Livre d’Isaïe (Is 1 à 12) – 15 au 21 janvier (semaine 8)

« En ces jours-là, ils s’appuieront vraiment sur le Seigneur » (Is 10,20)

 

Version imprimable (Is1-12)

 

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent aujourd’hui, Daigne inspirer toi-même les désirs de ton peuple, puisqu’aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu sans l’inspiration de ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

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DIMANCHE 15 JANVIER 2023

                                                                     

 Lecture suivie : Is 9,7 à 10,4 « Le Seigneur a lancé une parole dans le pays »

 Référence complémentaire : Livre de l’Ecclésiastique (Si 24, 3 – 21) 

Je suis issue de la bouche du Très-Haut et comme une vapeur j’ai couvert la terre. J’ai habité dans les cieux et mon trône était une colonne de nuée. Seule j’ai fait le tour du cercle des cieux, j’ai parcouru la profondeur des abîmes. Dans les flots de la mer, sur toute la terre, chez tous les peuples et toutes les nations, j’ai régné. Parmi eux tous j’ai cherché le repos, j’ai cherché en quel patrimoine m’installer. Alors le créateur de l’univers m’a donné un ordre, celui qui m’a créée m’a fait dresser ma tente, Il m’a dit: Installe-toi en Jacob, entre dans l’héritage d’Israël. Avant les siècles, dès le commencement il m’a créée, éternellement je subsisterai. Dans la Tente sainte, en sa présence, j’ai officié; c’est ainsi qu’en Sion je me suis établie, et que dans la cité bien-aimée j’ai trouvé mon repos, qu’en Jérusalem j’exerce mon pouvoir. Je me suis enracinée chez un peuple plein de gloire, dans le domaine du Seigneur, en son patrimoine. J’y ai grandi comme le cèdre du Liban (…) Venez à moi, vous qui me désirez; et rassasiez-vous de mes produits. Car mon souvenir est plus doux que le miel, mon héritage plus doux qu’un rayon de miel. Ceux qui me mangent auront encore faim, ceux qui me boivent auront encore soif.

 

LUNDI 16 JANVIER

 

 

Lecture suivie : Is 9,7 à 10,4 « Le Seigneur a lancé une parole dans le pays » 

Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Audience)

En n’observant pas la loi de Dieu, Israël agit en opposition avec sa condition filiale, ce qui lui vaut les reproches du Père céleste: «Tu oublies le rocher qui t’a mis au monde, tu ne te souviens plus du Dieu qui t’a engendré» (Dt 32, 18). Cette condition filiale concerne tous les membres du peuple d’Israël, mais elle est appliquée de façon particulière au descendant et successeur de David selon le célèbre oracle de Nathan, dans lequel Dieu dit: «Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils» (2 S 7, 14; 1 Ch 17, 13). Fondée sur cet oracle, la tradition messianique affirme une filiation divine du Messie. Dieu déclare au roi messianique: «Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré» (Ps 2, 7; cf. 110 [109], 3). La paternité divine à l’égard d’Israël est caractérisée par un amour intense, constant et plein de compassion. Malgré les infidélités du peuple, et les menaces de châtiment qui s’ensuivent, Dieu se révèle incapable de renoncer à son amour. Et il l’exprime en termes de profonde tendresse, même lorsqu’il est obligé de se plaindre du manque de correspondance de ses fils: «Et moi j’avais appris à marcher à Ephraïm, je le prenais par les bras, et ils n’ont pas compris que je prenais soin d’eux! Je les menais avec des attaches humaines, j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout contre leur joue, je m’inclinais vers lui et le faisais manger […] Comment t’abandonnerais-je, Ephraïm, te livrerais-je, Israël? […] Mon cœur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent» (Os 11; cf. Jr 31). Le reproche lui-même devient l’expression d’un amour de prédilection, comme l’explique le Livre des Proverbes: «Ne méprise pas, mon fils, la correction de Yahvé, et ne prend pas mal sa réprimande, car Yahvé reprend celui qu’il aime, comme un père le fils qu’il chérit» (Pr 3).

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MARDI 17 JANVIER

 

Lecture suivie : Is 10, 5 – 19 « Il le châtiera pour le fruit de son cœur arrogant »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 45, 8 – 13)

Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut, qu’elle fasse germer en même temps la justice. C’est moi, le Seigneur, qui ai créé cela. Malheur à qui discute avec celui qui l’a modelé, vase parmi les vases de terre! L’argile dit-elle à son potier: « Que fais-tu? Ton œuvre n’a pas de mains! » Malheur à qui dit à un père: « Pourquoi engendres-tu? » Et à une femme: « Pourquoi mets-tu au monde? » Ainsi parle le Seigneur, le Saint d’Israël, son créateur: On me demande des signes au sujet de mes enfants, au sujet de l’œuvre de mes mains, on me donne des ordres. C’est moi qui ai fait la terre et créé l’homme qui l’habite, c’est moi qui de mes mains ai déployé les cieux, et qui ai donné des ordres à toute leur armée. C’est moi qui l’ai suscité dans la justice, et qui vais aplanir toutes ses voies. C’est lui qui reconstruira ma ville, qui rapatriera mes déportés, sans rançon ni indemnité, dit le Seigneur Sabaot.

 

MERCREDI 18 JANVIER

 

   Lecture suivie : Is 10, 5 – 19 « Il le châtiera pour le fruit de son cœur arrogant »

   Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Audience)

Dans l’Ancien Testament, on parle plusieurs fois du feu du ciel qui brûlait les offrandes présentées par les hommes. Par analogie, on peut dire que l’Esprit-Saint, en tant qu’amour et don, descend, en un certain sens, au cœur même du sacrifice offert sur la Croix. En nous référant à la tradition biblique, nous pouvons dire qu’il consomme ce sacrifice par le feu de l’amour qui unit le Fils au Père dans la communion trinitaire. Et comme le sacrifice de la Croix est un acte propre du Christ, jusque dans ce sacrifice, il reçoit l’Esprit-Saint. Il le reçoit d’une manière telle qu’ensuite il peut lui-même — et lui seul avec Dieu le Père le peut — le donner aux apôtres, à l’Église, à l’humanité. Lui seul l’envoie d’auprès du Père. Lui seul se présente devant les apôtres réunis au Cénacle, souffle sur eux et dit : « Recevez l’Esprit-Saint ; ceux à qui vous remettrez leurs péchés, il leur seront remis. » (Jn 20,23) », (n.41). Ainsi trouve son accomplissement l’annonce messianique de Jean sur le Jourdain : « Il vous baptisera dans l’Esprit et le feu. » (Mt 3,11, cf. Lc 3,16) Ici aussi se réalise le symbolisme biblique, par lequel Dieu lui-même s’est manifesté comme la colonne de feu qui guidait son peuple à travers le désert (cf. Es 13, 21-22), comme la parole de feu qui avait « embrasé la montagne (du Sinaï) jusqu’en plein ciel » (Dt 4,11), comme la lumière dans le feu (Is 10,17), comme le feu dévorant d’amour pour Israël (cf. Dt 4,24). Ainsi s’accomplit ce que le Christ lui-même a promis lorsqu’il a dit qu’il était venu pour allumer le feu sur la terre (cf. Lc 12,49).

 

JEUDI 19 JANVIER

 

Lecture suivie : Is 10, 20 – 34 :  « Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée »

Référence complémentaire : Epître de saint Paul aux Romains (Rm 9, 15 – 28) :

Il dit à Moïse: Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde et j’ai pitié de qui j’ai pitié. Il n’est donc pas question de l’homme qui veut ou qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l’Ecriture dit au Pharaon: Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance et pour qu’on célèbre mon nom par toute la terre. Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu vas donc me dire: Qu’a-t-il encore à blâmer? Qui résiste en effet à sa volonté? O homme! vraiment, qui es-tu pour disputer avec Dieu? L’œuvre va-t-elle dire à celui qui l’a modelée: Pourquoi m’as-tu faite ainsi? Le potier n’est-il pas maître de son argile pour fabriquer de la même pâte un vase de luxe ou un vase ordinaire? Eh bien! si Dieu, voulant manifester sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec beaucoup de longanimité des vases de colère devenus dignes de perdition, dans le dessein de manifester la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire, envers nous qu’il a appelés non seulement d’entre les Juifs mais encore d’entre les païens… C’est bien ce qu’il dit en Osée: J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n’était pas la bien-aimée. Et au lieu même où on leur avait dit: « Vous n’êtes pas mon peuple », on les appellera fils du Dieu vivant. Et Isaïe s’écrie en faveur d’Israël: Quand le nombre des fils d’Israël serait comme le sable de la mer, le reste sera sauvé: car sans retard ni reprise le Seigneur accomplira sa parole sur la terre.

 

VENDREDI 20 JANVIER

 

Lecture suivie : Is 10, 20 – 34 :  « Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée »

  Texte de méditation : BENOIT XVI (Verbum Domini)

La foi apostolique témoigne que la Parole éternelle s’est faite Un de nous. La Parole divine s’exprime vraiment à travers des paroles humaines. En contemplant cette « Christologie de la Parole », la tradition patristique médiévale a utilisé une expression suggestive : le Verbe s’est abrégé. Dans leur traduction grecque de l’Ancien Testament, les Pères de l’Église ont trouvé une parole du prophète Isaïe – que saint Paul cite aussi – pour montrer que les voies nouvelles de Dieu étaient déjà annoncées dans l’Ancien Testament. On pouvait y lire : « Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée » (Is 10, 23 ; Rm 9, 28). Le Fils, lui-même, est la Parole de Dieu, il est le « Logos : la Parole éternelle s’est faite petite – si petite qu’elle peut entrer dans une mangeoire. Elle s’est faite enfant, afin que la Parole devienne pour nous saisissable ». À présent, la Parole n’est pas seulement audible, elle ne possède pas seulement une voix, maintenant la Parole a un visage, qu’en conséquence nous pouvons voir : Jésus de Nazareth. En suivant le récit des Évangiles, nous relevons que l’humanité même de Jésus apparaît dans toute son originalité dans sa référence à la Parole de Dieu. En effet, il réalise heure par heure, dans son humanité parfaite, la volonté du Père. Jésus écoute sa voix et il lui obéit de tout son cœur. Il connaît le Père et il observe sa parole (cf. Jn 8, 55). Il nous raconte les choses du Père (cf. Jn 12, 50). « Je leur ai donné les paroles que tu m’as données » (Jn 17, 8). Jésus montre donc qu’il est le Logos divin qui se donne à nous, mais aussi le nouvel Adam, l’homme vrai, celui qui accomplit à chaque instant non sa propre volonté mais celle du Père. Il « grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52). De manière parfaite, il écoute, il réalise en lui-même et il nous communique la Parole divine (cf. Lc 5, 1).

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SAMEDI 21 JANVIER

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

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