Livre des Psaumes (Ps 76 à 89) – 15 au 21 septembre 2019 (semaine 6)

« criez de joie pour Dieu notre force, acclamez le Dieu de Jacob » (Ps 81, 2)

Version imprimable (Ps 76-89 – semaine 6)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. Lui qui règne pour les siècles des sièclesAmen »

 

 

DIMANCHE 15 SEPTEMBRE 2019

         

Lecture suivie : Ps 80 (79)  « tu replantes la vigne prise à l’Egypte »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 5, 1 – 7)

Je veux chanter pour mon ami le chant du bien-aimé à sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais. Et maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda, soyez donc juges entre moi et ma vigne ! Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? Eh bien, je vais vous apprendre ce que je ferai de ma vigne : enlever sa clôture pour qu’elle soit dévorée par les animaux, ouvrir une brèche dans son mur pour qu’elle soit piétinée. J’en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie. La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris.

 

 

LUNDI 16 SEPTEMBRE

 

Lecture suivie : Ps 80 (79)  « tu replantes la vigne prise à l’Egypte » 

Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Catéchèse)

Dieu sera encore le protecteur du cep vital de cette vigne soumise à une tempête aussi violente, en chassant tous ceux qui avaient tenté de la déraciner et de l’incendier (cf. vv. 16-17). A ce point, le Psaume s’ouvre à une espérance aux couleurs messianiques. En effet, dans le verset 18, le Psalmiste prie ainsi: « Ta main soit sur l’homme de ta droite, le fils d’Adam que tu as confirmé ». Notre pensée se tourne peut-être avant tout vers le roi de la lignée de David qui, avec le soutien du Seigneur, viendra à la rescousse pour rétablir la liberté. Toutefois, la confiance dans le futur Messie est implicite, ce « fils de l’homme » qui sera chanté par le prophète Daniel (cf. 7, 13-14) et que Jésus assumera comme titre privilégié pour définir son œuvre et sa personne messianique. Les Pères de l’Eglise seront mêmes unanimes en indiquant dans la vigne évoquée par le Psaume une préfiguration prophétique du Christ « vraie vigne » (Jn 15, 1) et de l’Eglise. Pour que le visage du Seigneur recommence à briller, il est bien sûr nécessaire qu’Israël se convertisse dans la fidélité et dans la prière au Dieu Sauveur. C’est ce que le Psalmiste exprime en affirmant: « Jamais plus nous n’irons loin de toi » (Ps 79, 19). Le Psaume 79 est donc un chant profondément marqué par la souffrance, mais également par une confiance inébranlable. Dieu est toujours disposé à « revenir » vers son peuple, mais il est également nécessaire que son peuple « revienne » à Lui dans la fidélité. Si nous nous convertissons du péché, le Seigneur se « convertira » de son intention de châtier: telle est la conviction du Psalmiste, qui trouve également écho dans nos cœurs, en les ouvrant à l’espérance.

 

 

MARDI 17 SEPTEMBRE

 

Lecture suivie : Ps 81 (80),  « je le nourrirais de la fleur du froment »

Référence complémentaire : Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 47 – 55)

En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. Vos pères, dans le désert, ont mangé la manne et sont morts; ce pain est celui qui descend du ciel pour qu’on le mange et ne meure pas. Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais. Et même, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » Les Juifs alors se mirent à discuter fort entre eux; ils disaient: « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger? » Alors Jésus leur dit: « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Voici le pain descendu du ciel; il n’est pas comme celui qu’ont mangé les pères et ils sont morts; qui mange ce pain vivra à jamais. »

 

 

MERCREDI 18 SEPTEMBRE

 

Lecture suivie : Ps 81 (80),  « je le rassasierais avec le miel du rocher »

Texte de méditation : SAINT BERNARD (Sur le Cantique) – XIIe siècle

Où est-ce que notre fragilité peut trouver repos et sécurité sinon dans les plaies du Sauveur ? J’y demeure avec d’autant plus de confiance que sa force pour me sauver est plus grande. Le monde chancelle, le corps pèse de tout son poids, le diable tend ses pièges : je ne tombe pas car je suis établi sur un roc solide. Ce qui me manque par ma faute, je le prends avec confiance dans les entrailles miséricordieuses du Seigneur, parce que son corps est percé d’assez d’ouvertures pour que tout son amour se répande. Ils ont percé ses mains et ses pieds et, d’un coup de lance, son côté (Jn 19,34). Par ces trous béants, je peux goûter le miel de ce roc (Ps 80,17) et l’huile qui coule de la pierre très dure, c’est à dire voir et goûter la douceur du Seigneur (Ps 33,9). Il formait des pensées de paix et je ne le savais pas (cf Jr 29,11). Mais le clou qui pénètre en lui est devenu pour moi une clef qui m’ouvre le mystère de ses desseins. Comment ne pas voir à travers ces ouvertures ? Les clous et les plaies crient que vraiment, en la personne du Christ, Dieu se réconcilie le monde (2Co 5,19). Le fer a transpercé son être et touché son cœur, afin qu’il sache compatir à ma nature vulnérable. Le secret de son cœur paraît à nu dans les plaies de son corps : on voit à découvert ce mystère de bonté infinie, cette « tendresse du cœur de notre Dieu par laquelle le Soleil est venu nous visiter d’en haut » (Lc 1,78). Comment ce cœur ne serait-il pas manifesté par ces plaies ? Comment montrer plus clairement que par tes plaies que toi, Seigneur, tu es doux et compatissant et d’une grande miséricorde ? Car il n’y a pas de plus grande compassion que de donner sa vie pour ceux qui sont voués à la mort (cf Jn 15,13).

 

 

 

JEUDI 19 SEPTEMBRE

 

Lecture suivie : Ps 82 (81)  « vous êtes des fils du Très-Haut, vous tous »

Référence complémentaire : Evangile selon saint Jean (Jn 10, 29 – 38) :

Mon Père, quant à ce qu’il m’a donné, est plus grand que tous. Nul ne peut rien arracher de la main du Père. Moi et le Père nous sommes un. » Les Juifs apportèrent de nouveau des pierres pour le lapider. Jésus leur dit alors: « Je vous ai montré quantité de bonnes oeuvres, venant du Père; pour laquelle de ces oeuvres me lapidez-vous? » Les Juifs lui répondirent: « Ce n’est pas pour une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème et parce que toi, n’étant qu’un homme, tu te fais Dieu. » Jésus leur répondit: « N’est-il pas écrit dans votre Loi: J’ai dit: Vous êtes des dieux? Alors qu’elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu fut adressée – et l’Ecriture ne peut être récusée — à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde vous dites: Tu blasphèmes, parce que j’ai dit: Je suis Fils de Dieu! Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas; mais si je les fais, quand bien même vous ne me croiriez pas, croyez en ces oeuvres, afin de reconnaître une bonne fois que le Père est en moi et moi dans le Père. »

 

 

VENDREDI 20 SEPTEMBRE

 

Lecture suivie :Ps 82 (81)  « vous êtes des fils du Très-Haut, vous tous »

Texte de méditation : SAINT IRÉNÉE DE LYON (Contre les hérésies) – IIe siècle

Ils sont tout à fait déraisonnables, ceux qui n’attendent pas le temps de la croissance et font grief à Dieu de la faiblesse de leur nature. Dans leur ignorance de Dieu et d’eux-mêmes, ces insatiables et ces ingrats refusent d’être d’abord ce qu’ils ont été faits, des hommes sujets aux passions; outrepassant la loi de l’humaine condition, avant même d’être des hommes, ils veulent être semblables au Dieu qui les a faits et voir s’évanouir toute différence entre le Dieu incréé et l’homme nouvellement venu à l’existence. Ils sont plus déraisonnables que les animaux sans raison, car ceux-ci ne reprochent pas à Dieu de ne pas les avoir faits hommes, mais chacun rend grâces d’avoir été fait ce qu’il a été fait. Nous, au contraire, nous lui faisons un crime de ce que nous n’avons pas été faits dieux dès le commencement, mais d’abord hommes, et seulement ensuite dieux. Pourtant, dans la simplicité de sa bonté, Dieu a fait même cela, pour que nul ne le croie envieux ou avare, car il a dit: « J’ai dit: Vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut (Ps 82,6) »; mais, parce que nous étions incapables de porter la puissance de la divinité, il ajoute: « Mais vous, comme des hommes, vous mourrez (Ps 82,7). » I1 exprimait par là ces deux choses: la générosité de son don, d’une part; notre faiblesse et notre libre arbitre, d’autre part. Dans sa générosité, en effet, il a donné magnifiquement le bien et a fait les hommes maîtres d’eux-mêmes à sa ressemblance; dans sa prescience, d’autre part, il a connu la faiblesse des hommes et ce qui devait en résulter; dans son amour et sa puissance, enfin, il triomphera de la substance de la nature créée. Ainsi fallait-il que d’abord apparût cette nature, qu’ensuite ce qui est mortel fût vaincu et englouti par l’immortalité, et ce qui est corruptible, par l’incorruptibilité (2Co 5,4 1Co 15,53), et que l’homme devînt ainsi à l’image et à la ressemblance de Dieu, après avoir reçu la connaissance du bien et du mal (Gn 3,5 Gn 3,22).

 

 

SAMEDI 21 SEPTEMBRE

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : ch.dedreuille@lectiodivina.cef.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr