Evangile selon saint Matthieu (Béatitudes) – 2 au 8 février 2020 (semaine 4)

« heureux ceux qui ont faim et soif, ils seront rassasiés » (Mt 5, 6)

Version imprimable (Mt 4-5)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as confié à saint Matthieu la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, 
accorde-nous de si bien profiter de son enseignement 
que nous marchions sur les traces du Christ. 
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, 
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

 

DIMANCHE 2 FÉVRIER 2020

             

Lecture suivie : Mt 5, 4 « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés »

Référence complémentaire : 2e épître de saint Paul aux Corinthiens (2 Co 1, 2 – 10)

A vous grâce et paix de par Dieu, notre Père, et le Seigneur Jésus Christ! Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toute notre tribulation, afin que, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu, nous puissions consoler les autres en quelque tribulation que ce soit. De même en effet que les souffrances du Christ abondent pour nous, ainsi, par le Christ, abonde aussi notre consolation. Sommes-nous dans la tribulation? C’est pour votre consolation et salut. Sommes-nous consolés? C’est pour votre consolation, qui vous donne de supporter avec constance les mêmes souffrances que nous endurons, nous aussi. Et notre espoir à votre égard est ferme: nous savons que, partageant nos souffrances, vous partagerez aussi notre consolation. Car nous ne voulons pas que vous l’ignoriez, frères: la tribulation qui nous est survenue en Asie nous a accablés à l’excès, au-delà de nos forces, à tel point que nous désespérions même de conserver la vie. Vraiment, nous avons porté en nous-mêmes notre arrêt de mort, afin d’apprendre à ne pas mettre notre confiance en nous-mêmes mais en Dieu, qui ressuscite les morts. C’est lui qui nous a délivrés d’une telle mort et nous en délivrera; en lui nous avons cette espérance qu’il nous en délivrera encore.

 

LUNDI 3 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 4 « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » 

Texte de méditation : GRÉGOIRE DE NYSSE  (Sur les Béatitudes) – IVe siècle

On peut estimer en premier lieu heureux ceux qui pleurent leurs égarements et leurs péchés, d’après l’enseignement de saint Paul qui affirme qu’il n’existe pas une seule sorte de tristesse mais une tristesse selon le monde et une tristesse selon Dieu. La première opère la mort, la seconde apporte le salut (1 Cor. 7, 10). Mais il me semble que le Verbe de Dieu veut nous enseigner une chose encore plus profonde, en parlant de cette affliction durable. En effet, s’il ne voulait parler que de la contrition des péchés, il dirait : bienheureux ceux qui ont pleuré et non « ceux qui pleurent ». Comme on dit : heureux ceux qui ont été malades et non ceux qui sont malades. Continuer à soigner prouve que la maladie perdure. De deux aveugles, l’un est né avec cette infirmité, l’autre a connu la lumière mais a perdu la vue dans un accident malencontreux. Le sort ne les fait pas souffrir de la même manière. Celui qui sait ce qui lui fait défaut souffre de se voir dépossédé de la vue ; l’autre qui n’a jamais connu jusqu’à présent pareil bienfait, passera sa vie sans s’affliger ; comme il a toujours vécu dans l’obscurité, il ne s’imaginera pas être privé d’un bien. Le premier aspirera passionnément par tous les moyens à retrouver le bienfait de la lumière pour obtenir ce dont il se sait privé cruellement. Le second vivra dans la nuit, jusqu’à sa vieillesse, et, faute d’avoir connu la lumière, considère son état comme un bien. Il en est de même de celui qui a compris quels sont les véritables biens, en même temps que sa misère : il se considérera malheureux et sera dans la tristesse, parce qu’actuellement il a perdu ce bien. Ce ne sont pas les larmes que le Verbe appelle bienheureuses mais la connaissance du bien et la douceur de se savoir privé de ce qu’on cherche.

MARDI 4 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 5 « Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage »

Référence complémentaire : Evangile selon saint Matthieu (Mt 11, 25 – 30) 

En ce temps-là Jésus prit la parole et dit: « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. Tout m’a été remis par mon Père, et nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler. « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger. »

 

MERCREDI 5 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 5 « Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage »

Texte de méditation : SAINTE THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS (Prières)

Ô Jésus, lorsque vous étiez voyageur sur la terre (He 11,13) vous avez dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes » (Mt 11,29).  Ô puissant monarque des cieux, oui, mon âme trouve le repos en vous voyant, revêtu de la forme et de la nature d’esclave (Ph 2,7), vous abaisser jusqu’à laver les pieds à vos apôtres. Je me souviens alors de ces paroles que vous avez prononcées pour m’apprendre à pratiquer l’humilité : « Je vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez vous-mêmes ce que j’ai fait ; le disciple n’est pas plus grand que le Maître. Si vous comprenez ceci vous serez heureux en le pratiquant ». Je les comprends, Seigneur, ces paroles sorties de votre cœur doux et humble ; je veux les pratiquer avec le secours de votre grâce (…) Mais, Seigneur, ma faiblesse vous est connue ; chaque matin je prends la résolution de pratiquer l’humilité et le soir je reconnais que j’ai commis encore bien des fautes d’orgueil. A cette vue je suis tentée de me décourager, mais, je le sais, le découragement est aussi de l’orgueil. Je veux donc, ô mon Dieu, fonder sur vous seul mon espérance ; puisque vous pouvez tout, daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire. Pour obtenir cette grâce de votre infinie miséricorde je vous répéterai bien souvent : « Ô Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre ! »

 

JEUDI 6 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 6 « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice »

Référence complémentaire : Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 4, 6 – 15) :

Jésus, fatigué par la marche, se tenait donc assis près du puits. C’était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vient pour puiser de l’eau. Jésus lui dit: « Donne-moi à boire. » Ses disciples en effet s’en étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger. La femme samaritaine lui dit: « Comment! toi qui es Juif, tu me demandes à boire à moi qui suis une femme samaritaine? » Les Juifs en effet n’ont pas de relations avec les Samaritains. Jésus lui répondit: « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit: « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où l’as-tu donc, l’eau vive? Serais-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits et y a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses bêtes? » Jésus lui répondit: « Quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau; mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. » La femme lui dit: « Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie plus soif et ne vienne plus ici pour puiser. »

 

VENDREDI 7 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 6 « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice »

Texte de méditation : SAINT COLOMBAN (Sermon) – VIe-VIIe siècles

Si votre âme a soif de la source divine dont je désire maintenant vous parler, attisez cette soif et ne l’éteignez pas. Buvez, mais ne soyez pas rassasiés. Car la source vivante nous appelle et la fontaine de vie nous dit : Que celui qui a soif vienne à moi et qu’il boive. Boire quoi ? Comprenez-le. Que le prophète vous le dise, que la source elle-même vous le déclare : Ils m’ont abandonné, moi, la source de vie, dit le Seigneur. Le Seigneur lui-même. Jésus Christ, notre Dieu, est donc la source de vie, et c’est pourquoi il nous invite pour que nous le buvions. Le boit, celui qui l’aime ; le boit, celui qui se rassasie de la Parole de Dieu, qui l’aime et la désire assez vivement ; le boit, celui qui brûle d’amour pour la sagesse. Voyez d’où jaillit cette source : elle vient du lieu d’où est descendu le Pain; car le Pain et la source sont un : le Fils unique, notre Dieu, Jésus Christ le Seigneur, dont nous devons toujours avoir soif. Même si nous le mangeons et le dévorons par notre amour, notre désir nous donne encore soif de lui. Comme l’eau d’une source, buvons-le sans cesse avec un immense amour, buvons-le avec toute notre avidité, et délectons-nous de sa douce saveur. Car le Seigneur est doux et il est bon. Que nous le mangions ou que nous le buvions, nous aurons toujours faim et soif de lui, car il nous est une nourriture et une boisson à jamais inépuisables. Lorsqu’on le mange, il n’est pas consommé ; lorsqu’on le boit, il ne disparaît pas ; car notre Pain est éternel, et perpétuelle notre source, notre douce source. D’où ce mot du prophète : Vous qui avez soif; allez à la source. Il est en effet la fontaine des assoiffés et non celle des satisfaits. Les assoiffés, qu’ailleurs il déclare bienheureux, il les invite: ceux qui n’en ont jamais assez de boire, mais qui ont d’autant plus soif qu’ils ont bu. Frères, la source de la sagesse, la Parole de Dieu dans les cieux, désirons-la, cherchons-la, aimons-la sans cesse : en elles sont cachés, comme dit l’Apôtre, tous les trésors de la sagesse et de la science; et elle invite ceux qui ont soif à venir y puiser. Si tu as soif, bois à la source de vie ; si tu as faim, mange le Pain de vie. Heureux ceux qui ont faim de ce Pain et soif de cette source ! Ils mangent et boivent sans cesse, et ils désirent encore boire et manger. Que c’est bon, ce qu’on peut manger ou boire toujours sans perdre ni soif ni appétit, ce que l’on peut continuellement goûter sans cesser de le désirer ! Le roi prophète le dit: Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur.

SAMEDI 8 FÉVRIER

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr