aura lavé la saleté des filles de Sion et purifié Jérusalem du sang répandu, au souffle du jugement et au souffle de l’incendie, le Seigneur  créera partout sur la montagne de Sion et sur ceux qui s’y assemblent une nuée le jour, et une fumée avec l’éclat d’un feu flamboyant, la nuit. Car sur toute gloire il y aura un dais et une hutte pour faire ombre le jour contre la chaleur, et servir de refuge et d’abri contre l’averse et la pluie.

 

 

 VENDREDI 1erFÉVRIER

 

Lecture suivie : Jr 33, 14 – 26 « Jamais David ne manquera d’un descendant qui règne »

Texte de méditation : Pape FRANÇOIS (Homélie)

Après avoir fait nous-mêmes l’expérience du pardon, nous devons pardonner. Voici notre vocation fondamentale : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48) ! L’une des exigences fondamentales de cette vocation à la perfection, c’est l’amour des ennemis, qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale des représailles sans fin. Jésus a tenu à insister sur cet aspect particulier du témoignage chrétien (Mt 5, 46-47). Les agents d’évangélisation doivent donc être d’abord et avant tout des artisans du pardon, des spécialistes de la réconciliation, des experts de la miséricorde. C’est ainsi que nous pouvons aider nos frères et sœurs à passer sur l’autre rive, en leur révélant le secret de notre force, de notre espérance, de notre joie qui ont leur source en Dieu, parce qu’elles sont fondées sur la certitude qu’il est dans la barque avec nous. Comme il l’a fait avec les apôtres lors de la multiplication des pains, c’est donc à nous que le Seigneur confie ses dons afin que nous allions les distribuer partout, en proclamant sa parole qui assure : « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda » (Jr 33, 14). Nous pouvons découvrir certaines caractéristiques de ce salut de Dieu annoncé, qui se présentent comme autant de points de repères pour nous guider dans notre mission. D’abord, le bonheur promis par Dieu est annoncé en terme de justice. Ici comme ailleurs, tant d’hommes et de femmes ont soif de respect, de justice, d’équité, sans trouver à l’horizon des signes positifs. À ceux-là, il vient faire don de sa justice (cf. Jr 33, 15). Il vient féconder nos histoires personnelles et collectives, nos espoirs déçus et nos souhaits stériles. Et il nous envoie annoncer surtout à ceux qui sont opprimés par les forts de ce monde comme à ceux qui ploient sous le poids de leurs propres péchés : « Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu’on lui donnera : ‘‘Le Seigneur-est-notre-Justice’’ » (Jr 33, 16). Oui, Dieu est Justice ! Voilà pourquoi, nous, chrétiens, nous sommes appelés à être dans le monde les artisans d’une paix fondée sur la justice.

SAMEDI 2 FÉVRIER

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr