Psaumes 58 à 69 – 22 au 28 juillet (Semaine 7)

« que les nations chantent leur joie, tu gouvernes le monde avec justice » (Ps 67,5)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

ØCommencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

ØLire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

ØConclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : «  Réponds à notre prière, Dieu tout-puissant, et comme au jour de la Pentecôte, que le Christ, lumière de lumière, envoie sur nous l’Esprit de feu : qu’il éclaire nos cœurs, nous que tu as fait renaître et que tu confirmes dans ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

 

DIMANCHE 22 JUILLET 2018

 

 Lect. s.:Ps 66 (65), 1 – 12 « Dieu rend vie à notre âme, garde nos pieds de la chute »

    Référence complémentaire :Epître aux Ephésiens (Ep 1, 3 – 14) 

Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. C’est ainsi qu’Il nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour, déterminant d’avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs par Jésus Christ. Tel fut le bon plaisir de sa volonté, à la louange de gloire de sa grâce, dont Il nous a gratifiés dans le Bien-Aimé. En lui nous trouvons la rédemption, par son sang, la rémission des fautes, selon la richesse de sa grâce, qu’Il nous a prodiguée, en toute sagesse et intelligence: Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, ce dessein bienveillant qu’Il avait formé en lui par avance, pour le réaliser quand les temps seraient accomplis: ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres. C’est en lui encore que nous avons été mis à part, désignés d’avance, selon le plan préétabli de Celui qui mène toutes choses au gré de sa volonté, pour être, à la louange de sa gloire, ceux qui ont par avance espéré dans le Christ. C’est en lui que vous aussi, après avoir entendu la Parole de vérité, l’Evangile de votre salut, et y avoir cru, vous avez été marqués d’un sceau par l’Esprit de la Promesse, cet Esprit Saint qui constitue les arrhes de notre héritage, et prépare la rédemption du Peuple que Dieu s’est acquis, pour la louange de sa gloire.

 

LUNDI 23 JUILLET

 

Lect. suivie :Ps 66 (65), 1 – 12 « Dieu rend vie à notre âme, garde nos pieds de la chute » 

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur les Psaumes) – IVe-Ve siècles

« Nations, bénissez notre Dieu ». Voilà que Dieu a repoussé les murmurateurs et leur en a donné la raison: plusieurs se sont convertis, plusieurs sont demeurés dans leur orgueil. Ne les redoutez point, quand ils envient aux nations la grâce de l’Evangile voilà qu’est venu ce rejeton d’Abraham en qui sont bénies les nations. Bénissez celui en qui vous êtes bénies. « Nations, bénissez le Seigneur notre Dieu écoutez chanter ses louange s». Loin de vous louer vous-mêmes, c’est lui qu’il faut chanter. Pourquoi le louer? parce que nous devons à sa grâce tout ce qu’il y a de bon en nous. « C’est lui qui a rendu la vie à mon âme ». Telle est donc l’hymne de sa louange: « Il a rendu la vie à mon âme ». Elle était donc morte, et morte en toi. De là vient qu’il ne vous sied point de vous élever en vous-mêmes. Voilà que ton âme était morte en toi; d’où lui viendra la vie, sinon de celui qui a dit: « Je suis la voie, la vérité et la vie ? » Ainsi que l’a dit l’Apôtre à quelques fidèles: « Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ». Donc les ténèbres sont en vous et la lumière dans le Seigneur: en vous est la mort, dans le Seigneur la vie. « C’est lui qui a donné la vie à mon âme ». Le voilà qui domine la vie à notre âme, par la foi que nous avons en lui; dans notre âme il met la vie: mais que nous faut-il faire, sinon persévérer jusqu’à la fin 8? Et qui nous le donnera, sinon celui dont il est dit ensuite: « Il n’a point laissé chanceler mes pieds? » C’est donc lui qui rend la vie à mon âme, lui qui dirige mes pieds de peur qu’ils ne chancellent, qu’ils ne fléchissent et n’entraînent ma chute; c’est lui qui nous fait vivre, qui nous fait persévérer jusqu’à la fin, pour que nous vivions éternellement. « Il n’a pas laissé mes pieds chanceler ».

 

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MARDI 24 JUILLET

 

Lecture suivie :Ps 66 (65), 13 – 20 « il n’a pas écarté ma prière, ni détourné son amour »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 43, 1 – 7)

Maintenant, ainsi parle le Seigneur, celui qui t’a créé, Jacob, qui t’a modelé, Israël. Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom: tu es à moi. Si tu traverses les eaux je serai avec toi, et les rivières, elles ne te submergeront pas. Si tu passes par le feu, tu ne souffriras pas, et la flamme ne te brûlera pas. Car je suis le Seigneur, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton sauveur. Pour ta rançon, j’ai donné l’Egypte, Kush et Séba à ta place. Car tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime. Aussi je livre des hommes à ta place et des peuples en rançon de ta vie. Ne crains pas, car je suis avec toi, du levant je vais faire revenir ta race, et du couchant je te rassemblerai. Je dirai au Nord: Donne! et au Midi: Ne retiens pas! Ramène mes fils de loin et mes filles du bout de la terre, quiconque se réclame de mon nom, ceux que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai formés et que j’ai faits.

 

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MERCREDI 25 JUILLET

 

   Lect. suivie :Ps 66 (65), 13 – 20 « il n’a pas écarté ma prière ni détourné son amour »

   Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur les Psaumes) – IVe-Ve siècles

« Béni soit mon Dieu, qui n’a point rejeté ma prière, ni éloigné de moi sa miséricorde ». C’est ainsi que l’interlocuteur arrive à la résurrection, où nous sommes déjà en espérance: bien plus, en réalité; car ces paroles sont les nôtres. Tant que dure notre séjour ici-bas, supplions le Seigneur de ne point rejeter notre prière, de n’éloigner point de nous sa miséricorde; c’est-à-dire, de nous accorder la persévérance dans la prière et de persévérer lui-même à nous prendre en pitié. Plusieurs ne prient qu’avec nonchalance, dans la phase de leur conversion: ils ont d’abord de la ferveur, puis vient la nonchalance, puis la froideur, puis la négligence: ils se croient en sûreté. L’ennemi veille: et toi, tu dors. Le Seigneur nous prescrit dans l’Evangile « de toujours prier, de ne point nous lasser ». Il apporte en exemple ce juge d’iniquité, qui ne craignait point Dieu, n’avait aucun respect pour les hommes, et qu’importunait cette veuve qui chaque jour le suppliait de l’entendre: il cède à l’ennui, lui que la pitié ne fléchissait point; et ce juge inique se dit en lui-même: « Quoique je ne craigne point Dieu, et que je m’inquiète peu des hommes, cependant, parce que cette veuve m’importune tous les jours, j’entendrai sa cause et lui ferai justice ». Or, le Seigneur ajoute: « Si un juge d’iniquité en agit de la sorte, votre Père ne vengera-t-il pas ses élus, qui crient à lui jour et nuit? Assurément, vous dis-je, il leur fera promptement justice ». Ne cessons donc point de prier. Un retard dans ce qu’il doit nous accorder, n’est pas un refus: certains de sa promesse, ne cessons de prier, et ceci est encore un de ses bienfaits. Aussi a-t-il dit: «Béni soit mon Dieu qui n’a point éloigné de moi ma prière et sa miséricorde». Tant que la prière ne sera pas loin de tes lèvres, sois en sûreté, parce que sa miséricorde n’est pas loin de toi.

 

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JEUDI 26 JUILLET

 

Lecture suivie:Ps 67 (66), 10 – 14 « que les peuples ter rendent grâce ensemble »

    Référence complémentaire :Epître de saint Paul aux Ephésiens (Ep 2, 13 – 22) :

Voici qu’à présent, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous êtes devenus proches, grâce au sang du Christ. Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine, cette Loi des préceptes avec ses ordonnances, pour créer en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau, faire la paix, et les réconcilier avec Dieu, tous deux en un seul Corps, par la Croix: en sa personne il a tué la Haine. Alors il est venu proclamer la paix, paix pour vous qui étiez loin et paix pour ceux qui étaient proches: par lui nous avons en effet, tous deux en un seul Esprit, libre accès auprès du Père. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des hôtes; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu. Car la construction que vous êtes a pour fondations les apôtres et prophètes, et pour pierre d’angle le Christ Jésus lui-même. En lui toute construction s’ajuste et grandit en un temple saint, dans le Seigneur; en lui, vous aussi, vous êtes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu, dans l’Esprit.

 

VENDREDI 27 JUILLET

 

Lecture suivie :Ps 67 (66), 10 – 14 « que les peuples ter rendent grâce ensemble »

  Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Catéchèse – 17 novembre 2004)

Le thème de la bénédiction retentit dans le final du Psaume, où réapparaissent les fruits de la terre (cf. Ps 66, 7-8). Mais c’est là que l’on rencontre le thème universaliste qui confère à la teneur spirituelle de tout l’hymne une surprenante ampleur d’horizons. Il s’agit d’une ouverture qui reflète la sensibilité d’Israël, désormais prêt à se confronter avec tous les peuples de la terre. Grâce à la bénédiction implorée d’Israël, toute l’humanité pourra connaître les « voies » et le « salut » du Seigneur (cf. v. 3), c’est-à-dire son projet salvifique. Il est révélé à toutes les cultures et à toutes les sociétés que Dieu juge et gouverne les peuples et les nations de toutes les parties de la terre, en conduisant chacun d’eux vers des horizons de justice et de paix (cf. v. 5). C’est le grand idéal vers lequel nous tendons, c’est l’annonce la plus bouleversante qui ressort du Psaume 66 et de nombreuses pages prophétiques. Et ce sera également la proclamation chrétienne, que saint Paul décrira en rappelant que le salut de tous les peuples est le coeur du « mystère », c’est-à-dire du dessein salvifique divin: « Les païens sont admis au même héritage, membres du même Corps, bénéficiaires de la même Promesse, dans le Christ Jésus, par le moyen de l’Evangile » (Ep 3, 6). Israël peut désormais demander à Dieu que toutes les nations participent à sa louange; ce sera un choeur universel: « Que les peuples te rendent grâce, ô Dieu, que les peuples te rendent grâce tous », répète-t-on dans le Psaume (cf. Ps 66, 4.6). Le souhait du Psaume est un prélude à l’événement décrit dans la Lettre aux Ephésiens, lorsqu’elle fait peut-être allusion au mur de séparation qui divisait les juifs des païens dans le temple de Jérusalem (cf. Ep 2, 13-14.19).

Il s’ensuit un message pour nous:  nous devons abattre les murs des divisions, de l’hostilité et de la haine, afin que la famille des enfants de Dieu se retrouve en harmonie à l’unique table, pour bénir et louer le Créateur pour les dons qu’il dispense à tous, sans distinction (cf. Mt 5, 43-48).

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SAMEDI 28 JUILLET: Reprise

 

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui, en fin de semaine, de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semainepour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).