Parcours sur 2 semaines

Parcours sur 2 semaines

Semaine 1     La parole est tout près de toi

« Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ » (Saint Jérôme)

Programme de lecture pour le mois

Comment vivre la lectio divina quotidienne ?

  • Commencer le temps quotidien de lectio divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Viens, Esprit Créateur nous visiter, Viens éclairer l’âme de tes fils ; Emplis nos cœurs de grâce et de lumière, toi qui créas toute chose avec amour ».
  • Lire avec attention le (ou les) texte(s) proposé(s) pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…
  • Conclure le temps de lectio divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu tout-puissant, en ton Verbe fait chair, une lumière nouvelle nous envahit : puisqu’elle éclaire déjà nos cœurs par la foi, fais qu’elle resplendisse dans toute notre vie. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

Dimanche 1° semaine

Lecture biblique : Jn 1, 1 – 18 Prologue de l’Évangile selon saint Jean

Lundi 1° semaine

Lecture biblique : Jn 1, 1 – 18 Prologue de l’Évangile selon saint Jean

Référence complémentaire : Première épître de saint Jean (1 Jn 1, 1 – 7)

Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie ; – car la Vie s’est manifestée: nous l’avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie éternelle, qui était tournée vers le Père et qui nous est apparue – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous.
Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Tout ceci, nous vous l’écrivons pour que notre joie soit complète. Or voici le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons: Dieu est Lumière, en lui point de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui alors que nous marchons dans les ténèbres, nous mentons, nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.

Mardi 1° semaine

Lecture biblique : Jn 1, 1 – 18 Prologue de l’Évangile selon saint Jean


Texte de méditation : SAINT HIPPOLYTE DE ROME (Contre Noet)

Quand il le voulut, comme il le voulut, il manifesta sa Parole au temps fixé par lui-même – cette Parole par laquelle il a tout créé. Sa Parole, qu’il tenait en lui-même et qui était invisible au monde créé, il la rend visible. Tout d’abord, il la profère comme une voix, il l’engendre comme la lumière issue de la lumière, il envoie comme Seigneur pour la création sa propre intelligence. Et celle-ci, qui était d’abord visible à lui seul et invisible au monde créé, il la rend visible, afin que le monde, en voyant cette épiphanie, puisse être sauvée. Telle est l’intelligence de Dieu : en entrant dans le monde, elle se montra le serviteur de Dieu. Par lui tout s’est fait, mais lui seul est issu du Père.
Dieu a donné la Loi et les Prophètes et, en les donnant, il les forcés, par l’Esprit Saint, à parler, en sorte qu’ayant reçu l’inspiration de la puissance du Père, ils annoncent la décision et la volonté du Père. La parole de Dieu, son Verbe, s’est donc manifestée, comme dit saint Jean. En effet, il récapitule les paroles des prophètes en montrant que c’est lui, le Verbe, par qui tout a été fait. Il parle ainsi : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Par lui tout s’est fait, et sans lui rien ne s’est fait. Et saint Jean dit plus loin : Le monde a été fait par lui, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.

Mercredi 1° semaine

Lecture biblique : Lc 8, 4 – 15 La Parabole du Semeur

Jeudi 1° semaine

Lecture biblique : Lc 8, 4 – 15 La Parabole du Semeur


Référence complémentaire : 2e Epître de saint Paul aux Corinthiens (2 Co 9, 6 – 11)

Songez-y : qui sème chichement moissonnera aussi chichement; qui sème largement moissonnera aussi largement. Que chacun donne selon ce qu’il a décidé dans son cœur, non d’une manière chagrine ou contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie.
Dieu d’ailleurs est assez puissant pour vous combler de toutes sortes de libéralités afin que, possédant toujours et en toute chose tout ce qu’il vous faut, il vous reste du superflu pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit : Il a fait des largesses, il a donné aux
pauvres ; sa justice demeure à jamais. Celui qui fournit au laboureur la semence et le pain qui le nourrit vous fournira la semence à vous aussi, et en abondance, et il fera croître les fruits de votre justice. Enrichis de toutes manières, vous pourrez pratiquer toutes les générosités, lesquelles, par notre entremise, feront monter vers Dieu l’action de grâces.

Vendredi 1° semaine

Lecture biblique : Lc 8, 4 – 15 La Parabole du Semeur


Texte de méditation : Saint CÉSAIRE D’ARLES (Sermon 7) :

Que le Christ vous aide, frères très chers, à toujours accueillir la lecture de la Parole de Dieu avec un cœur avide et assoiffé : ainsi, votre obéissance très fidèle vous remplira de joie spirituelle. Mais si vous voulez que les Saintes Écritures aient pour vous de la douceur et que les préceptes divins vous profitent autant qu’il le faut, soustrayez-vous, pendant quelques heures, à vos préoccupations profanes. Relisez, dans vos maisons, les paroles de Dieu, consacrez-vous entièrement à sa miséricorde. Ainsi vous réussirez à réaliser en vous ce qui est écrit de l’homme bienheureux : « Il méditera jour et nuit la loi du Seigneur ». Et aussi : « Heureux ceux qui scrutent les commandements, ils les rechercheront de tout leur cœur » et enfin : « J’ai mis tes paroles au fond de mon cœur pour ne pas pécher contre toi »… Les cultivateurs s’efforcent de semer différentes sortes de semences afin de pouvoir se préparer une nourriture suffisante pour eux même et pour les leurs. Combien plus, lorsqu’il s’agit de bénéfices spirituels, ne devez-vous pas vous contenter d’entendre lire la Parole de Dieu à l’église : vous devez prolonger la lecture sacrée dans vos maisons, au cours de vos repas, et, quand les jours sont courts, y consacrer encore quelques heures de nuit. C’est ainsi que vous amasserez un froment spirituel dans le grenier de votre cœur et rangerez dans le trésor de vos âmes les perles précieuses des Écritures.

Samedi 1° semaine

Lecture biblique : Lc 1, 46 – 55 Le Magnificat de Marie

(pour le samedi, nous proposons un nouveau texte biblique. Celui-ci pourra nous aider à formuler notre propre prière en réponse à la Parole reçue depuis une semaine, et à contempler Celui qui nous parle)

Texte de méditation : BENOÎT XVI (Deus Caritas est)

« Mon âme exalte le Seigneur » – (Lc 1,46). Marie exprime ainsi tout le programme de sa vie : ne pas se mettre elle-même au centre, mais faire place à Dieu, rencontré tant dans la prière que dans le service du prochain – alors seulement le monde devient bon. Marie est grande précisément parce qu’elle ne veut pas se rendre elle-même grande, mais elle veut rendre Dieu grand. Elle est humble : elle ne veut être rien d’autre que la servante du Seigneur (cf. Lc 1, 38.48). Elle sait qu’elle contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant pleinement à la disposition des initiatives de Dieu. Elle est une femme d’espérance: uniquement parce qu’elle croit aux promesses de Dieu et qu’elle attend le salut d’Israël; l’ange peut venir chez elle et l’appeler au service décisif de ces promesses. C’est une femme de foi : « Heureuse celle qui a cru », lui dit Élisabeth (Lc 1,45).
Le Magnificat – portrait, pour ainsi dire, de son âme – est entièrement brodé de fils de l’Écriture Sainte, de fils tirés de la Parole de Dieu. On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu ; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée.

Quelques phrases de Benoît XVI sur la Parole de Dieu

L’Église doit toujours se renouveler et rajeunir, et la Parole de Dieu, qui ne vieillit jamais et ne s’épuise jamais, est un moyen privilégié dans ce but. C’est en effet la Parole de Dieu, qui, grâce à l’Esprit Saint, nous guide toujours à nouveau vers la vérité tout entière. La lecture assidue de l’Écriture Sainte accompagnée par la prière réalise ce colloque intime dans lequel, en lisant on écoute Dieu qui parle, et en priant, on lui répond, avec une ouverture du cœur confiante. Cette pratique, si elle est promue efficacement, apportera à l’Église, j’en suis convaincu, un nouveau printemps spirituel. En temps que référence ferme de la pastorale biblique, la lectio divina doit être de nouveau encouragée, grâce à l’utilisation de méthodes nouvelles, soigneusement pensées, pour notre époque. Jamais on ne doit oublier que la Parole de Dieu est lanterne pour nos pas, et lumière sur notre chemin.
Que la Parole du Seigneur courre jusqu’aux extrémités de la terre, afin que par l’annonce du salut, le monde entier croie, en croyant espère et en espérant, aime.

Semaine 2   La parole est tout près de toi

Dimanche 2° semaine

Lecture biblique : Dt 8, 1 – 10 « L’homme ne vit pas seulement de pain »

Lundi 2° semaine

Lecture biblique : « L’homme ne vit pas seulement de pain »


Référence complémentaire : Livre de la Sagesse (Sg 16, 20 à 28)


C’est une nourriture d’anges que tu as donnée à ton peuple, et c’est un pain tout préparé que, du ciel, tu leur as fourni inlassablement, un pain capable de procurer toutes les délices et de satisfaire tous les goûts ; et la substance que tu donnais manifestait ta douceur envers tes enfants, et, s’accommodant au goût de celui qui la prenait, elle se changeait en ce que chacun voulait (…) Ce ne sont pas les diverses espèces de fruits qui nourrissent l’homme, mais c’est ta parole qui conserve ceux qui croient en toi. Car ce qui n’était pas détruit par le feu fondait à la simple chaleur d’un bref rayon de soleil, afin que l’on sache qu’il faut devancer le soleil pour te rendre grâce, et te rencontrer dès le lever du jour.

Mardi 2° semaine

Lecture biblique : Dt 8, 1 – 10 « L’homme ne vit pas seulement de pain »


Texte de méditation : SAINT EPHREM (Diatessaron)


Qui donc est capable de comprendre toute la richesse d’une seule de tes paroles, Seigneur ?
Ce que nous en comprenons est bien moindre que ce que nous en laissons ; comme des gens assoiffés qui boivent à une source. Les perspectives de ta parole sont nombreuses, comme sont nombreuses les orientations de ceux qui l’étudient. Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime. Et dans sa parole il a caché tous les trésors, pour que chacun de nous trouve une richesse dans ce qu’il médite. La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de tous côtés, te présente des fruits bénis ; elle est comme ce rocher qui s’est ouvert dans le désert pour offrir à tous les hommes une boisson spirituelle. Selon l’Apôtre, ils ont mangé un aliment spirituel, ils ont bu à une source spirituelle. (1 Co 10,3-4). Celui qui obtient en partage une de ces richesses ne doit pas croire qu’il y a seulement, dans la parole de Dieu, ce qu’il y trouve. Il doit comprendre au contraire qu’il a été capable d’y découvrir une seule chose parmi bien d’autres. Enrichi par la parole, il ne doit pas croire que celle-ci est appauvrie; incapable de l’épuiser, qu’il rende grâce pour sa richesse. Réjouis-toi parce que tu es rassasié, mais ne t’attriste pas de ce qui te dépasse. Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne s’attriste pas de ne pouvoir épuiser la source. Que la source apaise ta soif, sans que ta soif épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif. Si au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire deviendrait ton malheur.

Mercredi 2° semaine

Lecture biblique :  Is 55, 1 – 13 « Prêtez l’oreille, venez vers moi et vous vivrez »

Jeudi 2

Lecture biblique : Is 55, 1 – 13 « Prêtez l’oreille, venez vers moi et vous vivrez »


Référence complémentaire : Livre du Deutéronome (Dt 30, 8 – 14)

Toi, tu obéiras de nouveau à la voix de Yahvé ton Dieu et tu mettras en pratique tous ses commandements que je te prescris aujourd’hui. Yahvé ton Dieu te rendra prospère en toutes tes entreprises, dans le fruit de tes entrailles, dans le fruit de ton bétail et dans le fruit de ton sol. Car de nouveau Yahvé prendra plaisir à ton bonheur, comme il avait pris plaisir au bonheur de tes pères, si tu obéis à la voix de Yahvé ton Dieu en gardant ses commandements et ses décrets, inscrits dans le livre de cette Loi, si tu reviens à Yahvé ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme. Car cette Loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-delà de tes moyens ni hors de ton atteinte. Elle n’est pas dans les cieux, qu’il te faille dire : « Qui montera pour nous aux cieux nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? » Elle n’est pas au-delà des mers, qu’il te faille dire : « Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? » Car la parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique.

Vendredi 2° semaine

Lecture biblique :  Is 55, 1 – 13 « Prêtez l’oreille, venez vers moi et vous vivrez »


Texte de méditation : Saint CÉSAIRE D’ARLES (Sermons) :


Nous devons veiller avec une grande vigilance à ne pas être cette cité où la pluie de la Parole de Dieu ne vient pas ou vient en tout cas trop tardive et trop rare (cf. Am 4,7). Car sans nul doute, tels sont les fruits de la terre quand ils ne reçoivent pas de pluie, tels sont les fruits des âmes quand la rosée ou la pluie de la Parole de Dieu sont trop lentes à venir. En effet, que la Parole de Dieu soit comparée à la rosée et à la pluie, ce que vous savez mieux que moi, la Parole divine l’atteste en disant : « Que mon discours soit attendu comme la pluie, et, comme la rosée, mes paroles » (Dt 32,2).

Samedi 2° semaine

Lecture biblique : Ps 119, 97 – 112 « Une lumière sur ma route »

(pour le samedi, nous proposons un nouveau texte biblique. Celui-ci pourra nous aider à formuler notre propre prière en réponse à la Parole reçue depuis une semaine, et à contempler Celui qui nous parle)

Texte de méditation : SAINT AMBROISE (Sur le Ps 1)

Quoi de plus beau qu’un Psaume ? Le Psaume est bénédiction du peuple, louange à Dieu, hymne de louange du peuple, chorus général, hymne de l’univers, voix de l’Église, chant de profession de foi, ferveur pleine d’autorité, joie de la libération, cri d’allégresse, exultation de joie. Il adoucit la colère, fait reculer l’angoisse, sèche les larmes. Arme dans la nuit, enseignement le jour, bouclier dans la peur, fête dans la sainteté, image de la quiétude, gage de la paix et de la concorde : tel la cithare, par des sons différents et inégaux il exprime une unique mélodie. Le lever du jour fait résonner le chant du psaume, et le chant du psaume accompagne le crépuscule.

Quelques phrases de Benoît XVI sur la Parole de Dieu

Dieu se révèle dans l’histoire, il parle aux hommes, et sa Parole est créatrice. En effet, le concept hébraïque « dabar », traduit habituellement par « parole », signifie à la fois parole et acte. Dieu dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Dans l’Ancien Testament, il annonce aux fils d’Israël la venue du Messie et l’établissement d’une « nouvelle » alliance ; dans le Verbe fait chair, il accomplit ses promesses. Le Catéchisme de l’Église Catholique met bien cela en évidence : « Le Christ, le Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et indépassable du Père. En Lui Il dit tout, et il n’y aura pas d’autre parole que celle-là » (n. 65). L’Esprit Saint, qui a guidé le peuple élu, inspirant les auteurs des Saintes Écritures, ouvre le cœur des croyants à l’intelligence de tout ce qu’elles contiennent. L’Esprit lui-même est activement présent dans la Célébration eucharistique, lorsque le prêtre, prononçant « in persona Christi » les paroles de la consécration, change le pain et le vin en Corps et Sang du Christ, pour qu’ils soient nourriture spirituelle des fidèles. Pour avancer dans notre pèlerinage terrestre vers la Patrie céleste, nous avons tous besoin de nous nourrir de la parole et du pain de Vie éternelle, inséparables l’un de l’autre.