Evangile selon saint Matthieu (Mt 1-4) – 1er au 14 décembre 2019 (semaines 1 et 2)

« les mages se réjouirent d’une très grande joie, ils se prosternèrent » (Mt 2, 10)

Version imprimable (Mt 1-4)

 

UN NOUVEAU PARCOURS DE « LECTIO DIVINA »

 

A partir du 1er décembre nous vous proposons un nouveau parcours de lectio divina. Avec le début de l’année liturgique, nous vous proposons un parcours dans l’ensemble de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, séquence par séquence. A partir du début du Temps de l’Avent, nous vous proposons ainsi un parcours dans les quatre premiers chapitres de l’Evangile selon saint Matthieu.

 Pour les 2 premières semaines, à l’aide des références données par cette feuille, nous vous invitons d’abord à prendre le temps de la LECTURE priante du texte, en lecture continue. C’est la raison pour laquelle durant ces semaines, le programme quotidien de la lectio ne comporte pas de textes complémentaires ni de commentaires de la tradition chrétienne (cela viendra pour la seconde et la troisième lecture de ces chapitres, à partir du 15 décembre).

Cette première étape permet de recevoir la Parole de Dieu dans la cohérence d’un texte entier. C’est toute l’Ecriture qui est Parole de Dieu. Rendez-vous disponibles pour cette lecture priante vécue sous la lumière de l’Esprit Saint. N’oubliez pas qu’elle est d’abord une nourriture spirituelle, c’est-à-dire qu’il faut le temps de l’assimiler avant de chercher à enrichir notre connaissance intellectuelle.

LE COMMENCEMENT DE L’EVANGILE SELON ST MATTHIEU

Les 4 premiers chapitres de l’Evangile selon saint Matthieu forment une introduction au ministère de Jésus et à sa proclamation du Royaume. Cette proclamation sera développée dès le chapitre 5, avec le fameux « Discours sur la Montagne » et en particulier la série des 8 Béatitudes.

Matthieu commence son Evangile en soulignant, dans ces chapitres 1 à 4, comment l’avènement de Jésus conduit l’ensemble des Ecritures (l’Ancien Testament) à leur plein accomplissement. En témoigne la grande présence de citations explicites de l’Ancien Testament dans ces premiers chapitres.

Un terme permet de résumer cet accomplissement des promesses faites à Israël : le Royaume. Le Messie, Fils du Roi David (originaire de Bethléem), est celui qui apporte avec lui l’établissement de ce Royaume. Son pouvoir n’est pas du même genre que celui d’Hérode. Parmi les premiers témoins de ce Royaume, en train d’advenir, se trouvent Jean Baptiste qui est envoyé pour disposer le peuple à accueillir son Roi, et les premiers disciples appelés sur les rives du Lac de Tibériade à suivre le Christ pour annoncer à leur tour ce Royaume.

Sainte Lectio Divina

Quelques références pour aller plus loin avec ces textes :

 

– Revue Biblia n° 3.

– Cahiers Evangile n° 71 et 92

– Claude Tassin. L’évangile de Matthieu Bayard/Centurion 1991.

– Cardinal Bernard Panafieu, Avec saint Matthieu, accueillir la miséricorde. 2009.

– Bible chrétienne II et II* (les Evangiles). Ed. Sigier.

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr

 

RÉFÉRENCES DE LECTURE

 

DIMANCHE 1er DÉCEMBRE 2019

Mt 1, 1 – 17 : « Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham » 

LUNDI 2 DÉCEMBRE

Mt 1, 18 – 24 : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse »

MARDI 3 DÉCEMBRE

Mt 2, 1 – 6 : « où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile »

MERCREDI 4 DÉCEMBRE

Mt 2, 7 – 12 : « ils lui offrirent leurs présents : or, encens et myrrhe »

JEUDI 5 DÉCEMBRE

Mt 2, 13 – 15 : « lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte »

VENDREDI 6 DÉCEMBRE

Mt 2, 16 – 18 : « Rachel pleure ses enfants et ne veut pas être consolée »

SAMEDI 7 DÉCEMBRE : Reprise

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI :

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui, en fin de semaine, de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

DIMANCHE 8 DÉCEMBRE 2019

Mt 2, 19 – 23 : « Joseph prit l’enfant et sa mère et il entra dans le pays d’Israël »

LUNDI 9 DÉCEMBRE

Mt 3, 1 – 6 : « convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche »

MARDI 10 DÉCEMBRE

Mt 3, 7 – 12 : « celui qui vient derrière moi vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » 

MERCREDI 11 DÉCEMBRE

Mt 3, 13 – 17 : « celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie »

JEUDI 12 DÉCEMBRE

Mt 4, 1 – 11 : «  Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable »

VENDREDI 13 DÉCEMBRE

Mt 4, 12 – 17 : « le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière »

SAMEDI 14 DÉCEMBRE : Reprise

 

EVANGILE SELON SAINT MATTHIEU (BENOÎT XVI)

Le nom juif de Matthieu signifie « don de Dieu ». Le premier Evangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise: ”le publicain » (Mt 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l’homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite: ”Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit:  « Suis-moi ». L’homme se leva et le suivit » (Mt 9, 9). Pour imaginer la scène décrite dans Mt 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé ici, à Rome, dans l’église Saint-Louis-des-Français.

Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l’époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l’argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. Jésus n’exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu’il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu’il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante:  « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2, 17).

Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l’appel de Jésus: « il se leva et le suivit ». De toute évidence, Matthieu comprit qu’être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent: aujourd’hui aussi, il n’est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la « sequela » de Jésus, comme c’est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, il dit sans détour: « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21). C’est précisément ce que fit Matthieu.

Rappelons que la tradition de l’Eglise antique s’accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Evangile. Cela est déjà le cas à partir de Papias, évêque de Hierapolis en Phrygie, autour de l’an 130. Il écrit: « Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait » (dans Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. III, 39, 16). L’historien Eusèbe ajoute cette information: « Matthieu, qui avait tout d’abord prêché parmi les juifs, lorsqu’il décida de se rendre également auprès d’autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l’Evangile qu’il avait annoncé ; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ » (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l’Evangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l’Evangile grec que nous possédons, continuons à entendre encore, d’une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu Apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le sans cesse pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus avec détermination.