Livre des Psaumes (Ps 76 à 89) – 29 sept. au 5 oct. 2019 (semaine 8)

« écoute ma prière, Seigneur, entends ma voix qui te supplie » (Ps 86, 6)

Version imprimable (Ps 76-89 – semaine 8)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. Lui qui règne pour les siècles des siècles.Amen »

 

 

DIMANCHE 29 SEPTEMBRE 2019

         

Lecture suivie : Ps 86 (85), 1 – 8  « prends pitié de moi, toi que j’appelle chaque jour »

Référence complémentaire : Livre de l’Exode (Ex 3, 4 – 12) 

Dieu l’appela du milieu du buisson. « Moïse, Moïse », dit-il, et il répondit: « Me voici. » Il dit: « N’approche pas d’ici, retire tes sandales de tes pieds car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » Et il dit: « Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » Alors Moïse se voila la face, car il craignait de fixer son regard sur Dieu. Le Seigneur dit: « J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel (…) Maintenant, le cri des Israélites est venu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que font peser sur eux les Égyptiens. Maintenant va, je t’envoie auprès de Pharaon, fais sortir d’Égypte mon peuple, les Israélites. » Moïse dit à Dieu: « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon et faire sortir d’Égypte les Israélites? » Dieu dit: « Je serai avec toi, et voici le signe qui te montrera que c’est moi qui t’ai envoyé. Quand tu feras sortir le peuple d’Égypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. »

 

 

LUNDI 30 SEPTEMBRE

 

Lecture suivie : Ps 86 (85), 1 – 8  « prends pitié de moi, toi que j’appelle chaque jour » 

Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Catéchèse)

Saint Augustin a consacré à notre Psaume un long commentaire passionné dans ses Commentaires sur les Psaumes, en le transformant en un chant du Christ et du chrétien. La traduction latine, dans le v. 2, conforme à la version grecque des Septantes, utilise la version « saint », au lieu de « fidèle »: « Garde-moi, car je suis saint ». En réalité, seul le Christ est saint. Toutefois, selon le raisonnement de saint Augustin, le chrétien peut lui aussi appliquer ces paroles à sa propre personne: « Je suis saint, parce que tu m’as sanctifié; parce que j’ai reçu la sainteté, non parce que je l’avais: parce que tu me l’as donnée, non parce que je l’ai méritée ». Et donc « que tout chrétien, ou plutôt que tout le Corps du Christ, en butte à la tribulation, éprouvé par les secousses et les scandales sans nombre, crie au Seigneur: « Garde mon âme, parce que je suis saint! Sauve, ô mon Dieu, ton serviteur qui espère en toi ». C’est là un saint sans orgueil, puisqu’il espère en Dieu » (vol. II, Rome 1970, p. 1251). Le saint chrétien s’ouvre à l’universalité de l’Eglise et prie avec le Psalmiste: « Tous les païens viendront t’adorer, Seigneur, et rendre gloire à ton nom » (Ps 85, 9). Augustin commente: « Toutes les nations ne sont en lui seul qu’une seule nation, c’est là l’unité. De même qu’on dit l’Eglise, on dit les Eglises, et que les Eglises ne forment qu’une Eglise, ainsi cette grande nation sera toutes les nations. Tout à l’heure, c’étaient des nations, des nations nombreuses, comment n’y a-t-il plus qu’une nation? Parce qu’il n’y a qu’une seule foi, qu’une seule espérance, qu’une seule charité, qu’un seul avenir. Et enfin pourquoi n’y aurait-il pas une seule nation, quand il n’y a qu’une seule patrie? Cette patrie, c’est le ciel; cette patrie, c’est Jérusalem. […] Et cette nation s’étend de l’Orient à l’Occident, du Nord et de l’Océan dans toutes les quatre parties de l’univers entier » (ibid., p. 1269).

 

 

MARDI 1erOCTOBRE

 

Lecture suivie : Ps 86 (85), 9 – 17  « toutes les nations viendront se prosterner devant toi »

Référence complémentaire : Livre de l’Apocalypse de saint Jean (Ap 15, 2 – 4)

Et je vis comme une mer de cristal mêlée de feu, et ceux qui ont triomphé de la Bête, de son image et du chiffre de son nom, debout près de cette mer de cristal. S’accompagnant sur les harpes de Dieu, ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau: « Grandes et merveilleuses sont tes oeuvres, Seigneur, Dieu Maître-de-tout; justes et droites sont tes voies, ô Roi des nations. Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint; et tous les païens viendront se prosterner devant toi, parce que tu as fait éclater tes vengeances. »

 

 

MERCREDI 2 OCTOBRE

 

Lecture suivie Ps 72 (71) « Dieu de tendresse et de pitié lent à la colère plein d’amour »

Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Catéchèse)

Les affirmations de confiance réitérées et convaincues révèlent une foi intacte et pure, qui s’abandonne au « Seigneur [qui est] bonté, plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent » (Ps 85, 5). Au centre du Psaume s’élève un hymne, qui mêle des sentiments d’action de grâce et une profession de foi dans les oeuvres de salut que Dieu accomplit devant les peuples (cf. vv. 8-13). Contre toute tentation d’idôlatrie, l’orant proclame l’unicité absolue de Dieu (cf. v. 8). Puis est exprimée l’espérance audacieuse qu’un jour « tous les païens » adoreront le Dieu d’Israël (v. 9). Cette perspective merveilleuse trouve son accomplissement dans l’Eglise du Christ, car il a invité ses apôtres à faire des disciples de « toutes les nations » (Mt 28, 19). Personne ne peut offrir une pleine libération, si ce n’est le Seigneur dont tous dépendent comme créature et à qui on doit s’adresser dans une attitude d’adoration (cf. Ps 85, 9). En effet, Il manifeste dans l’univers et dans l’histoire ses oeuvres admirables, qui témoignent de sa seigneurie absolue (cf. v. 10). A ce point, le Psalmiste se réserve une place afin de se présenter à Dieu avec une requête intense et pure: « Enseigne-moi, Yahvé, tes voies, afin que je marche en ta vérité, rassemble mon coeur pour craindre ton nom » (v. 11). Cette prière de pouvoir connaître la volonté de Dieu est très belle, ainsi que cette invocation pour obtenir le don d' »un coeur simple », semblable à celui d’un enfant qui, sans fausseté ni calculs, se confie pleinement au Père pour marcher sur la route de la vie. 

 

JEUDI 3 OCTOBRE

 

Lecture suivie : Ps 87 (86)  « Sion est ma mère, car tout homme y est né »

Référence complémentaire : Livre de l’Apocalypse de saint Jean (Ap 21, 2 – 11) :

Je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu; elle s’est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. J’entendis alors une voix clamer, du trône: « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux: de mort, il n’y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé. » Alors, Celui qui siège sur le trône déclara: « Voici, je fais l’univers nouveau. » Puis il ajouta: « Ecris: Ces paroles sont certaines et vraies. » « C’en est fait, me dit-il encore, je suis l’Alpha et l’Oméga, le Principe et la Fin; celui qui a soif, moi, je lui donnerai de la source de vie, gratuitement. Telle sera la part du vainqueur; et je serai son Dieu, et lui sera mon fils. Mais les lâches, les renégats, les dépravés, les assassins, les impurs, les sorciers, les idolâtres, bref, tous les hommes de mensonge, leur lot se trouve dans l’étang brûlant de feu et de soufre: c’est la seconde mort. » Alors, l’un des sept Anges aux sept coupes remplies des sept derniers fléaux s’en vint me dire: « Viens, que je te montre la Fiancée, l’Epouse de l’Agneau. » Il me transporta donc en esprit sur une montagne de grande hauteur, et me montra la Cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu, avec en elle la gloire de Dieu.

 

 

VENDREDI 4 OCTOBRE

 

Lecture suivie : Ps 87 (86)  « Sion est ma mère, car tout homme y est né »

Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Catéchèse)

Il est suggestif d’observer que même les nations considérées comme hostiles montent à Jérusalem et y sont accueillies, non comme des étrangères, mais comme des « proches ». Le Psalmiste transforme même la procession de ces peuples vers Sion en un chant choral et en une danse joyeuse: ils retrouvent leurs « sources » (cf. v. 7) dans la cité de Dieu d’où s’écoule un courant d’eau vive qui féconde le monde entier, dans le sillage de ce que proclamaient les prophètes (cf. Ez 47, 1-12; Zc 13, 1; 14, 8; Ap 22, 1-2). A Jérusalem, tous doivent découvrir leurs racines spirituelles, se sentir dans leur patrie, se retrouver comme des membres de la même famille, s’embrasser comme des frères, de retour dans leur maison. 4. Page d’un véritable dialogue interreligieux, le Psaume 86 recueille l’héritage universaliste des prophètes (cf. Is 56, 6-7; 60, 6-7; 66, 21; Jl 4, 10-11; Ml 1, 11 etc.) et anticipe la tradition chrétienne qui applique ce Psaume à la « Jérusalem d’en haut », dont saint Paul proclame qu’elle est « libre et est notre mère » et qu’elle a plus d’enfants que la Jérusalem terrestre (cf. Gal 4, 26-27). Le Livre de l’Apocalypse ne s’exprime pas différemment lorsqu’il chante « la Jérusalem qui descend du ciel, de chez Dieu » (21, 2.10). Dans la lignée du Psaume 86, le Concile Vatican II voit lui aussi dans l’Eglise universelle le lieu où se sont réunis « tous les justes depuis Adam, depuis Abel le juste jusqu’au dernier élu ». Elle aura son « glorieux accomplissement à la fin des siècles » (Lumen gentium, n. 2). 5. Cette lecture ecclésiale du Psaume s’ouvre, dans la tradition chrétienne, à la relecture de celui-ci dans une optique mariologique. Pour le Psalmiste, Jérusalem était une véritable « métropole », c’est-à-dire une « ville-mère », à l’intérieur de laquelle le Seigneur lui-même était présent (cf. So 3, 14-18). Sous cette lumière, le christianisme chante Marie comme la Sion vivante, dans le sein de laquelle a été engendré le Verbe incarné et par conséquent sont régénérés les fils de Dieu. Les voix des Pères de l’Eglise sont unanimes à propos de cette relecture chrétienne.

SAMEDI 5 OCTOBRE

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : ch.dedreuille@lectiodivina.cef.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr