Livre des Psaumes (Ps 135 à 150) – 2 au 8 mai 2021 (semaine 5)

« éprouve-moi, tu connaîtras mon cœur, conduis-moi sur le chemin d’éternité » (Ps 139)

Version imprimable (Ps135-150)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils ; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi ».

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Réponds à notre prière, Dieu tout-puissant, et comme au jour de la Pentecôte, que le Christ, lumière de lumière, envoie sur nous l’Esprit de feu : qu’il éclaire nos cœurs, nous que tu as fait renaître et que tu confirmes dans ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

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DIMANCHE 2 MAI 2021

                                                                     

Lecture suivie: Ps 137 (136) « Si je t’oublie Jérusalem que ma main droite m’oublie »

Référence complémentaire : Évangile selon saint Luc (Lc 2, 27 – 38)

Syméon vint au Temple, poussé par l’Esprit, et quand les parents apportèrent le petit enfant Jésus pour accomplir les prescriptions de la Loi à son égard, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit: « Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s’en aller en paix; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël. » Son père et sa mère étaient dans l’étonnement de ce qui se disait de lui. Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère: « Vois! cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction, — et toi-même, une épée te transpercera l’âme! – afin que se révèlent les pensées intimes de bien des coeurs. » Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanouel, de la tribu d’Aser. Elle était fort avancée en âge. Après avoir, depuis sa virginité, vécu sept ans avec son mari, elle était restée veuve; parvenue à l’âge de 84 ans, elle ne quittait pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle louait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

 

LUNDI 3 MAI

 

Lecture suivie : Ps 137 (136) « Si je t’oublie Jérusalem que ma main droite m’oublie »

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur les psaumes) – IVe-Ve siècles

Il y a deux cités : l’une s’appelle Babylone, l’autre Jérusalem. Le nom de Babylone signifie « confusion » Jérusalem signifie « vision de paix ». Regardez bien la cité de confusion pour mieux connaître la vision de paix supportez la première, aspirez à la seconde. Qu’est-ce qui permet de distinguer ces deux cités ? Pouvons-nous dès à présent les séparer l’une de l’autre ? Elles sont emmêlées l’une dans l’autre et, depuis l’aube du genre humain, s’acheminent ainsi vers la fin des temps. Jérusalem est née avec Abel, Babylone avec Caïn. Les deux villes matérielles ont été construites plus tard, mais elles représentent symboliquement les deux cités immatérielles dont les origines remontent au commencement des temps et qui doivent durer ici-bas jusqu’à la fin du monde. Le Seigneur alors les séparera, lorsqu’il mettra les uns à sa droite et les autres à sa gauche (Mt 25,33). Mais il y a quelque chose qui distingue, même maintenant, les citoyens de Jérusalem des citoyens de Babylone : ce sont deux amours. L’amour de Dieu fait Jérusalem l’amour du monde fait Babylone. Demandez-vous qui vous aimez et vous saurez d’où vous êtes. Si vous vous trouvez citoyen de Babylone, arrachez de votre vie la convoitise, plantez en vous la charité si vous vous trouvez citoyen de Jérusalem, supportez patiemment la captivité, ayez espoir en votre libération. En effet, beaucoup de citoyens de notre sainte mère Jérusalem (Ga 4,26) étaient d’abord captifs de Babylone. Comment peut s’éveiller en nous l’amour de Jérusalem notre patrie, dont les longueurs de l’exil nous ont fait perdre le souvenir ? (cf Ps 136) C’est le Père lui-même qui, de là-bas, nous écrit et rallume en nous par ses lettres, qui sont les Saintes Écritures, la nostalgie du retour.

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MARDI 4 MAI

 

Lecture suivie : Ps 138 (137) « le Seigneur voit le plus humble et reconnaît l’orgueilleux »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 57, 14 – 19)

L’on dira: Nivelez, nivelez, frayez un chemin, ôtez l’obstacle du chemin de mon peuple, car ainsi parle celui qui est haut et élevé, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint. « Je suis haut et saint dans ma demeure, mais je suis avec l’homme contrit et humilié, pour ranimer les esprits humiliés, pour ranimer les coeurs contrits. Car je ne veux pas accuser sans cesse ni toujours me montrer irrité, car devant moi faiblirait l’esprit et ces âmes que j’ai créées. Contre sa criminelle cupidité j’ai été irrité, en me cachant je l’ai frappé, dans mon irritation; et il s’en est allé, rebelle, selon sa fantaisie. J’ai vu sa conduite, mais je le guérirai, je le conduirai, je lui prodiguerai le réconfort, à lui et à ceux qui sont dans le deuil, faisant naître la louange sur leurs lèvres: « Paix! paix à qui est loin et à qui est proche, dit le Seigneur, et je le guérirai. »

 

MERCREDI 5 MAI

 

Lecture suivie : Ps 138 (137) « le Seigneur voit le plus humble et reconnaît l’orgueilleux »

Texte de méditation : BENOIT XVI (catéchèse sur les psaumes)

Le Psalmiste étend son regard sur le monde et imagine que son témoignage touche l’horizon tout entier:  « tous les rois de la terre », dans une sorte d’adhésion universelle s’associent à l’orant juif dans une louange commune en honneur de la grandeur et de la puissance souveraine du Seigneur (cf. vv. 4-6). Le contenu de cette louange commune qui s’élève de tous les peuples laisse déjà entrevoir la future Eglise des païens, la future Eglise universelle. Ce contenu a comme premier thème la « gloire » et les « chemins du Seigneur » (cf. v. 5), c’est-à-dire ses projets de salut et sa révélation. On découvre ainsi que Dieu est certainement « sublime » et transcendant, mais il « voit les humbles » avec affection, tandis qu’il éloigne de son regard le superbe en signe de rejet et de jugement (v. 6). Comme le proclamait Isaïe, « Car ainsi parle celui qui est haut et élevé, dont la demeure est éternelle, et dont le nom est saint. Je suis haut et saint dans ma demeure, mais je suis avec l’homme contrit et humilié, pour ranimer les esprits humiliés, pour ranimer les coeurs contrits » (Is 57, 15). Dieu choisit donc de se ranger en défense des faibles, des victimes, des derniers:  cela est porté à la connaissance de tous les rois, afin qu’ils sachent quelle doit être leur option dans le gouvernement des nations. Naturellement, cela est dit non seulement aux rois et à tous les gouvernements, mais à nous tous, car nous aussi, nous devons savoir quel choix faire, quelle est l’option:  se ranger du côté des humbles, des derniers, des pauvres et des faibles.

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JEUDI 6 MAI

 

Lecture suivie : Ps 139 (138) « la nuit devient lumière autour de moi »

Référence complémentaire : Livre des Psaumes (Ps 119(118), 105 – 116) 

Une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route.

J’ai juré d’observer, et je tiendrai, tes justes jugements.

Je suis au fond de la misère, Seigneur, vivifie-moi selon ta parole.

Agrée l’offrande de ma bouche, Seigneur, apprends-moi tes jugements.

Mon âme à tout moment entre mes mains, je n’oublie pas ta loi.

Que les impies me tendent un piège, je ne dévie pas de tes préceptes.

Ton témoignage est à jamais mon héritage, il est la joie de mon coeur.

J’infléchis mon coeur à faire tes volontés, récompense pour toujours.

Je hais les coeurs partagés et j’aime ta loi.

Toi mon abri, mon bouclier, j’espère en ta parole.

Détournez-vous de moi, méchants, je veux garder les commandements de mon Dieu.

Sois mon soutien selon ta promesse et je vivrai, ne fais pas honte à mon attente.

 

VENDREDI 7 MAI

 

Lecture suivie : Ps 139 (138) « la nuit devient lumière autour de moi »

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur les psaumes) – IVe-Ve siècles

« De loin tu as compris mes pensées, tu as découvert mon sentier, tu as prévu tous mes chemins » (Ps 138,2-3). Pendant que je suis encore voyageur, avant mon arrivée dans la patrie, tu as compris ma pensée. Songez au fils cadet (de la parabole de Lc 15), parti au loin… le genre humain, qui s’était égaré dans le culte des idoles, était « parti au loin ». Rien, en effet, n’est aussi loin de celui qui t’a créé que cette image modelée par toi-même, pour toi. Le fils cadet partit donc dans une région lointaine, emportant avec lui sa part d’héritage et, comme nous l’apprend l’Evangile, il la gaspilla… Après tant de malheurs et d’accablement, d’épreuves et de dénuement, il se rappela son père et voulut revenir vers lui. Il se dit : « Je me lèverai, et j’irai vers mon père… » Mais celui que j’avais abandonné, n’est-il pas partout ? C’est pourquoi dans l’Evangile, le Seigneur nous dit que son père « vint au-devant de lui ». C’est vrai, parce qu’il avait « compris de loin ses pensées. Tu as prévu tous mes chemins ». Lesquels ? sinon les mauvais chemins qu’il avait suivis pour abandonner son père, comme s’il pouvait se cacher à ses regards qui le réclament, ou comme si la misère écrasante qui le réduisait à garder les porcs n’était pas le châtiment que le père lui infligeait dans son éloignement en vue de le recevoir à son retour ? Mon chemin, si long soit-il, n’a pas pu m’éloigner de ton regard. J’avais beaucoup marché, mais tu étais là où je suis arrivé. Avant même que j’y sois entré, avant même que j’y aie marché, tu l’as vu d’avance. Et tu as permis que je suive mes chemins dans la peine, pour que, si je ne voulais plus peiner, je revienne dans tes chemins… Je confesse ma faute devant toi : j’ai suivi mon propre sentier, je me suis éloigné de toi ; je t’ai quitté, toi auprès de qui j’étais bien ; et pour mon bien, il a été mauvais pour moi d’avoir été sans toi. Car, si je m’étais trouvé bien sans toi, je n’aurais peut-être pas voulu revenir à toi.

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SAMEDI 8 MAI

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Écriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19.51).

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr