Livre de l’Ecclésiastique (Si 11-15) – 3 au 9 novembre 2019 (semaine 4)

fais confiance au Seigneur et persévère dans ta besogne (Si 11,21)

Version imprimable (Si 11-15 – semaine 4)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

 

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. Lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen »

 

 

DIMANCHE 3 NOVEMBRE 2019

         

Lecture suivie : Si 11, 29 – 34 « pour tendre un piège, il tourne le bien en mal  »

Référence complémentaire : Livre du psautier (Ps 38(37), 13 – 23)

Ceux qui veulent ma perte me talonnent, ces gens qui cherchent mon malheur;

ils prononcent des paroles maléfiques, tout le jour ils ruminent leur traîtrise.

Moi, comme un sourd, je n’entends rien, comme un muet, je n’ouvre pas la bouche,

pareil à celui qui n’entend pas, qui n’a pas de réplique à la bouche.

C’est toi que j’espère, Seigneur: Seigneur mon Dieu, toi, tu répondras.

J’ai dit: «Qu’ils ne triomphent pas, ceux qui rient de moi quand je trébuche!»

Et maintenant, je suis près de tomber, ma douleur est toujours devant moi.

Oui, j’avoue mon péché, je m’effraie de ma faute.

Mes ennemis sont forts et vigoureux, ils sont nombreux à m’en vouloir injustement.

Ils me rendent le mal pour le bien; quand je cherche le bien, ils m’accusent.

Ne m’abandonne jamais, Seigneur, mon Dieu, ne sois pas loin de moi.

Viens vite à mon aide, Seigneur, mon salut!

LUNDI 4 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Si 11, 29 – 34 « pour tendre un piège, il tourne le bien en mal » 

Texte de méditation : ORIGÈNE (Comm. sur le Cantique) – IIe-IIIe siècles

Parce que l’ennemi avait tendu partout ses filets, et qu’il y avait pris à peu près tous les hommes, il a été nécessaire que paraisse quelqu’un qui soit plus fort pour les dominer, les rompre, et frayer ainsi la voie à ceux qui le suivaient. C’est pourquoi, avant de venir s’unir l’Église comme son épouse, le Sauveur aussi est tenté par le diable. Il enseignait ainsi à l’Église que ce n’est pas par l’oisiveté et les plaisirs, mais par bien des épreuves et tentations, qu’elle devrait venir au Christ. Il n’y avait en effet personne d’autre qui aurait pu triompher de ces filets. « Car tous ont péché », comme il est écrit (Rm 3,23). Notre Seigneur et Sauveur Jésus est le seul qui « n’a jamais commis de péché » (1P 2,22). Mais le Père « l’a identifié au péché pour nous » (2Co 5,21) afin que « dans notre condition humaine de pécheurs, à cause du péché, il détruise le péché » (Rm 8,3). Jésus est donc entré dans ces filets, mais lui seul n’a pas pu être enlacé par eux. Bien plus, les ayant rompus et déchirés, il a donné confiance à l’Église, si bien qu’elle ose désormais fouler aux pieds les pièges, franchir les filets, et dire en toute allégresse : « Notre âme comme un oiseau s’est échappée du filet des chasseurs. Le filet a été rompu, et nous avons été libérés » (Ps 123,7). Lui aussi cependant a succombé à la mort, mais volontairement, et non, comme nous, sous la contrainte du péché. Car il est le seul à avoir été « libre entre les morts » (Ps 87,6). Et parce qu’il était libre entre les morts, il a vaincu « celui qui possédait le pouvoir de la mort » (He 2,14) et lui a « arraché  les captifs » (Ep 4,8) qui étaient détenus dans la mort. Il ne s’est pas seulement ressuscité lui-même des morts, mais il a en même temps « ressuscité ceux qui étaient prisonniers de la mort, et il les a fait asseoir dans les cieux » (Ep 2,5s) ; « montant dans les hauteurs, il a emmené captive la foule des captifs » (Ep 4,8).

MARDI 5 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Si 12, 1 – 7 « Les yeux du Seigneur regardent le faible avec bienveillance »

Référence complémentaire : Evangile selon saint Luc (Lc 6, 27 – 36)

« Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament. A qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre; à qui t’enlève ton manteau, ne refuse pas ta tunique. A celui qui te demande, donne, et à qui t’enlève ton bien ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux pareillement. Que si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Car même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quel gré vous en saura-t-on? Même les pécheurs en font autant. Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Même des pécheurs prêtent à des pécheurs afin de recevoir l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour. Votre récompense alors sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants. « Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant.

 

 

MERCREDI 6 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Si 11, 7 – 13 « Le Seigneur regarde le faible avec bienveillance »

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Doctrine chrétienne) – IVe-Ve siècles

L’Ecriture dit: «Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s’il a soif, donne-lui à boire.» C’est là sans nul doute prescrire la bienfaisance. Mais, dans ce qui suit: «En faisant ainsi, tu amasseras sur sa tête des charbons ardents (Pr 25,21-22 ; Rm 12,20),» vous verrez peut-être un précepte de vengeance. Croyez donc que ce passage renferme une figure. Comme il prête à une double interprétation, l’une pour le bien et l’autre pour le mal, la charité doit vous faire adopter de préférence la première, et vous faire voir dans ces charbons ardents les larmes brûlantes de la pénitence, qui guérissent de son orgueil celui qui s’afflige d’avoir été l’ennemi d’un homme qui a daigné soulager sa misère. De même quand le Seigneur dit: «Celui qui aime sa vie la perdra (Jn 7,25);» il est loin de défendre l’utilité propre qui nous oblige de veiller à la conservation de notre vie. «Perdre sa vie» est une locution figurée dont le sens est qu’on doit renoncer à l’usage criminel et déréglé qu’on en fait maintenant, usage qui tient courbé vers les biens de la terre et empêche d’aspirer à ceux de l’éternité. Ailleurs il est écrit: «Fais miséricorde, et ne reçois pas le pécheur (Si 12,4).» La seconde partie de cette maxime paraît défendre la bienfaisance. Mais ici le «pécheur» a été mis par métaphore pour le «péché» et ce qui nous est prescrit, c’est de ne pas prendre part au péché du pécheur.

 

 

JEUDI 7 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Si 12, 8 – 18 « dans son cœur, il médite de te jeter dans la fosse »

Référence complémentaire : Livre du prophète Jérémie (Jr 9, 1 – 8) :

Qui me fournira au désert un gîte de voyageurs, que je puisse quitter mon peuple et loin d’eux m’en aller? Car tous ils sont des adultères, un ramassis de traîtres. Ils bandent leur langue comme un arc; c’est le mensonge et non la vérité qui prévaut en ce pays. Oui, ils vont de crime en crime, mais moi, ils ne me connaissent pas, oracle du Seigneur! Que chacun soit en garde contre son ami, méfiez-vous de tout frère; car tout frère ne pense qu’à supplanter, tout ami répand la calomnie. Chacun dupe son ami, ils ne disent pas la vérité, ils ont habitué leur langue à mentir, ils se fatiguent à mal agir. Tu habites au milieu de la mauvaise foi! C’est par mauvaise foi qu’ils refusent de me connaître, oracle du Seigneur! C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Sabaot: Voici, je vais les épurer et les éprouver, rien d’autre à faire pour la fille de mon peuple! Leur langue est une flèche meurtrière, leurs paroles sont de mauvaise foi; de bouche, on souhaite à son prochain la paix, mais de coeur on lui prépare un piège.

 

VENDREDI 8 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Si 12, 8 – 18 « dans son cœur, il médite de te jeter dans la fosse »

Texte de méditation : CYRILLE DE JÉRUSALEM (Catéchèse baptism.) – IVe siècle

Les prophètes ont été envoyés avec Moïse pour guérir Israël ; mais ils soignaient dans les larmes, n’arrivant pas à dominer le mal, comme l’un d’eux l’a dit : « Malheur à moi ! Les hommes fidèles ont disparu de la terre » (Mi 7,1-2). Grande était la blessure de l’humanité ; des pieds à la tête, pas une place saine, pas d’endroit où mettre bande, ni huile, ni pansement (Is 1,6). Les prophètes épuisés par les larmes disaient : « Qui donnera de Sion le remède sauveur ? » (Ps 13,7). Et un autre prophète supplie en ces termes : « Seigneur, abaisse les cieux et descends » (Ps 143,5). Les blessures de l’humanité dépassent nos remèdes. Ils ont mis à mort les prophètes et ruiné tes autels (1R 19,10). Notre misère ne peut pas être guérie par nous ; c’est toi qu’il nous faut pour nous relever. Le Seigneur a exaucé la prière des prophètes. Le Père n’a pas méprisé notre race meurtrie ; il a envoyé du ciel son propre Fils comme médecin. « Il vient le Seigneur que vous cherchez, et il va venir soudain » dit un prophète. Où ? « Dans son Temple » (Ml 3,1), là où vous avez lapidé son prophète (2 Ch 24,21). Dieu lui-même a dit encore : « Voici que je viens et j’habiterai au milieu de toi, et des peuples nombreux se réfugieront auprès du Seigneur » (Za 2,14-15). Maintenant je viens rassembler tous les peuples de toutes les langues, car « il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1,11). Tu viens ; et que donnes-tu aux nations ? « Je viens rassembler tous les peuples et je vais mettre chez eux un signe » (Is 66,18-19). En effet, à la suite de mon combat sur la croix, je donne à chacun de mes soldats de porter sur le front le sceau royal (Ap 7,3). Un autre prophète a dit : « Il a incliné les cieux et il est descendu, avec une nuée sous ses pieds » (Ps 17,10).

SAMEDI 9 NOVEMBRE

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr