Evangile selon saint Matthieu (Mt 5-7) – 15 au 21 mars 2020 (semaine 4)

« prie ton Père qui est présent dans le secret, il te le rendra » (Mt 6,6)

Version imprimable (Mt 5-7) 4

 

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, chasse au loin l’ennemi qui nous menace. Hâte-toi de nous donner la paix ; afin que nous marchions sous ta conduite, et que nos vies soient lavées de tout péché ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Accorde-nous, Dieu tout puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen  »

 

 

DIMANCHE 15 MARS 2020

             

Lecture suivie: Mt 5, 38 – 48 « soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait »

Référence complémentaire : Livre du Lévitique (Lv 19, 1 à 18)

Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint (…) Vous ne commettrez point de fraude en jurant par mon nom; tu profanerais le nom de ton Dieu. Je suis le Seigneur. Tu n’exploiteras pas ton prochain et ne le spolieras pas: le salaire de l’ouvrier ne demeurera pas avec toi jusqu’au lendemain matin. Tu ne maudiras pas un muet et tu ne mettras pas d’obstacle devant un aveugle, mais tu craindras ton Dieu. Je suis le Seigneur. Vous ne commettrez point d’injustice en jugeant. Tu ne feras pas acception de personnes avec le pauvre ni ne te laisseras éblouir par le grand: c’est selon la justice que tu jugeras ton compatriote. Tu n’iras pas diffamer les tiens et tu ne mettras pas en cause le sang de ton prochain. Je suis le Seigneur. Tu n’auras pas dans ton cœur de haine pour ton frère. Tu dois réprimander ton compatriote et ainsi tu n’auras pas la charge d’un péché. Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur.

 

LUNDI 16 MARS

 

Lecture suivie : Mt 5, 38 – 48 « soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » 

Texte de méditation : SAINTE ELISABETH DE LA TRINITÉ (retraites)

Parlant à Abraham Dieu disait : « Marche en ma présence et sois parfait. » C’est donc là le moyen pour atteindre à cette perfection que notre Père du Ciel nous demande ! Saint Paul, après s’être plongé en ces conseils divins, révélait bien cela à nos âmes, écrivant « que Dieu nous a élus en Lui avant la création, afin que nous soyons immaculés et saints en sa présence dans l’amour ». C’est encore à la lumière de ce même saint que je vais m’éclairer afin de marcher, sans jamais connaître les détours, sur cette route magnifique de la présence de Dieu où l’âme chemine « seule avec le Seul », conduite par la « force de sa droite », « sous la protection de ses ailes, sans craindre les alarmes de la nuit, ni la flèche qui vole au milieu du jour, ni le mal qui se glisse dans les ténèbres, ni les assauts du démon de midi… » « Dépouillez-vous du vieil homme selon lequel vous avez vécu dans votre première vie, me dit-il, et revêtez-vous de l’homme nouveau qui a été créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté. » Voilà le chemin tracé, il ne s’agit que de se dépouiller pour le parcourir comme Dieu l’entend ! Se dépouiller, mourir à soi, se perdre de vue, il me semble que c’est là que le Maître regardait lorsqu’Il disait : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il prenne sa croix et se renonce. »

 

 

MARDI 17 MARS

 

Lecture suivie : Mt 6, 1 – 13    « Quand vous priez dites : Notre Père qui es aux Cieux »

Référence complémentaire : Evangile selon saint Jean (Jn 17, 1 – 17) :

Maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que fût le monde. J’ai manifesté ton nom aux hommes, que tu as tirés du monde pour me les donner. Ils étaient à toi et tu me les as donnés et ils ont gardé ta parole. Maintenant ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi; car les paroles que tu m’as données, je les leur ai données, et ils les ont accueillies et ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. C’est pour eux que je prie; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi, et tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde; eux sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde-les dans ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous. Quand j’étais avec eux, je les gardais dans ton nom que tu m’as donné. J’ai veillé et aucun d’eux ne s’est perdu, sauf le fils de perdition, afin que l’Ecriture fût accomplie. Mais maintenant je viens vers toi et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux-mêmes ma joie complète. Je leur ai donné ta parole et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne te prie pas de les enlever du monde, mais de les garder du Mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les dans la vérité: ta parole est vérité.

 

 

MERCREDI 18 MARS

 

Lecture suivie : Mt 6, 1 – 13    « Quand vous priez dites : Notre Père qui es aux Cieux »

Texte de méditation : SAINT CYRIEN (Sur le Notre Père) – IIIe siècle

Avant toutes choses, le Dieu qui nous a si fortement recommandé la paix et l’unité n’a pas voulu que nos prières eussent un caractère personnel et égoïste; il n’a pas voulu, quand nous prions, que nous ne pensions qu’à nous-même. Nous ne disons pas: mon père qui es dans les cieux, donne-moi aujourd’hui le pain dont j’ai besoin. Nous ne demandons pas seulement pour nous-mêmes le pardon de nos fautes, l’exemption de toute tentation et la délivrance du mal. Notre prière est publique et commune, et quand nous prions, nous ne pensons pas seulement à nous, mais à tout, le peuple; car tout le peuple chrétien ne forme qu’un seul corps. Le Dieu qui nous a enseigné la paix la concorde et l’unité veut que notre prière embrasse tous nos frères, comme il nous a tous portés lui-même dans sou sein paternel. Ainsi prièrent les trois enfants dans la fournaise leurs voix étaient unies comme leurs coeurs. C’est ce que nous enseigne l’Écriture, en les proposant à notre imitation : Les trois enfants, dit-elle, comme d’une seule bouche, chantaient un hymne au Seigneur et le bénissaient (Dn 3). Et pourtant le Verbe fait homme ne leur avait pas appris à prier. Est-il donc étonnant qu’il ait exaucé leur demande, lui qui prête toujours l’oreille à la prière de l’homme simple et pacifique? Nous voyons les apôtres et les disciples prier de la même manière, après l’ascension de Jésus-Christ. Tous, dit l’Écriture, unis par un même sentiment, persévéraient dans la prière avec les saintes femmes, avec Marie, mère de Jésus, et ses proches parents (Ac 1). Nous voyons, par cette union, combien leur prière était sincère, persévérante et efficace. Dieu qui réunit dans la même maison les frères dont les sentiments sont unanimes, n’ouvre les portes de la demeure éternelle qu’à ceux dont les cœurs s’unissent dans la prière. Que vous dire, mes frères bien-aimés, des mystères de l’oraison dominicale? Qu’ils sont nombreux, qu’ils sont grands, qu’ils sont féconds en grâces spirituelles, quoique résumés en peu de mots! Tout ce que vous trouvez dans les autres prières est renfermé dans cette céleste formule.

 

 

JEUDI 19 MARS

 

Lecture suivie : Mt 6, 14 – 18 « si vous pardonnez, votre Père vous pardonnera aussi »

Référence complémentaire : Livre de l’Ecclésiastique (Si 28, 1 – 7)

Celui qui se venge éprouvera la vengeance du Seigneur qui tient un compte rigoureux des péchés. Pardonne à ton prochain ses torts, alors, à ta prière, tes péchés te seront remis. Si un homme nourrit de la colère contre un autre, comment peut-il demander à Dieu la guérison? Pour un homme, son semblable, il est sans compassion, et il prierait pour ses propres fautes! Lui qui n’est que chair garde rancune, qui lui pardonnera ses péchés? Souviens-toi de la fin et cesse de haïr, de la corruption et de la mort, et sois fidèle aux commandements. Souviens-toi des commandements et ne garde pas rancune au prochain, de l’alliance du Très-Haut, et passe par-dessus l’offense.

 

 

VENDREDI 20 MARS

 

Lecture suivie : Mt 6, 14 – 18 « si vous pardonnez, votre Père vous pardonnera aussi »

Texte de méditation : SAINT CÉSAIRE D’ARLES (Sermons au peuple) – VIe siècle

Il y a deux sortes d’aumônes : l’une est bonne, l’autre meilleure ; l’une qui consiste à offrir un morceau de pain aux pauvres, l’autre à pardonner aussitôt à ton frère qui a péché contre toi ; aussi hâtons-nous avec l’aide du Seigneur de pratiquer ces deux sortes d’aumônes pour pouvoir parvenir au pardon éternel et à la vraie miséricorde du Christ. Car lui-même a parlé ainsi : « si vous remettez, votre Père vous remettra aussi vos péchés ; si vous ne remettez pas, votre Père ne vous remettra pas non plus vos péchés ».  Et l’Esprit saint s’écrie ailleurs : « l’homme garde sa colère envers l’homme et il cherche auprès de Dieu un remède ? Il n’a pas de miséricorde pour un homme sont semblables, et il demande à Dieu miséricorde ? » Le bienheureux Jean dit aussi : « celui qui hait son frère est homicide », et encore : « celui qui hait son frère est dans les ténèbres et il marche dans les ténèbres et il ne sait où il va ; car les ténèbres ont obscurci ses yeux ». Et c’est pourquoi, frères très chers, pour pouvoir échapper aux maux éternels et parvenir aux biens perpétuels, les deux sortes d’aumônes dont j’ai parlé plus haut, hâtons-nous autant que nous le pouvons et tant que nous vivons, de les avoir nous-mêmes et de les distribuer aux autres ; ainsi nous pourrons dire en toute assurance au jour du Jugement : donne, Seigneur, parce que nous avons donné ; nous avons fait ce que tu as ordonné, toi, accomplis ce que tu as promis.

 

SAMEDI 21 MARS

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr