Evangile selon saint Matthieu (Mt 13-17) – 19 au 25 juillet 2020 (semaine 5)

« ravi de joie, il vend tout ce qu’il possède et achète ce champ » (Mt 13,46)

Version PDF (Mt 13-17) semaine 5

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as confié à saint Matthieu la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, 
accorde-nous de si bien profiter de son enseignement 
que nous marchions sur les traces du Christ. 
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, 
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

DIMANCHE 19 JUILLET 2020

             

Lecture suivie : Mt 13, 31 – 35 « le Royaume est semblable à un grain de sénevé »

Référence complémentaire : Livre du Prophète Isaïe (Is 55, 8 – 13)

Ainsi parle le Seigneur Dieu: Moi, je prendrai à la cime du grand cèdre, au plus haut de ses rameaux je cueillerai une jeune pousse et je la planterai moi-même sur une montagne élevée et altière. Sur la haute montagne d’Israël je le planterai. Il poussera des branchages, il produira du fruit et deviendra un cèdre magnifique. Toutes sortes d’oiseaux habiteront sous lui, toutes sortes de volatiles reposeront à l’ombre de ses branches. Et tous les arbres de la campagne sauront que c’est moi, le Seigneur, qui abaisse l’arbre élevé et qui élève l’arbre abaissé, qui fait sécher l’arbre vert et fleurir l’arbre sec. Moi, le Seigneur, j’ai dit et je fais. La parole du Seigneur me fut adressée en ces termes: Qu’avez-vous à répéter ce proverbe au pays d’Israël: Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils ont été agacées? Par ma vie, oracle du Seigneur Dieu, vous n’aurez plus à répéter ce proverbe en Israël. Voici: toutes les vies sont à moi, aussi bien la vie du père que celle du fils, elles sont à moi.

 

 

LUNDI 20 JUILLET

 

Lecture suivie : Mt 13, 31 – 35 « le Royaume des Cieux est semblable à un grain de sénevé » 

Texte de méditation : ST JEAN-PAUL II (Lettre Tertio millennio adveniente)

L’Église existe depuis deux mille ans. Comme le grain de sénevé évangélique, elle croît et devient un grand arbre capable de couvrir de ses frondaisons toute l’humanité (cf. Mt 13, 31-32). Le Concile Vatican II, dans la Constitution dogmatique sur l’Église, prenant en considération la question de l’appartenance à l’Église et de l’ordination au peuple de Dieu, s’exprime ainsi: « À cette unité catholique du peuple de Dieu, tous les hommes sont appelés; à cette unité appartiennent ou sont ordonnés, de diverses manières, aussi bien les fidèles catholiques que les autres qui croient au Christ, et enfin, en général, tous les hommes qui, par la grâce de Dieu, sont appelés au salut ». Pour sa part, Paul VI explique dans l’encyclique Ecclesiam suam que les hommes sont universellement impliqués dans le plan de Dieu, en soulignant qu’il y a différents cercles du dialogue du salut. En fonction de cette conception, on peut comprendre mieux encore la parabole du levain (cf. Mt 13, 33): le Christ, levain divin, pénètre toujours plus profondément le présent de la vie de l’humanité, en propageant l’œuvre du salut accomplie dans le Mystère pascal. Il englobe aussi dans son règne salvifique tout le passé du genre humain, en commençant par le premier Adam. L’avenir lui appartient: « Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui, il le sera à jamais » (He 13, 8). De son côté, l’Église « ne vise qu’un seul but: continuer, sous la conduite de l’Esprit Paraclet, l’œuvre du Christ lui-même, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi ».

 

 

MARDI 21 JUILLET

 

Lecture suivie : Mt 13, 36 – 46 « le Royaume des Cieux est semblable à un trésor caché »

Référence complémentaire : Epître de saint Paul aux Philippiens (Ph 3, 4 – 14)

J’aurais pourtant sujet, moi, d’avoir confiance même dans la chair; si quelque autre croit avoir des raisons de se confier dans la chair, j’en ai bien davantage: circoncis dès le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d’Hébreux; quant à la Loi, un Pharisien; quant au zèle, un persécuteur de l’Eglise; quant à la justice que peut donner la Loi, un homme irréprochable. Mais tous ces avantages dont j’étais pourvu, je les ai considérés comme un désavantage, à cause du Christ. Bien plus, désormais je considère tout comme désavantageux à cause de la supériorité de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur. A cause de lui j’ai accepté de tout perdre, je considère tout comme déchets, afin de gagner le Christ, et d’être trouvé en lui, n’ayant plus ma justice à moi, celle qui vient de la Loi, mais la justice par la foi au Christ, celle qui vient de Dieu et s’appuie sur la foi; le connaître, lui, avec la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances, lui devenir conforme dans sa mort, afin de parvenir si possible à ressusciter d’entre les morts. Non que je sois déjà au but, ni déjà devenu parfait; mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, ayant été saisi moi-même par le Christ Jésus. Non, frères, je ne me flatte point d’avoir déjà saisi; je dis seulement ceci: oubliant le chemin parcouru, je vais droit de l’avant, tendu de tout mon être, et je cours vers le but, en vue du prix que Dieu nous appelle à recevoir là-haut, dans le Christ.

 

 

MERCREDI 22 JUILLET

 

Lecture suivie : Mt 13, 36 – 46 « le Royaume est semblable à un trésor caché »

Texte de méditation : SAINT IRÉNÉE (Contre les Hérésies) – IIe siècle

C’est le Christ qui était présent à tous ceux à qui, depuis le commencement, Dieu communiquait sa Parole, son Verbe. Et si quelqu’un lit l’Écriture dans cette perspective, il y trouvera une expression concernant le Christ, et une préfiguration de l’appel nouveau. Car c’est lui, « le trésor caché dans le champ », c’est à dire dans le monde (Mt 13,38). Trésor caché dans les Écritures, car il était signifié par des symboles et des paraboles, qui, humainement parlant, ne pouvaient pas être comprises avant l’accomplissement des prophéties, c’est-à-dire avant la venue du Seigneur. C’est pourquoi il a été dit au prophète Daniel : « Cache ces paroles et scelle ce livre jusqu’au temps de l’accomplissement » (12,4). Jérémie aussi dit : « Aux derniers jours, ils comprendront ces choses » (23,20). Lue par les chrétiens, la Loi est un trésor caché autrefois dans un champ, mais que la croix du Christ révèle et explique : elle manifeste la sagesse de Dieu, elle fait connaître ses desseins en vue du salut de l’homme, elle préfigure le Royaume du Christ, elle annonce par avance la Bonne Nouvelle de l’héritage de la Jérusalem sainte, elle prédit que l’homme qui aime Dieu progressera jusqu’à le voir et entendre sa parole, et qu’il sera glorifié par cette parole. C’est de cette manière que le Seigneur a expliqué les Écritures à ses disciples après sa résurrection, leur prouvant par elles « qu’il fallait que le Christ souffre et entre dans sa gloire » (Lc 24,26). Si donc quelqu’un lit les Écritures de cette manière, il sera un disciple parfait, « pareil au maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes » (Mt 13,52).

 

 

JEUDI 23 JUILLET

 

Lecture suivie : Mt 13, 47 – 53 « le Royaume est semblable à un filet jeté en mer »

Référence complémentaire : Evangile selon saint Jean (Jn 21, 3 – 11) :

Simon-Pierre dit à ses compagnons: « Je m’en vais pêcher. » Ils lui dirent: « Nous venons nous aussi avec toi. » Ils sortirent, montèrent dans le bateau et, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Or, le matin déjà venu, Jésus se tint sur le rivage; pourtant les disciples ne savaient pas que c’était Jésus. Jésus leur dit: « Les enfants, vous n’avez pas du poisson? » Ils lui répondirent: « Non! » Il leur dit: « Jetez le filet à droite du bateau et vous trouverez. » Ils le jetèrent donc et ils n’avaient plus la force de le tirer, tant il était plein de poissons. Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre: « C’est le Seigneur! » A ces mots: « C’est le Seigneur! » Simon-Pierre mit son vêtement – car il était nu – et il se jeta à l’eau. Les autres disciples, qui n’étaient pas loin de la terre, mais à environ 200 coudées, vinrent avec la barque, traînant le filet de poissons. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise, avec du poisson dessus, et du pain. Jésus leur dit: « Apportez de ces poissons que vous venez de prendre. » Alors Simon-Pierre monta dans le bateau et tira à terre le filet, plein de gros poissons: 153; et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se déchira pas.

 

 

VENDREDI 24 JUILLET

 

Lecture suivie : Mt 13, 47 – 53 « le Royaume est semblable à un filet jeté en mer »

Texte de méditation : ST AUGUSTIN (Sur la foi et les œuvres) – IVe – Ve siècles

Notre Seigneur a été un modèle incomparable de patience : il a supporté un « démon » parmi ses disciples (Jn 6,70) jusqu’à sa passion ; il a dit : « Laissez croître l’un et l’autre jusqu’à la moisson, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez le bon grain » (Mt 13,29) ; pour figurer l’Eglise, il a prédit que le filet ramènerait toujours sur le rivage, c’est-à-dire jusqu’à la fin du monde, toutes sortes de poissons, bons et mauvais. Il a fait connaître de plusieurs autres manières, soit ouvertement, soit par paraboles, qu’il y aurait le mélange des bons et des méchants. Et pourtant il affirme qu’il faut veiller sur la discipline de l’Eglise quand il dit : « Prenez-y bien garde ; si votre frère a péché contre vous, allez et reprenez-le entre vous et lui seul ; s’il vous écoute, vous aurez gagné votre frère » (Mt 18,15). Mais aujourd’hui, nous voyons des hommes qui ne considèrent que les préceptes rigoureux, qui commandent de réprimer les perturbateurs, de « ne pas donner aux chiens les choses saintes » (Mt 7,6), de traiter comme un publicain celui qui méprise l’Eglise (Mt 18,17), de retrancher du corps le membre scandaleux (Mt 5,30). Leur zèle intempestif trouble tellement l’Eglise qu’ils voudraient arracher l’ivraie avant le temps, et leur aveuglement les rend eux-mêmes ennemis de l’unité de Jésus Christ. Prenons garde de ne pas laisser entrer dans notre cœur ces pensées présomptueuses, de chercher à nous séparer des pécheurs pour ne pas nous souiller à leur contact, de vouloir former comme un troupeau de disciples purs et saints ; nous ne ferions que rompre l’unité, sous le prétexte de ne pas fréquenter des méchants. Au contraire rappelons nous les paraboles de l’Ecriture, ses paroles inspirées, ses exemples frappants, où il nous est montré que, dans l’Eglise, les méchants seront toujours mêlés aux bons, jusqu’à la fin du monde et au jour du jugement, sans que leur participation aux sacrements soit nuisible aux bons, du moment que ceux-ci n’auront pas participé à leurs péchés.

 

 

SAMEDI 25 JUILLET

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr