Livre de Jérémie (chapitres 30 à 33) – 23 au 29 décembre (Semaine 4)

de la ville sortira l’action de grâces et les cris de joie » (Jr 30,19)

 

 

 

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COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, mets en nous ta clarté, embrase-nous, en nos cœurs, répands l’amour du Père, viens fortifier nos corps dans leur faiblesse, et donne-nous ta vigueur éternelle».

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent aujourd’hui, Daigne inspirer toi-même les désirs de ton peuple, puisqu’aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu sans l’inspiration de ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen  »

 

DIMANCHE 23 DÉCEMBRE 2018

 

Lecture suivie : Jr 30, 1 – 10 « Je brisera ton joug, tu ne seras plus asservi »

Référence complémentaire :Livre du prophète Isaïe (Is 9, 1 – 7) 

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Tu as multiplié la nation, tu as fait croître sa joie; ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit à la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car le joug qui pesait sur elle, la barre posée sur ses épaules, le bâton de son oppresseur, tu les as brisés comme au jour de Madiân. Car toute chaussure qui résonne sur le sol, tout manteau roulé dans le sang, seront mis à brûler, dévorés par le feu. Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom: Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix, pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir et pour l’affermir dans le droit et la justice. Dès maintenant et à jamais, l’amour jaloux du Seigneur Sabaot fera cela. Le Seigneur a jeté une parole en Jacob, elle est tombée en Israël.

 

LUNDI 24 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie : Jr 30, 1 – 10 « Je brisera ton joug, tu ne seras plus asservi » 

Texte de méditation : ST ANDRÉ DE CRÈTE (Hom. pour Nativité de Marie) – VIIe-VIIIe s.

Nous ne vivons plus sous l’esclavage des éléments du monde, comme dit l’apôtre Paul ; nous ne sommes plus asservis au joug de la lettre de la loi (Col 2,8 ; Rm 7,6). En effet, c’est en cela que consiste l’essentiel des bienfaits du Christ ; c’est là que le mystère se manifeste, que la nature est renouvelée : Dieu s’est fait homme et l’homme assumé est divinisé. Il a donc fallu que la splendide et très manifeste habitation de Dieu parmi les hommes soit précédée par une introduction à la joie, d’où découlerait pour nous le don magnifique du salut. Tel est l’objet de la fête de la naissance de la Mère de Dieu ; elle inaugure le mystère qui a pour conclusion et pour terme l’union du Verbe avec la chair. C’est alors que nous recevons du Verbe un double bienfait : il nous conduit à la vérité, et il nous détache de la vie d’esclavage sous la lettre de la loi. De quelle manière, par quelle voie ? Sans aucun doute, parce que l’ombre s’éloigne à l’avènement de la lumière, parce que la grâce substitue la liberté à la lettre. La fête que nous célébrons se trouve à cette frontière, car elle fait la liaison entre la vérité et les images qui la préfiguraient, elle substitue le nouveau à l’ancien. Que toute la création chante et danse, qu’elle contribue de son mieux à la joie de ce jour ! Que le ciel et la terre forment aujourd’hui une seule assemblée. Que tout ce qui est dans le monde et au-dessus du monde s’unisse dans le même concert de fête. Aujourd’hui, en effet, s’élève le sanctuaire créé où résidera le Créateur de l’univers ; et une créature, par cette disposition toute nouvelle, est préparée pour offrir au Créateur une demeure sacrée.

MARDI 25 DÉCEMBRE – NOËL

 

Lecture suivie : Jr 30, 11 – 17  « Je vais te porter remède, guérir tes plaies »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 61, 10 à 62, 5)

Je suis plein d’allégresse dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu, car il m’a revêtu de vêtements de salut, il m’a drapé dans un manteau de justice, comme l’époux qui se coiffe d’un diadème, comme la fiancée qui se pare de ses bijoux. Car de même que la terre fait éclore ses germes et qu’un jardin fait germer sa semence, ainsi le Seigneur Dieu fait germer la justice et la louange devant toutes les nations. A cause de Sion je ne me tairai pas, à cause de Jérusalem je ne me tiendrai pas en repos, jusqu’à ce que sa justice jaillisse comme une clarté, et son salut comme une torche allumée. Alors les nations verront ta justice, et tous les rois ta gloire. Alors on t’appellera d’un nom nouveau que la bouche du Seigneur désignera. Tu seras une couronne de splendeur dans la main du Seigneur, un turban royal dans la main de ton Dieu. On ne te dira plus: « Délaissée » et de ta terre on ne dira plus: « Désolation. » Mais on t’appellera: « Mon plaisir est en elle » et ta terre: « Epousée. » Car le Seigneur trouvera en toi son plaisir, et ta terre sera épousée. Comme un jeune homme épouse une vierge, ton bâtisseur t’épousera. Et c’est la joie de l’époux au sujet de l’épouse que ton Dieu éprouvera à ton sujet.

 

MERCREDI 26 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie Jr 30, 11 – 17  « Je vais te porter remède, guérir tes plaies »

Texte de méditation : SAINT RUPERT DE DEUTZ (de la Sainte Trinité) – XIIe siècle

 « J’exulte de joie dans le Seigneur et mon âme jubile en mon Dieu » (Is 61,10). L’avènement, la présence du Seigneur, dont parle le prophète dans ce verset, est ce baiser que désire l’épouse du Cantique des cantiques lorsqu’elle dit : « Qu’il me baise du baiser de sa bouche » (Ct 1,1). Et cette épouse fidèle c’est l’Église : elle est née dans les patriarches, elle s’est fiancée en Moïse et dans les prophètes ; du désir ardent de son cœur, elle soupirait pour que vienne le Bien-Aimé. Pleine de joie maintenant qu’elle a reçu ce baiser, elle s’écrie dans son bonheur : « J’exulte de joie dans le Seigneur ! » Participant à cette joie, Jean Baptiste, l’illustre « ami de l’Époux », le confident des secrets de l’Époux et de l’épouse, le témoin de leur amour mutuel, déclarait : « L’époux est celui à qui l’épouse appartient ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux et il en est tout joyeux. C’est ma joie, et j’en suis comblé » (Jn 3,29). Sans aucun doute, celui qui a été le précurseur de l’Époux en sa naissance, le précurseur aussi de sa Passion lorsqu’il est descendu aux enfers, a annoncé la Bonne Nouvelle à l’Église qui se trouvait là, dans l’attente. Ce verset convient donc tout à fait à l’Église jubilante, quand, au séjour des morts, elle se hâte déjà à la rencontre de l’Époux : « J’exulte de joie dans le Seigneur, et mon esprit jubile en mon Dieu. Quelle est donc la cause de ma joie ? Quel est le motif de mon exultation ? C’est qu’il m’a revêtue des vêtements du salut et drapée dans le manteau de la joie. En Adam, j’avais été dénudée, j’avais dû assembler des feuilles de figuier pour cacher ma nudité ; misérablement couverte de tuniques de peau, j’avais été chassée du paradis (Gn 3,7.21). Mais aujourd’hui mon Seigneur et mon Dieu a remplacé les feuilles par le vêtement du salut »

 

JEUDI 27 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie : Jr 30, 18 – 24 « Je les multiplierai, je les glorifierai »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 54, 1 à 10) 

Crie de joie, stérile, toi qui n’as pas enfanté; pousse des cris de joie, des clameurs, toi qui n’as pas mis au monde, car plus nombreux sont les fils de la délaissée que les fils de l’épouse, dit le Seigneur. Elargis l’espace de ta tente, déploie sans lésiner les toiles qui t’abritent, allonge tes cordages, renforce tes piquets, car à droite et à gauche tu vas éclater, ta race va déposséder des nations et repeupler les villes abandonnées. N’aie pas peur, tu n’éprouveras plus de honte, ne sois pas confondue, tu n’auras plus à rougir; car tu vas oublier la honte de ta jeunesse, tu ne te souviendras plus de l’infamie de ton veuvage. Ton créateur est ton époux, le Seigneur Sabaot est son nom, le Saint d’Israël est ton rédempteur, on l’appelle le Dieu de toute la terre. Oui, comme une femme délaissée et accablée, le Seigneur t’a appelée, comme la femme de sa jeunesse qui aurait été répudiée, dit ton Dieu. Un court instant je t’avais délaissée, ému d’une immense pitié, je vais t’unir à moi. Débordant de fureur, un instant, je t’avais caché ma face. Dans un amour éternel, j’ai eu pitié de toi, dit le Seigneur, ton rédempteur. (…) Car les montagnes peuvent s’écarter et les collines chanceler, mon amour ne s’écartera pas de toi, mon alliance de paix ne chancellera pas, dit le Seigneur qui te console.

VENDREDI 28 DÉCEMBRE

 

Lecture suivie : Jr 30, 18 – 24 « Je les multiplierai, je les glorifierai »

Texte de méditation : JOSEPH RATZINGER (Benoît XVI) La foi d’hier et d’aujourd’hui

L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre» Dans toutes les naissances miraculeuses de l’ancienne alliance, aux tournants décisifs de l’histoire du salut, le sens de l’événement est chaque fois le même : le salut du monde ne vient pas de l’homme, de sa propre force ; il faut que l’homme se le laisse offrir, il ne peut le recevoir que comme un don gratuit. La naissance virginale du Christ est avant tout un message sur la manière dont le salut vient à nous — dans la simplicité de l’accueil, comme don absolument gratuit de l’amour qui rachète le monde. « Crie de joie et d’allégresse, toi qui n’as pas connu les douleurs de l’enfantement, car plus nombreux sont les fils de l’abandonnée que les fils de l’épouse, dit le Seigneur » (Is 54,1). En Jésus Dieu a posé, au milieu de l’humanité stérile et désespérée, un nouveau commencement, qui n’est pas le produit de notre histoire mais un don d’en haut. Si chaque homme constitue déjà une nouveauté ineffable, s’il représente une créature de Dieu unique dans l’histoire, Jésus, lui, est la nouveauté véritable. Il ne procède pas du propre fonds de l’humanité, mais de l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi il est le « nouvel Adam» (1Co 15,47), une nouvelle humanité commence avec lui. La foi chrétienne confesse que Dieu n’est pas prisonnier de son éternité, limité à ce qui est purement spirituel. Au contraire, il peut agir ici, aujourd’hui, au milieu de mon univers ; il y a effectivement agi, en Jésus nouvel Adam, né de la Vierge Marie par la puissance créatrice de Dieu, dont l’Esprit, au commencement, planait sur les eaux (Gn 1,2), créant l’être à partir du néant.

SAMEDI 29 DÉCEMBRE

 

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr