Prier avec les psaumes

Pape Benoît XVI :

Lorsque nous avons un moment de pause dans nos activités, en particulier durant les vacances, nous prenons souvent un livre à la main, que nous désirons lire. Chacun de nous a besoin de temps et d’espaces de recueillement, de méditation et de calme… Remercions le ciel qu’il en soit ainsi! En effet, cette exigence nous dit que nous ne sommes pas faits seulement pour travailler, mais aussi pour penser, réfléchir ou bien simplement pour suivre avec l’esprit et avec le cœur un récit, une histoire dans laquelle nous identifier, dans un certain sens «nous perdre» pour ensuite nous retrouver enrichis.

Naturellement, beaucoup de ces livres de lecture, que nous prenons en main pendant les vacances, sont en général des livres d’évasion, et cela est normal. Toutefois, certaines personnes, en particulier si elle peuvent avoir des temps de pause et de détente plus prolongés, se consacrent à lire quelque chose de plus exigeant. Je voudrais alors faire une proposition: pourquoi ne pas découvrir certains livres de la Bible, qui ne sont normalement pas connus? Ou dont nous avons peut-être écouté certains passages durant la liturgie, mais que nous n’avons jamais lus en entier? En effet, de nombreux chrétiens ne lisent jamais la Bible, et ils ont de celle-ci une connaissance très limitée et superficielle. La Bible — comme le dit son nom — est un recueil de livres, une petite «bibliothèque», née au cours d’un millénaire. Certains de ces «livrets» qui la composent demeurent presque inconnus à la plupart des gens, même bons chrétiens. Certains sont très brefs, comme le Livre de Tobie, un récit qui contient un sens très élevé de la famille et du mariage; ou le Livre d’Esther, dans lequel la reine juive, par la foi et la prière, sauve son peuple de l’extermination; ou encore plus court, le Livre de Ruth, une étrangère qui connaît Dieu et qui fait l’expérience de sa providence. Ces petits livres peuvent être lus en entier en une heure. Plus exigeants — et ce sont d’authentiques chefs-d’œuvre — sont le Livre de Job, qui affronte le grand problème de la douleur innocente; le Quoèlet, qui frappe en raison de la modernité déconcertante avec laquelle il met en discussion le sens de la vie et du monde; le Cantique des Cantiques, merveilleux poème symbolique de l’amour humain. Comme vous le voyez, ce sont tous des livres de l’Ancien Testament. Et le Nouveau? Certes, le Nouveau Testament est plus connu, et les genres littéraires sont moins diversifiés. Cependant, la beauté de lire un Evangile tout d’une traite est à découvrir, de même que je recommande les Actes des Apôtres, ou l’une des Lettres.
En conclusion, chers amis, je voudrais aujourd’hui suggérer de garder à portée de main, au cours de la période estivale ou dans les moments de pause, la sainte Bible, pour la goûter d’une manière nouvelle, en lisant à la suite certains de ses Livres, ceux qui sont les moins connus et aussi les plus connus, comme les Evangiles, mais avec une lecture continue. Ainsi, les moments de détente peuvent devenir, outre un enrichissement culturel, également une nourriture pour l’esprit, capable d’alimenter la connaissance de Dieu et le dialogue avec Lui, la prière. Et cela semble une belle occupation pour les vacances: prendre un livre de la Bible, goûter ainsi un peu de détente et, dans le même temps, entrer dans le grand espace de la Parole de Dieu et approfondir notre contact avec l’Eternel, précisément comme but du temps libre que le Seigneur nous donne.

 

————–

Avec les Psaumes, nous joignons notre prière de réponse à celle de tous les croyants de la Première comme de la Nouvelle Alliance. La Révélation reçue, méditée et vécue, retourne au Père dans le Christ par l’Esprit lorsque nous formulons notre prière de réponse.

Durant ces trois premières semaines, nous privilégions l’accueil de la Parole de Dieu que contiennent ces psaumes. Au début de notre temps quotidien d’accueil de la Parole, nous pouvons formuler la même prière que le roi Salomon : « Donne-moi Seigneur un coeur capable d’écouter ». Puis nous demandons à l’Esprit Saint de nous illuminer par cette Parole qui vient nous rejoindre aujourd’hui.


Le Psautier

 

Les 150 psaumes ont été rassemblés et organisés en un recueil qui forme le livre biblique du Psautier, structuré en cinq livrets. Ils répondent ainsi à la Révélation développée dans les cinq livres du Pentateuque (les 5 premiers livres de l’Ancien Testament) et chez les prophètes. Les psaumes expriment la méditation et la prière d’Israël. Cette réponse du peuple, nourrie de la Parole de Dieu reçue, devient elle-même, par son insertion dans la Bible, expression de la Parole de Dieu. La Parole de Dieu s’est faite Parole d’homme, pour que la parole de l’homme devienne Parole de Dieu. La présence du Psautier au coeur de l’Ancien Testament est le signe que la Révélation donnée ouvre un dialogue entre Dieu et l’homme et invite à une communion. Dans les psaumes, « Dieu nous apprend à parler à Dieu » (Cardinal MARTINI)

Prier les Psaumes

Les psaumes ont été priés par le peuple d’Israël,
ils ont porté le dialogue de Jésus avec son Père,
Ils ont été priés par les premières générations chrétiennes.
Ils sont au coeur de la prière chrétienne qu’ils nourrissent et expriment.La Présentation Générale de la Liturgie des Heures consacre un chapitre très instructif sur la prière des psaumes. En voici quelques extraits  :

  • De leur origine, ces poèmes tiennent la vertu d’élever à Dieu l’esprit des hommes, d’éveiller en eux des sentiments religieux et saints, de les aider admirablement à rendre grâce dans les circonstances heureuses, et de leur apporter consolation et force d’âme dans l’adversité.
  • L’Esprit Saint, sous l’inspiration duquel les psalmistes ont chanté, vient toujours avec sa grâce au secours des croyants qui chantent ces poèmes avec bonne volonté.
  • Tous les psaumes possèdent un caractère musical qui détermine la manière dont il convient de les chanter. C’est pourquoi, même si le psaume est dit sans être chanté, et même dans la solitude et en silence, cette récitation doit être commandée par son caractère musical: sans doute il présente un texte à notre esprit, mais il tend davantage à toucher les coeurs de ceux qui psalmodient et de ceux qui écoutent, voire de ceux qui jouent  » sur le psaltérion et la cithare « .
  • Celui qui psalmodie ouvre son coeur aux sentiments dont les psaumes sont animés.

Lorsque nous méditons les psaumes, selon la pédagogie divine de la lectio divina, nous pouvons nous attacher à plusieurs aspects de ces textes de la Parole de Dieu :

– les psaumes nous révèlent un Dieu qui est à l’écoute des hommes, de leur prière, de leur louange comme de leurs détresses. Méditer les psaumes, c’est tout d’abord donc découvrir ce Dieu qui écoute et accueille nos prières. Nous pouvons tout lui dire, lui qui est un Père très aimant. L’audace du psalmiste, en particulier dans les supplications, exprime cette confiance infinie en l’amour paternel du Seigneur.

 

– Les psaumes ont été priés et vécus par Jésus Christ.

 

– Les psaumes mettent des mots sur ce que vivent nos contemporains, pour lesquels nous sommes invités à prier, sur toutes les situations des hommes. Méditer les Psaumes, c’et donc faire de notre prière une prière universelle.

 

– Enfin, les psaumes expriment notre propre prière. Nous pouvons apprendre auprès du psalmiste comment nous adresser à Dieu comme à un Père disponible, à notre écoute.


Sainte lectio divina

Christophe de DREUILLE

lectiodivina13