Livre de Jérémie (chapitres 30 à 33) – 20 au 26 janvier (Semaine 8)

« ils n’écoutèrent pas ta voix, ils ne marchèrent pas selon ta Loi » (Jr 32,23)

 

 

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COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, mets en nous ta clarté, embrase-nous, en nos cœurs, répands l’amour du Père, viens fortifier nos corps dans leur faiblesse, et donne-nous ta vigueur éternelle».

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent aujourd’hui, Daigne inspirer toi-même les désirs de ton peuple, puisqu’aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu sans l’inspiration de ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen  »

 

 

DIMANCHE 20 JANVIER 2019

         

 Lecture suivie : Jr 32, 1 – 15 « on achètera encore des maisons, champs, vignes »

 Référence complémentaire : Epître aux Hébreux (He 12, 5 – 15) 

Avez-vous oublié l’exhortation qui s’adresse à vous comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur, et ne te décourage pas quand il te reprend. Car celui qu’aime le Seigneur, il le corrige, et il châtie tout fils qu’il agrée. C’est pour votre correction que vous souffrez. C’est en fils que Dieu vous traite. Et quel est le fils que ne corrige son père? Si vous êtes exempts de cette correction, dont tous ont leur part, c’est que vous êtes des bâtards et non des fils. D’ailleurs, nous avons eu pour nous corriger nos pères selon la chair, et nous les respections. Ne serons-nous pas soumis bien davantage au Père des esprits pour avoir la vie? Ceux-là, en effet, nous corrigeaient pendant peu de temps et au juger; mais lui, c’est pour notre bien, afin de nous faire participer à sa sainteté. Certes, toute correction ne paraît pas sur le moment être un sujet de joie, mais de tristesse. Plus tard cependant, elle rapporte à ceux qu’elle a exercés un fruit de paix et de justice. C’est pourquoi redressez vos mains inertes et vos genoux fléchissants, et rendez droits pour vos pas les sentiers tortueux, afin que le boiteux ne dévie point, mais plutôt qu’il guérisse. Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur; veillant à ce que personne ne soit privé de la grâce de Dieu, à ce qu’aucune racine amère ne pousse des rejetons et ne cause du trouble, ce qui contaminerait toute la masse.

 

LUNDI 21 JANVIER

 

Lecture suivie : Jr 32, 1 – 15 « on achètera encore des maisons, champs, vignes » 

Texte de méditation : SAINT JEAN CHRYSOSTOME (Sur He) – IVe-Ve siècles

Ce n’est pas une petite cause de consolation que d’apprendre que c’est par l’œuvre de Dieu que de telles choses ont pouvoir de s’exercer, par sa permission, ainsi que Paul aussi l’affirme : « Il m’a dit, ma grâce te suffit, car ma force se manifeste dans la faiblesse » (2 Co 12,9) ; c’est lui qui permet. Tu peux dire qu’aucun juste ne peut vivre sans épreuve. Même s’il en paraît autrement, c’est que nous ne connaissons pas ses épreuves cachées. De telle sorte que tout juste doit nécessairement passer par l’épreuve. C’est une affirmation du Christ que la voie large et facile conduit à la ruine, et que la voie étroite et resserrée mène à la vie. Si donc il n’est pas possible d’accéder à la vie sinon par ce moyen et qu’il n’y en a pas d’autre, alors tous ont à passer par la voie étroite, tous ceux qui marchent vers la vie. Vous endurez la correction, dit-il, non que Dieu vous punisse, non que Dieu se venge, non que Dieu fasse souffrir. Vois : à partir des faits qui les avaient menés à la conclusion qu’ils avaient été abandonnés de Dieu, il leur affirme qu’ils peuvent être sûrs de n’avoir pas été abandonnés.

 

 

MARDI 22 JANVIER

 

Lecture suivie : Jr 32, 16 – 25  « Ah ! Seigneur Dieu, à toi rien n’est impossible »

Référence complémentaire : Livre du Deutéronome (Dt 4, 31 – 39)

Le Seigneur ton Dieu est un Dieu miséricordieux qui ne t’abandonnera ni ne te détruira, et qui n’oubliera pas l’alliance qu’il a conclue par serment avec tes pères. Interroge donc les anciens âges, qui t’ont précédé depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre: d’un bout du ciel à l’autre y eut-il jamais si auguste parole? En entendit-on de semblable? Est-il un peuple qui ait entendu la voix du Dieu vivant parlant du milieu du feu, comme tu l’as entendue, et soit demeuré en vie? Est-il un dieu qui soit venu se chercher une nation au milieu d’une autre, par des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, à main forte et à bras étendu, et par de grandes terreurs —  toutes choses que pour vous, sous tes yeux, le Seigneur votre Dieu a faites en Egypte? C’est à toi qu’il a donné de voir tout cela, pour que tu saches que le Seigneur est le vrai Dieu et qu’il n’y en a pas d’autre. Du ciel il t’a fait entendre sa voix pour t’instruire, et sur la terre il t’a fait voir son grand feu, et du milieu du feu tu as entendu ses paroles. Parce qu’il a aimé tes pères et qu’après eux il a élu leur postérité, il t’a fait sortir d’Egypte en manifestant sa présence et sa grande force, il a dépossédé devant toi des nations plus grandes et plus puissantes que toi, il t’a fait entrer dans leur pays et te l’a donné en héritage, comme il le reste encore aujourd’hui. Sache-le donc aujourd’hui et médite-le dans ton cœur: c’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre, lui et nul autre.

 

 

 MERCREDI 23 JANVIER

 

   Lecture suivie Jr 32, 16 – 25  « Ah ! Seigneur Dieu, à toi rien n’est impossible »

   Texte de méditation : PAPE FRANÇOIS (Laudato si’)

Les écrits des prophètes invitent à retrouver la force dans les moments difficiles en contemplant le Dieu tout-puissant qui a créé l’univers. Le pouvoir infini de Dieu ne nous porte pas à fuir sa tendresse paternelle, parce qu’en lui affection et vigueur se conjuguent. De fait, toute saine spiritualité implique en même temps d’accueillir l’amour de Dieu, et d’adorer avec confiance le Seigneur pour sa puissance infinie. Dans la Bible, le Dieu qui libère et sauve est le même qui a créé l’univers, et ces deux modes divins d’agir sont intimement et inséparablement liés : « Ah Seigneur, voici que tu as fait le ciel et la terre par ta grande puissance et ton bras étendu. À toi, rien n’est impossible ! […] Tu fis sortir ton peuple Israël du pays d’Égypte par signes et prodiges » (Jr 32, 17.21). « Le Seigneur est un Dieu éternel, créateur des extrémités de la terre. Il ne se fatigue ni ne se lasse, insondable est son intelligence. Il donne la force à celui qui est fatigué, à celui qui est sans vigueur il prodigue le réconfort » (Is 40, 28b-29). L’expérience de la captivité à Babylone a engendré une crise spirituelle qui a favorisé un approfondissement de la foi en Dieu, explicitant sa toute-puissance créatrice, pour exhorter le peuple à retrouver l’espérance dans sa situation malheureuse. Nous ne pouvons pas avoir une spiritualité qui oublie le Dieu tout-puissant et créateur. Autrement, nous finirions par adorer d’autres pouvoirs du monde, ou bien nous nous prendrions la place du Seigneur au point de prétendre piétiner la réalité créée par lui, sans connaître de limite. La meilleure manière de mettre l’être humain à sa place, et de mettre fin à ses prétentions d’être un dominateur absolu de la terre, c’est de proposer la figure d’un Père créateur et unique maître du monde, parce qu’autrement l’être humain aura toujours tendance à vouloir imposer à la réalité ses propres lois et intérêts.

 

JEUDI 24 JANVIER

 

Lecture suivie : Jr 32, 26 – 44 « je trouverai ma joie à leur faire du bien »

 Référence complémentaire : Livre du Deutéronome (Dt 30, 2 – 9) 

Si tu reviens au Seigneur ton Dieu, si tu écoutes sa voix en tout ce que je t’ordonne aujourd’hui, de tout ton coeur et de toute ton âme, toi et tes fils, le Seigneur ton Dieu ramènera tes captifs, il aura pitié de toi, il te rassemblera à nouveau du milieu de tous les peuples où le Seigneur ton Dieu t’a dispersé. Serais-tu banni à l’extrémité des cieux, de là même le Seigneur ton Dieu te rassemblerait et il viendrait t’y prendre, pour te ramener au pays que tes pères ont possédé, afin que tu le possèdes à ton tour, que tu y sois heureux et que tu y multiplies plus que tes pères. Le Seigneur ton Dieu circoncira ton coeur et le coeur de ta postérité pour que tu aimes le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme, afin que tu vives. Le Seigneur ton Dieu fera retomber toutes ces imprécations sur tes ennemis et sur tes adversaires qui t’ont persécuté. Toi, tu obéiras de nouveau à la voix du Seigneur ton Dieu et tu mettras en pratique tous ses commandements que je te prescris aujourd’hui. Le Seigneur ton Dieu te rendra prospère en toutes tes entreprises, dans le fruit de tes entrailles, dans le fruit de ton bétail et dans le fruit de ton sol. Car de nouveau le Seigneur prendra plaisir à ton bonheur, comme il avait pris plaisir au bonheur de tes pères.

 

 

VENDREDI 25 JANVIER

 

Lecture suivie : Jr 32, 26 – 44 « je trouverai ma joie à leur faire du bien »

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Homélie)

De même que c’est Dieu qui opère notre rapprochement, c’est lui aussi qui empêche notre éloignement. C’est pour cela que le Prophète lui disait: « Que votre main s’étende sur l’homme de votre droite, et sur le fils de l’homme que vous avez affermi pour vous-même; et nous ne nous éloignerons plus de vous ». Certainement cet homme n’est pas le premier Adam, par qui nous avons été éloignés de Dieu: c’est au contraire le nouvel Adam, sur qui la main de Dieu s’étend pour nous empêcher de nous éloigner de lui. Le Christ en effet ne forme avec ses membres qu’un seul tout, à cause de l’Eglise qui est son corps, qui lui donne son intégrité parfaite. Et ainsi, quand la main de Dieu s’étend sur lui pour nous empêcher de nous éloigner de Dieu, cette action de Dieu (car on peut appeler ainsi la main de Dieu) nous atteint aussi nous-mêmes: et c’est grâce à cette action de Dieu, que par l’intermédiaire du Christ nous demeurons unis à Dieu, tandis qu’Adam n’avait fait que nous en éloigner. Car c’est par le Christ que nous avons obtenu notre vocation, après avoir été prédestinés suivant les desseins de celui qui fait toutes choses. Cette main donc qui nous empêche de nous éloigner de Dieu, est la main de Dieu et non pas la nôtre. C’est, dis-je, la main de celui qui a prononcé ces paroles: «Je mettrai dans leur cœur la crainte de mon nom, afin qu’ils ne s’éloignent point de moi (Jr 32, 40)».

SAMEDI 26 JANVIER

 

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr