Evangile selon saint Matthieu (Béatitudes) – 26 jan. au 1er fév. 2020 (semaine 3)

« aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent » (Mt 4, 20)

Version imprimable (Mt 4-5)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as confié à saint Matthieu la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, 
accorde-nous de si bien profiter de son enseignement 
que nous marchions sur les traces du Christ. 
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, 
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

 

DIMANCHE 26 JANVIER 2020

             

 Lecture suivie : Mt 4, 18 – 22 « venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes »

 Référence complémentaire : Evangile selon saint Jean (Jn 15, 7 – 17) :

Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et vous l’aurez. C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit et deveniez mes disciples. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure en son amour. Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Voici quel est mon commandement: vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n’a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

 

LUNDI 27 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 4, 18 – 22 « venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes » 

Texte de méditation : ORIGENE  (Contre Celse) – IIIe siècle

 Si Jésus avait choisi, pour en faire les ministres de son enseignement, des hommes savants selon l’opinion publique, capables de saisir et d’exprimer des idées chères aux foules, il aurait été soupçonné d’avoir prêché suivant la méthode des philosophes qui tiennent école, et le caractère divin de sa doctrine n’aurait pas paru dans toute son évidence. Sa doctrine et sa prédication auraient consisté « en discours persuasifs de la sagesse » (1Co 1,17) ; et notre foi, pareille à celle qu’on accorde aux doctrines des philosophes de ce monde, « reposerait sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu » (1Co 2,5). Mais quand on voit des pêcheurs et des publicains sans instruction assez hardis pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l’origine de cette puissance de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : « Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt 4,19), il l’a réalisée dans ses apôtres par une puissance divine ? Paul aussi manifeste cette puissance quand il écrit : « Ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration de l’Esprit et de la puissance de Dieu » (1Co 2,4). C’est ce qu’ont dit les prophètes déjà, quand ils ont annoncé par avance la prédication de l’Evangile : « Le Seigneur donnera sa parole aux messagers de la bonne nouvelle avec une grande puissance », afin que « rapide court sa parole » (Ps 67,12; 147,4). Et de fait, nous voyons que « la voix » des apôtres de Jésus « a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu’aux limites du monde » (Ps 18,5; Rm 10,18). Voilà pourquoi ceux qui écoutent la parole de Dieu annoncée avec puissance sont remplis eux-mêmes de puissance ; ils le manifestent par leur conduite et par leur lutte pour la vérité jusqu’à la mort.

MARDI 28 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 4, 23 – 25 « Jésus proclamait l’Evangile du Royaume »

Référence complémentaire : Evangile selon saint Jean (Jn 18, 36 à 19,5) 

Jésus répondit à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais mon royaume n’est pas d’ici. » Pilate lui dit: « Donc tu es roi? » Jésus répondit: « Tu le dis: je suis roi. Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit: « Qu’est-ce que la vérité? » Et, sur ce mot, il sortit de nouveau et alla vers les Juifs. Et il leur dit: « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais c’est pour vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à la Pâque. Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? » Alors ils vociférèrent de nouveau, disant: « Pas lui, mais Barabbas! » Or Barabbas était un brigand. Pilate prit alors Jésus et le fit flageller. Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre; et ils s’avançaient vers lui et disaient: « Salut, roi des Juifs! » Et ils lui donnaient des coups. De nouveau, Pilate sortit dehors et leur dit: « Voyez, je vous l’amène dehors, pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Jésus sortit donc dehors, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre; et Pilate leur dit: « Voici l’homme! »

 

MERCREDI 29 JANVIER

 

Lecture suivie: Mt 4, 23 – 25 « Jésus proclamait l’Evangile du Royaume »

Texte de méditation : BENOÎT XVI (Jésus de Nazareth)

Le message central de l’ « Evangile », c’est que le Royaume de Dieu est proche. Une coupure se produit alors dans le temps, quelque chose de nouveau se réalise. Et en réponse à ce don, on demande aux hommes conversion et foi. Au cœur de cette annonce, il y a le message de la proximité du Royaume de Dieu, qui constitue effectivement le noyau de la parole et de l’activité de Jésus. Il n’est pas question d’un « royaume » à venir ou encore à instaurer, mais de la souveraineté de Dieu sur le monde, qui, de façon nouvelle, devient réalité dans l’histoire. Plus explicitement encore, nous pouvons dire : en parlant du Royaume de Dieu, Jésus annonce tout simplement Dieu, c’est-à-dire le Dieu vivant, qui est en mesure d’agir concrètement dans le monde et dans l’histoire, et qui y agit encore : Dieu est vraiment Dieu, c’est-à-dire qu’il tient les rênes du monde entre ses mains. En ce sens, le message de Jésus est très simple, il est totalement théocentrique. L’aspect nouveau et spécifique de son message consiste à nous dire que Dieu agit maintenant – que l’heure est venu où Dieu se révèle dans l’histoire comme son Seigneur lui-même, comme le Dieu vivant, ce qui dépasse tout ce qu’on a connu jusque-là. C’est pour cette raison que la traduction « Royaume de Dieu » est insuffisante, mieux vaudrait parler de la souveraineté ou de la seigneurie de Dieu.

 

JEUDI 30 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 1 – 3 « Heureux les pauvres de cœur »

Référence complémentaire : Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 18, 15 – 30)

On présentait à Jésus les tout-petits pour qu’il les touchât; ce que voyant, les disciples les rabrouaient. Mais Jésus appela à lui ces enfants, en disant: « Laissez les petits enfants venir à moi, ne les empêchez pas; car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume de Dieu. En vérité je vous le dis: quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant n’y entrera pas. » Un notable l’interrogea en disant: « Bon maître, que me faut-il faire pour avoir en héritage la vie éternelle? » Jésus lui dit: « Pourquoi m’appelles-tu bon? Nul n’est bon que Dieu seul. Tu connais les commandements: Ne commets pas d’adultère, ne tue pas, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage; honore ton père et ta mère »  —  « Tout cela, dit-il, je l’ai observé dès ma jeunesse. » Entendant cela, Jésus lui dit: « Une chose encore te fait défaut: Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux; puis viens, suis-moi. » Mais lui, entendant cela, devint tout triste, car il était fort riche. En le voyant, Jésus dit: « Comme il est difficile à ceux qui ont des richesses de pénétrer dans le Royaume de Dieu! Oui, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu! » Ceux qui entendaient dirent: « Et qui peut être sauvé? » Il dit: « Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu. » Pierre dit alors: « Voici que nous, laissant nos biens, nous t’avons suivi! » Il leur dit: « En vérité, je vous le dis: nul n’aura laissé maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du Royaume de Dieu, qui ne reçoive bien davantage en ce temps-ci, et dans le monde à venir la vie éternelle. »

 

VENDREDI 31 JANVIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 1 – 3 « Heureux les pauvres de cœur »

Texte de méditation : SAINT BERNARD (Sermon pour la Toussaint) – XIIe siècle

jusques à quand votre bouche continuera-t-elle à ne parler que de vanité et à proclamer heureux les hommes qui possèdent ces choses, ces biens visibles, les biens de la vie présente, quand le Fils de Dieu a ouvert la bouche pour nous faire entendre la vérité, pour dire heureux les pauvres, malheur aux riches? Mais remarquez bien qu’il ne parle pas des pauvres en général, des hommes du peuple qui ne sont pauvres que par le fait d’une misérable nécessité, non d’un acte louable de leur volonté. Il ne faut pas non plus conclure de là, que toute espèce de pauvreté volontaire soit ici l’objet des louanges de Dieu. En effet, il y eut des philosophes qui quittèrent tout, nous dit-on, afin, étant libres de tout souci des choses de ce monde, de pouvoir s’adonner plus librement à l’étude de la vanité. C’est pour les exclure qu’il est dit «les pauvres d’esprit,» c’est-à-dire pauvres par le fait d’une volonté toute spirituelle. «Bienheureux donc les pauvres d’esprit,» c’est-à-dire ceux qui le sont par suite d’une intention, d’un désir spirituel, uniquement pour plaire à Dieu, et pour faire leur salut: «car le royaume des cieux est à eux.» Oui, n’en doutez point, car celui qui promet qu’il en sera ainsi, est capable de tenir à ses promesses. Remarquez aussi avec quel à propos la Sagesse même a commencé par indiquer le remède au premier péché. C’est comme s’il avait, dit en termes plus clairs: Vous voulez obtenir le ciel que l’ange a perdu par son orgueil, l’ange, dis-je, qui a été confondu dans sa propre force, et au sein de ses innombrables richesses? Embrassez l’humble pauvreté, et il est à vous.

SAMEDI 1ER FÉVRIER

 

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr