Psaumes 58-69 – 8 au 14 juillet (Semaine 5)

« dans la nuit je me souviens de toi et je reste des heures à te parler » (Ps 62,7)

 

Psaumes 58-69

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Ø Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : «  Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

Ø Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Ø Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : «  Réponds à notre prière, Dieu tout-puissant, et comme au jour de la Pentecôte, que le Christ, lumière de lumière, envoie sur nous l’Esprit de feu : qu’il éclaire nos cœurs, nous que tu as fait renaître et que tu confirmes dans ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

 

DIMANCHE 8 JUILLET 2018

                                                  

Lecture suivie: Ps 61 (60) « assigne à la garde du roi Amour et Vérité »

Référence complémentaire : 2e livre de Samuel (2 S 7, 21 – 29

Le roi David entra et s’assit devant le Seigneur, et il dit: A cause de ta parole et selon ton coeur, tu as eu cette magnificence d’instruire ton serviteur. C’est pourquoi tu es grand, Seigneur Dieu: il n’y a personne comme toi et il n’y a pas d’autre Dieu que toi seul, comme l’ont appris nos oreilles. Y a-t-il, comme ton peuple Israël, un autre peuple sur la terre qu’un dieu soit allé racheter pour en faire son peuple, pour le rendre fameux et opérer en sa faveur de grandes et terribles choses en chassant devant son peuple des nations et des dieux? Tu as établi ton peuple Israël pour qu’il soit à jamais ton peuple, et toi, Seigneur, tu es devenu son Dieu. Maintenant, Seigneur Dieu, garde toujours la promesse que tu as faite à ton serviteur et à sa maison et agis comme tu l’as dit. Ton nom sera exalté à jamais et l’on dira: Seigneur Sabaot est Dieu sur Israël. La maison de ton serviteur David subsistera en ta présence. Car c’est toi, Seigneur Sabaot, Dieu d’Israël, qui as fait cette révélation à ton serviteur: Je te bâtirai une maison. Aussi ton serviteur a-t-il trouvé le courage de te faire cette prière. Oui, Seigneur Dieu, c’est toi qui es Dieu, tes paroles sont vérité et tu fais cette belle promesse à ton serviteur. Consens donc à bénir la maison de ton serviteur, pour qu’elle demeure toujours en ta présence. Car c’est toi, Seigneur Dieu, qui as parlé, et par ta bénédiction la maison de ton serviteur sera bénie à jamais. »

 

LUNDI 9 JUILLET

 

Lecture suivie : Ps 61 (60) « des terres lointaines je t’appelle quand le cœur me manque » 

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur les Psaumes) – IVe-Ve siècles

Les paroles contenues dans ce psaume sont les nôtres, si nous faisons partie du corps de Jésus-Christ. C’est qu’il appartient non seulement à ceux qui sont ici présents, mais encore à tous nos frères qui se trouvent répandus dans l’univers depuis l’Orient jusqu’à l’Occident. Comprenez bien ma pensée; et, pour cela, remarquez-le: le Prophète s’exprime comme s’il était seul; pourtant, il ne l’était pas, mais ses paroles sont le langage de plusieurs réunis ensemble et ne formant plus qu’un seul tout. Effectivement, nous ne sommes tous qu’un seul homme en Jésus-Christ. La tête en est déjà dans le ciel, tandis que ses membres souffrent encore sur la terre; et parce que ses membres sont encore souffrants, voici ce que dit cet homme «O Dieu, écoutez ma demande; rendez-vous attentif à ma prière ». Si donc, des extrémités de la terre, des supplications se dirigent vers le trône de l’Eternel, ce ne peuvent être que les supplications de cet héritage dont le Père a parlé à son Fils, quand il lui a dit: « Demande-moi, et je te donnerai toutes les nations pour héritage, et les extrémités de la terre pour empire » (Ps 2,8). Voilà la propriété, l’héritage, le corps, l’Eglise une du Christ, voilà le tout immense, que nous formons, et dont la prière se fait entendre d’un bout de l’univers à l’autre.

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MARDI 10 JUILLET

 

Lect. suivie : Ps 62 (61)  « je n’ai mon repos qu’en Dieu seul, mon espoir vient de lui »

Référence complémentaire : Épitre aux Hébreux (He 4, 1 – 11)

Craignons que l’un de vous n’estime arriver trop tard, alors qu’en fait la promesse d’entrer dans son repos reste en vigueur. Car nous aussi nous avons reçu une bonne nouvelle absolument comme ceux-là. Mais la parole qu’ils avaient entendue ne leur servit de rien, parce qu’ils ne restèrent pas en communion par la foi avec ceux qui écoutèrent. Nous entrons en effet, nous les croyants, dans un repos, selon qu’il a dit: Aussi ai-je juré dans ma colère: Non, ils n’entreront pas dans mon repos. Les œuvres de Dieu certes étaient achevées dès la fondation du monde, puisqu’il a dit quelque part au sujet du septième jour: Et Dieu se reposa le septième jour de toutes ses œuvres. Et de nouveau en cet endroit: Ils n’entreront pas dans mon repos. Ainsi donc, puisqu’il est acquis que certains doivent y entrer, et que ceux qui avaient reçu d’abord la bonne nouvelle n’y entrèrent pas à cause de leur désobéissance, de nouveau Dieu fixe un jour, un aujourd’hui, disant en David, après si longtemps, comme il a été dit ci-dessus: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs… Si Josué avait introduit les Israélites dans ce repos, Dieu n’aurait pas dans la suite parlé d’un autre jour. C’est donc qu’un repos, celui du septième jour, est réservé au peuple de Dieu. Car celui qui est entré dans son repos lui aussi se repose de ses œuvres, comme Dieu des siennes. Efforçons-nous dont d’entrer dans ce repos.

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MERCREDI 11 JUILLET

 

   Lect. spirituelle: Ps 62(61) « je n’ai mon repos qu’en Dieu seul mon espoir vient de lui »

   Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Catéchèse)

Dans son développement, le Psaume oppose deux types de confiance. Il s’agit de deux choix fondamentaux, un bon choix et un choix pervers, qui comportent deux conduites morales différentes. Il y a tout d’abord la confiance en Dieu, exaltée dans l’invocation du début où entre en scène un symbole de stabilité et de sécurité, comme le rocher, « la citadelle », c’est-à-dire une forteresse et un rempart de protection. Il y a ensuite une autre confiance liée à l’idolâtrie, sur laquelle l’orant fixe avec insistance son attention critique. C’est une confiance qui fait rechercher la sécurité et la stabilité à travers la violence, le vol et la richesse. L’appel à rejeter la confiance perverse et à choisir celle qui conduit à Dieu vaut pour tous et doit devenir notre étoile polaire dans le comportement quotidien, dans les choix moraux, dans le style de vie. Certes, il s’agit d’une voie difficile qui comporte également des épreuves pour le juste et des choix courageux, qui sont cependant toujours marqués par la confiance en Dieu (cf. Ps 61, 2). Sous cette lumière, les Pères de l’Eglise ont vu dans l’orant du Psaume 61 la préfiguration du Christ, et ils ont placé sur ses lèvres l’invocation initiale de confiance et d’adhésion totale à Dieu. A ce propos saint Ambroise explique ce qui suit: « Qu’aurait dû faire en premier lieu notre Seigneur Jésus, en assumant la chair de l’homme pour la purifier dans sa personne, si ce n’est effacer l’influence maléfique de l’antique péché? A travers la désobéissance, c’est-à-dire en violant les prescriptions divines, la faute s’était insinuée en rampant. Il a dû alors rétablir tout d’abord l’obéissance, afin de bloquer le foyer du péché… En personne, il a pris sur lui l’obéissance, pour nous la transmettre »

 

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JEUDI 12 JUILLET

 

Lecture suivie: Ps 63 (62) « Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de toi »

    Référence complémentaire : Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 4, 6 – 15) :

Jésus, fatigué par la marche, se tenait donc assis près du puits. C’était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vient pour puiser de l’eau. Jésus lui dit: « Donne-moi à boire. » Ses disciples en effet s’en étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger. La femme samaritaine lui dit: « Comment! toi qui es Juif, tu me demandes à boire à moi qui suis une femme samaritaine? » Les Juifs en effet n’ont pas de relations avec les Samaritains. Jésus lui répondit: « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit: « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où l’as-tu donc, l’eau vive? Serais-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits et y a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses bêtes? » Jésus lui répondit: « Quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau; mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. » La femme lui dit: « Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie plus soif et ne vienne plus ici pour puiser. »

 

 

 

VENDREDI 13 JUILLET

 

Lecture suivie : Ps 63 (62) « Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de toi »

  Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Catéchèse)

Ce Psaume 62 est le Psaume de l’amour mystique, qui célèbre l’adhésion totale à Dieu, en partant d’une aspiration presque physique et en rejoignant sa plénitude dans une étreinte intime et éternelle. La prière devient désir, faim et soif, car elle comprend l’âme et le corps.  Comme l’écrit sainte Thérèse d’Avila, « la soif exprime le désir d’une chose, mais un désir tellement intense que nous mourons si nous en restons privés » ( Chemin de perfection, ch. XXI). La liturgie nous propose les deux premières strophes du Psaume, qui sont précisément centrées sur les symboles de la soif et de la faim, alors que la troisième  strophe  fait  apparaître  un horizon obscur, celui du jugement divin sur le mal, en contraste avec la luminosité et la douceur du reste du Psaume. Nous commençons alors notre méditation avec le premier chant, celui de la soif de Dieu (cf. vv. 2-4). C’est l’aube, le soleil se lève dans le ciel limpide de la Terre Sainte et le fidèle commence sa journée en se rendant au temple pour chercher la lumière de Dieu. Il a besoin de cette rencontre avec le Seigneur de façon presque instinctive, on dirait « physique ». De même que la terre aride est morte, tant qu’elle n’est pas irriguée par la pluie, et que les crevasses du terrain semblent une bouche assoiffée et desséchée, ainsi le fidèle aspire à Dieu pour être empli par Lui et pour pouvoir ainsi exister en communion avec Lui. Le prophète Jérémie avait déjà proclamé: le Seigneur est une « source d’eau vive », et il avait reproché au peuple d’avoir construit « des citernes lézardées qui ne tiennent pas l’eau » (2, 13). Jésus lui-même s’exclamera à haute voix: « Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi » (Jn 7, 37-38). En plein après-midi d’un jour ensoleillé et silencieux, il promet à la samaritaine: « Qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissante en vie éternelle » (Jn 4, 14). Dans une lecture du Psaume à la lumière du mystère pascal, la soif et la faim qui nous poussent vers Dieu, trouvent leur satisfaction dans le Christ crucifié et ressuscité, dont nous parvient, à travers le don de l’Esprit et des Sacrements, la vie nouvelle et l’aliment qui la soutient.

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SAMEDI 14 JUILLET : Reprise

 

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui, en fin de semaine, de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

 

contact : ch.dedreuille@lectiodivina.cef.fr   –  site web : www.lectiodivina.catholique.fr