Epître de saint Paul aux Romains (Rm 9-16) – 21 au 27 juillet (semaine 7)

« le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour » (Rm 13, 10)

Version imprimable (Rm 9-16 semaine 7)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Viens, Esprit Créateur nous visiter, Viens éclairer l’âme de tes fils ; Emplis nos cœurs de grâce et de lumière, toi qui créas toute chose avec amour ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as instruit le monde entier par la parole de l’Apôtre saint Paul, accorde-nous d’aller vers toi en cherchant à lui ressembler, et d’être, dans le monde, les témoins de ton Évangile. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.Amen »

 

 

DIMANCHE 21 JUILLET 2019

 

Lecture suivie : Rm 12, 9 – 21  « sois vainqueur du mal par le bien »

Référence complémentaire : Epître de saint Paul aux Philippiens (Ph 2, 1 – 11) 

Je vous en conjure par tout ce qu’il peut y avoir d’appel pressant dans le Christ, de persuasion dans l’Amour, de communion dans l’Esprit, de tendresse compatissante, mettez le comble à ma joie par l’accord de vos sentiments: ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment; n’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi; ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres. Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus: Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix! Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

 

 

LUNDI 22 JUILLET

 

Lecture suivie : Rm 12, 9 – 21  « sois vainqueur du mal par le bien » 

Texte de méditation : SAINT CÉSAIRE D’ARLES (Sermons au peuple) – VIe siècle

On ne nous dit pas : « Allez vers l’orient, et cherchez la charité ; naviguez vers l’occident, et vous trouverez l’amour ». C’est à l’intérieur de notre cœur, d’où la colère a coutume de nous chasser, qu’on nous ordonne de revenir, selon la parole du prophète : Pécheurs, rentrez dans votre cœur (Is 46, 8). Car ce n’est pas dans des pays lointains que se trouve ce que réclame de nous le Seigneur : c’est à l’intérieur, à notre cœur qu’il nous envoie. Car il a placé en nous ce qu’il demande, puisque la perfection totale de la charité consiste dans la bonne volonté de l’âme ; à son sujet les anges ont proclamé aux bergers : Paix sur terre aux hommes de bonne volonté (Lc 2, 14). Quel exemple du Seigneur aurons-nous à suivre ? Est-ce par hasard celui de ressusciter les morts ? Est-ce de marcher sur la mer ? Non pas ; mais d’être doux et humbles de cœur et d’aimer non seulement nos amis mais même nos ennemis. « Ne rendez à personne le mal pour le mal, bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas » (Rm 12,17.14) ; et aussi : « ne vous laissez pas vaincre par le mal, mais soyez vainqueurs du mal par le bien » (Rm 12,21) ; et encore : « Ne rendez pas le mal pour le mal, ni la malédiction pour la malédiction, mais au contraire bénissez » (1P 3,9). Le bienheureux évangéliste Jean, qui reposa sur la poitrine du Seigneur, nous met en garde, lui aussi, dans son épître en disant : « Celui qui hait son frère est homidice ; et vous savez qu’en aucun homicide ne demeure la vie éternelle » (1Jn 3,15); et encore : « Celui qui dit demeurer dans la lumière et qui hait son frère est dans les ténèbres (1 Jn 2, 11). Nous devons ici entendre par frère tous les hommes.

 

 

MARDI 23 JUILLET

 

Lecture suivie : Rm 13, 1 – 7 : « il n’y a d’autorité qu’en dépendance de Dieu »

Référence complémentaire : Evangile selon saint Luc (Lc 20, 19 – 26)

Les scribes et les grands prêtres cherchèrent à porter les mains sur Jésus à cette heure même, mais ils eurent peur du peuple. Ils avaient bien compris, en effet, que c’était pour eux qu’il avait dit cette parabole. Ils se mirent alors aux aguets et lui envoyèrent des espions, qui jouèrent les justes pour le prendre en défaut sur quelque parole, de manière à le livrer à l’autorité et au pouvoir du gouverneur. Ils l’interrogèrent donc en disant: « Maître, nous savons que tu parles et enseignes avec droiture et que tu ne tiens pas compte des personnes, mais que tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu. Nous est-il permis ou non de payer le tribut à César? » Mais, pénétrant leur astuce, il leur dit: « Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l’effigie et l’inscription? » Ils dirent: « De César. » Alors il leur dit: « Eh bien! rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils ne purent le prendre en défaut sur quelque propos devant le peuple et, tout étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence.

 

 

MERCREDI 24 JUILLET

 

Lecture suivie : Rm 13, 1 – 7 : « il n’y a d’autorité qu’en dépendance de Dieu »

Texte de méditation : SAINT PAUL VI (Catéchèse)

Mais nous devons être en même temps conscients que notre liberté chrétienne ne nous soustrait pas à la loi de Dieu, à ses exigences suprêmes de sagesse humaine, de fidélité évangélique, d’ascèse pénitentielle, d’obéissance à l’ordre de la communauté, caractéristique de la société ecclésiale. La liberté chrétienne n’est pas charismatique dans le sens arbitraire que certains s’arrogent. « Vous êtes libres, nous enseigne saint Pierre, sans faire de la liberté un voile à mettre sur votre malice, mais en serviteurs de Dieu » (1 Pt 2, 16); ce n’est pas un défi, un préjugé contre les normes en vigueur dans la société civile, dont l’autorité, c’est saint Paul qui parle, oblige en conscience (Rm 13, 1-7); ce n’est pas non plus un défi contre les normes en vigueur dans la société ecclésiastique, fondée sur la foi et la charité, gouvernée par une autorité revêtue de pouvoirs qui ne proviennent pas de la base, mais qui sont d’origine divine, par l’institution du Christ et par succession apostolique; ces pouvoirs, indiscutables (Lc 10, 16; 1 Jn 4, 6) et graves (1 Co 4, 21), sont nécessaires, même s’ils ont pour but, plus que la domination (cf.2 Co 1, 23; 1 Co 13, 10), l’édification, c’est-à-dire la libération spirituelle des fidèles. Notre époque réclame la liberté. Nous devons nous sentir heureux et conscients de cette chance historique. Où donc trouverons-nous la vraie liberté, sinon dans la vie chrétienne? Or la vie chrétienne exige une Communauté organisée, exige une Eglise, selon la pensée du Christ, exige un ordre, exige une obéissance libre mais sincère; elle exige donc une autorité, qui garde et enseigne la vérité révélée (2 Co 10, 5); cette vérité est donc la racine intime et profonde de la liberté, comme a dit Jésus: « La vérité vous fera libres » (Jn 8, 32).

 

 

JEUDI 25 JUILLET

 

Lecture suivie : Rm 13, 8 – 10 : « n’ayez pas de dette sauf celle de l’amour mutuel »

Référence complémentaire : 1èreépître de st Paul aux Corinthiens (1Co 12,31 à 13,13) :

Aspirez aux dons supérieurs. Et je vais encore vous montrer une voie qui les dépasse toutes. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien. La charité est longanime; la charité est serviable; elle n’est pas envieuse; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas; elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal; elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. La charité ne passe jamais. Les prophéties? Elles disparaîtront. Les langues? Elles se tairont. La science? Elle disparaîtra (…) Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité.

 

 

VENDREDI 26 JUILLET

 

Lecture suivie : Rm 13, 8 – 10 : « n’ayez pas de dette sauf celle de l’amour mutuel »

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (De l’Esprit et de la lettre) – IVe-Ve siècles

L’Esprit de Dieu nous inspire la haine du péché et nous donne la liberté spirituelle; car hors de lui nous subissons l’amour du péché et une véritable servitude contre les œuvres de laquelle nous devons protester; cet Esprit, dis-je, par lequel la charité, qui est la plénitude de la loi, est répandue dans nos coeurs, est aussi appelé dans l’Evangile le doigt de Dieu. Ainsi donc, les tables de la loi ont été écrites par le doigt de Dieu, et le doigt, de Dieu, c’est l’Esprit de Dieu, par lequel nous sommes sanctifiés, afin que, vivant de la foi, nous fassions le bien par la charité. Comment donc ne pas être frappé de cette analogie et de cette différence ? Depuis la célébration de la Pâque ou l’immolation de l’agneau figuratif, prescrite par Moise pour symboliser la passion future du Sauveur, nous comptons cinquante jours pour arriver au jour où Moïse reçut la loi écrite par le doigt de Dieu, sur les tables de pierre. De même, depuis l’immolation et la résurrection du Sauveur, qui a été conduit comme un agneau au sacrifice, cinquante jours se passèrent après lesquels les fidèles rassemblés furent remplis de ce doigt de Dieu, c’est-à-dire du Saint-Esprit. En rapprochant ces deux époques, nous remarquons une profonde différence. Au pied du Sinaï, le peuple, saisi de frayeur; n’osait approcher du lieu où le Seigneur donnait sa loi ; tandis qu’au Cénacle, le Saint-Esprit est descendu sur ceux qui se tenaient assemblés en attendant l’accomplissement de la promesse. Là, le doigt de Dieu a travaillé sur des tables de pierre; ici, dans le coeur des hommes. Là, le Seigneur donna sa loi extérieurement, afin d’effrayer les pécheurs; ici, il la donne intérieurement, pour leur propre justification. « Vous ne commettrez pas l’adultère, vous ne serez point homicide, vous ne convoiterez pas, et, s’il est d’autres préceptes écrits sur ces tables de pierre, ils se résument tous dans ce seul commandement: Vous aimerez votre prochain comme vous-même. La charité pour le prochain s’abstient de faire le mal. La plénitude de la loi, c’est la charité (Rm 13, 9-10) ». Cette charité n’a pas été écrite sur des tables de pierre, mais « elle a été répandue dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné ». Donc, la loi de Dieu, c’est la charité.

 

 

SAMEDI 27 JUILLET

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr