Evangile selon saint Matthieu (Mt 8-12) – 17 au 23 mai 2020 (Semaine 5)

« les foules furent saisies de crainte et rendirent gloire à Dieu » (Mt 9,8)

 

Version imprimable (Mt 8-12) Semaine 5

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as confié à saint Matthieu la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, 
accorde-nous de si bien profiter de son enseignement 
que nous marchions sur les traces du Christ. 
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, 
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

 

DIMANCHE 17 MAI 2020

             

Lecture suivie : Mt 8, 28 – 34 « les possédés crièrent: que nous veux-tu fils de Dieu? »

Référence complémentaire : 1ère Epître de saint Jean (1 Jn 2, 9 – 17)

Celui qui prétend être dans la lumière tout en haïssant son frère est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n’y a en lui aucune occasion de chute. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont remis par la vertu de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Mauvais. Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous connaissez le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Mauvais. N’aimez ni le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde –  la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la richesse –  vient non pas du Père, mais du monde. Or le monde passe avec ses convoitises; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.

 

LUNDI 18 MAI

 

Lecture suivie : Mt 8, 28 – 34 « les possédés crièrent: que nous veux-tu fils de Dieu ? » 

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur 1 Jn) – IVe-Ve siècles

Combattez de manière à remporter la victoire: devenez vainqueurs pour mériter la couronne; soyez humbles, pour ne point périr dans la lutte. «Jeunes gens, je vous écris, parce que vous êtes forts, parce que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le malin esprit». Nous sommes tout cela, mes frères, et parce que nous connaissons ce qui est dès le principe, et parce que nous sommes forts, et parce que nous connaissons aussi le Père, et nous devons y trouver un motif puissant d’acquérir cette science divine; mais ne devons-nous pas y trouver encore un motif de charité? Si nous apprenons à connaître, apprenons, de même, à aimer; car la connaissance, sans l’amour, est incapable de nous conduire au salut. La science enfle, la charité édifie. Si vous prétendez confesser de bouche sans aimer, vous ressemblez déjà aux démons. Les démons reconnaissaient hautement le Fils de Dieu, et disaient: «Qu’y a-t-il entre toi et nous ?» Et ils se voyaient repoussés. Confessez-le, et l’affectionnez. Les démons le craignaient en raison de leurs iniquités. Pour vous, aimez-le, car il vous a pardonné vos fautes. Mais comment pouvons-nous aimer Dieu, si nous aimons le monde? Il nous dispose donc à devenir la demeure de la charité. Il y a deux amours, celui du monde et celui de Dieu; si l’amour du monde habite en nous, il n’y a plus de place pour l’amour de Dieu; que celui du monde s’éloigne de notre cœur, que celui de Dieu y habite; donnons-y place au meilleur des deux; dès lors que tu auras retiré ton âme du milieu des affections terrestres, tu puiseras à la source de l’amour divin, et alors habitera en toi la charité qui ne peut aucunement engendrer le mal.

 

MARDI 19 MAI

 

Lecture suivie : Mt 9, 1 – 8 « Confiance mon enfant, tes péchés sont pardonnés »

Référence complémentaire : Livre de la Sagesse (Sg 11, 21 à 12, 2)

Seigneur, ta grande puissance est toujours à ton service, et qui peut résister à la force de ton bras? Le monde entier est devant toi comme ce qui fait pencher la balance, comme la goutte de rosée matinale qui descend sur la terre. Mais tu as pitié de tous, parce que tu peux tout, tu fermes les yeux sur les péchés des hommes, pour qu’ils se repentent. Tu aimes en effet tout ce qui existe, et tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé. Et comment une chose aurait-elle subsisté, si tu ne l’avais voulue? Ou comment ce que tu n’aurais pas appelé aurait-il été conservé? Mais tu épargnes tout, parce que tout est à toi, Maître ami de la vie! Car ton esprit incorruptible est en toutes choses! Aussi est-ce peu à peu que tu reprends ceux qui tombent; tu les avertis, leur rappelant en quoi ils pèchent, pour que, débarrassés du mal, ils croient en toi, Seigneur.

 

MERCREDI 20 MAI

 

Lecture suivie : Mt 9, 1 – 8 « Confiance mon enfant, tes péchés sont pardonnés »

Texte de méditation : SAINT JEAN CHRYSOSTOME (Sur Mt) – IVe-Ve siècles

Les juifs professaient que Dieu seul peut remettre les péchés. Mais Jésus, avant même de remettre les péchés, a révélé les secrets des cœurs, montrant par là qu’il possédait aussi cet autre pouvoir réservé à Dieu. Car il est écrit : « Toi seul, Seigneur, tu connais les secrets des humains » (2Ch 6,30). Jésus révèle donc sa divinité et son égalité avec le Père en dévoilant aux scribes le fond de leur cœur, en divulguant des pensées qu’ils n’osent pas déclarer ouvertement par crainte de la foule. Et il fait cela avec beaucoup de douceur. Le paralytique aurait pu manifester sa déception au Christ en lui disant : « Soit ! Tu es venu pour soigner une autre maladie et guérir un autre mal, le péché. Mais quelle preuve aurai-je que mes péchés sont pardonnés ? » Or, il ne dit rien de tel, mais il se confie à celui qui a le pouvoir de le guérir. Aux scribes, le Christ dit : « Qu’est-ce qui est le plus facile ? De dire : Tes péchés sont pardonnés, ou bien de dire : Prends ta civière et rentre chez toi ? » Autrement dit : Qu’est-ce qui vous semble le plus facile? De montrer son pouvoir sur un corps inerte, ou de pardonner à une âme ses fautes ? C’est évidemment de guérir un corps, car le pardon des péchés dépasse cette guérison autant que l’âme est supérieure au corps. Mais puisque l’une de ces œuvres est visible, et l’autre pas, je vais accomplir également l’œuvre qui est visible et moindre, pour prouver celle qui est plus grande et invisible. A ce moment-là, Jésus témoigne par ses œuvres qu’il est « celui qui enlève les péchés du monde » (Jn 1,29).

 

JEUDI 21 MAI – ASCENSION

 

Lecture suivie : Mt 9, 9 – 13 « Suis-moi. Matthieu se leva et le suivit »

Référence complémentaire : Livre des Actes des Apôtres (Ap 1, 8 – 14)

Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » A ces mots, sous leurs regards, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux.

Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu’il s’en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés; ils leur dirent: Hommes » de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » Alors, du mont des Oliviers, ils s’en retournèrent à Jérusalem; la distance n’est pas grande: celle d’un chemin de sabbat. Rentrés en ville, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement. C’étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée et Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous, d’un même coeur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus, et avec ses frères.

 

VENDREDI 22 MAI

 

Lecture suivie : Mt 9, 9 – 13 « Suis-moi. L’homme se leva et le suivit »

Texte de méditation : PAPE FRANÇOIS (Misericordiae Vultus)

Ce qui animait Jésus en toute circonstance n’était rien d’autre que la miséricorde avec laquelle il lisait dans le coeur de ses interlocuteurs et répondait à leurs besoins les plus profonds. Lorsqu’il rencontra la veuve de Naïm qui emmenait son fils unique au tombeau, il éprouva une profonde compassion pour la douleur immense de cette mère en pleurs, et il lui redonna son fils, le ressuscitant de la mort (cf. Lc 7, 15). Après avoir libéré le possédé de Gerasa, il lui donna cette mission : « Annonce tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde » (Mc 5, 19). L’appel de Matthieu est lui aussi inscrit sur l’horizon de la miséricorde. Passant devant le comptoir des impôts, Jésus regarda Matthieu dans les yeux. C’était un regard riche de miséricorde qui pardonnait les péchés de cet homme, et surmontant les résistances des autres disciples, il le choisit, lui, le pécheur et le publicain, pour devenir l’un des Douze. Commentant cette scène de l’Evangile, Saint Bède le Vénérable a écrit que Jésus regarda Matthieu avec un amour miséricordieux, et le choisit : miserando atque eligendo (…) En face d’une vision de la justice comme simple observance de la loi qui divise entre justes et pécheurs, Jésus indique le grand don de la miséricorde qui va à la recherche des pécheurs pour leur offrir le pardon et le salut. On comprend alors pourquoi Jésus fut rejeté par les pharisiens et les docteurs de la loi, à cause de sa vision libératrice et source de renouveau. Pour être fidèles à la loi, ils posaient des poids sur les épaules des gens, rendant vaine la miséricorde du Père. Le respect de la loi ne peut faire obstacle aux exigences de la dignité humaine. L’évocation que fait Jésus du prophète Osée – « Je veux la fidélité, non le sacrifice » (6, 6) – est très significative. Jésus affirme que la règle de vie de ses disciples devra désormais intégrer le primat de la miséricorde, comme Lui-même en a témoigné, partageant son repas avec les pécheurs. La miséricorde se révèle une nouvelle fois comme une dimension fondamentale de la mission de Jésus.

 

SAMEDI 23 MAI

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr