Evangile selon saint Matthieu (Mt 21-22) – 15 au 21 novembre 2020 (semaine 4)

« Maître tu es toujours vrai, tu enseignes le chemin de Dieu en vérité » (Mt 22,16)

Version imprimable (Mt 21-22) semaine 4

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : «  Dieu qui as confié à saint Matthieu la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, 
accorde-nous de si bien profiter de son enseignement 
que nous marchions sur les traces du Christ. 
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, 
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

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DIMANCHE 15 NOVEMBRE 2020

                                                                     

Lecture suivie : Mt 21, 33 – 46    « un homme planta une vigne dans son domaine »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 5, 1 – 7)

Je veux chanter pour mon ami le chant du bien-aimé à sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais. Et maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda, soyez donc juges entre moi et ma vigne ! Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? Eh bien, je vais vous apprendre ce que je ferai de ma vigne : enlever sa clôture pour qu’elle soit dévorée par les animaux, ouvrir une brèche dans son mur pour qu’elle soit piétinée. J’en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie. La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris.

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LUNDI 16 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Mt 21, 33 – 46    « un homme planta une vigne dans son domaine »

Texte de méditation : SAINT BASILE (Homélie) – IVe siècle

Il suffit de regarder la vigne avec intelligence pour te souvenir de ta nature. Tu te rappelles évidemment la comparaison que fait le Seigneur quand il dit qu’il est lui-même la vigne et son Père, le vigneron. Chacun de nous a été greffé par la foi sur l’Eglise : le Seigneur nous appelle des sarments, il nous exhorte à porter beaucoup de fruits, de peur que notre stérilité ne nous fasse condamner et livrer au feu. Il ne cesse, en toutes occasions, de comparer les âmes humaines à des vignes. « Mon bien-aimé avait une vigne, dit-il, sur un coteau, en un lieu fertile » (Is 5,1) et : « J’ai planté une vigne, je l’ai entourée d’une haie » (Mt 21,33). Ce sont évidemment les âmes humaines que Jésus appelle sa vigne, elles qu’il a entourées comme d’une clôture, de la sécurité que donnent ses commandements et de la garde de ses anges, car l’ange du Seigneur campera autour de ceux qui le craignent (Ps 33,8). Ensuite il a planté autour de nous une sorte de palissade en établissant dans l’Eglise premièrement des Apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs. En outre, par les exemples des saints hommes d’autrefois, il élève nos pensées sans les laisser tomber à terre où elles mériteraient d’être foulées aux pieds. Il veut que les embrassements de la charité, comme les vrilles d’une vigne, nous attachent à notre prochain et nous fassent reposer sur lui afin qu’en gardant constamment notre élan vers le ciel, nous nous élevions comme des vignes grimpantes jusqu’aux plus hautes cimes. Il nous demande encore de consentir à être sarclés. Or une âme est sarclée quand elle écarte d’elle les soucis du monde qui sont un fardeau pour nos cœurs. Ainsi celui qui écarte de soi l’amour charnel et l’attachement aux richesses, ou qui tient pour détestable et méprisable la passion pour cette misérable gloriole, a, pour ainsi dire, été sarclé, et il respire de nouveau, débarrassé du fardeau inutile des pensées terrestres. Mais, pour rester dans la ligne de la parabole, il ne nous faut pas produire que du bois, c’est-à-dire vivre avec ostentation, ni rechercher la louange de ceux du dehors : il nous faut porter du fruit en réservant nos œuvres pour les montrer au vrai vigneron.

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MARDI 17 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Mt 22, 1 – 14 « Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 25, 6 – 10)

En ce jour-là, le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Sur cette montagne, il fera disparaître le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples et le linceul qui couvre toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple. Le Seigneur a parlé. Et ce jour-là, on dira : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » Car la main du Seigneur reposera sur cette montagne.

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MERCREDI 18 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Mt 22, 1 – 14 « Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce »

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (homélie) – IVe-Ve siècles

Qu’est-ce que ce vêtement de noce ? Voilà ce qu’en dit l’apôtre Paul : « Les préceptes n’ont d’autre but que l’amour qui vient d’un cœur pur, d’une conscience droite et d’une foi sincère » (1Tm 1,5). Voilà le vêtement de noce. Il ne s’agit pas de n’importe quel amour, car souvent on voit des hommes qui ont une mauvaise conscience et qui paraissent s’aimer. Ceux qui se livrent ensemble aux brigandages, à toute sorte de mal (…) s’aiment généralement entre eux, mais non de cet amour qui vient d’un cœur pur, d’une conscience droite et d’une foi sincère : or, c’est cet amour-là qui est le vêtement de noce. Revêtez-vous donc de ce vêtement de noce, si vous ne l’avez pas encore. Déjà vous êtes entrés dans la salle du festin, vous allez vous approcher de la table du Seigneur, mais vous n’avez pas encore le vêtement de noce que vous devez porter en l’honneur de l’Époux ; vous cherchez encore vos intérêts et non ceux de Jésus Christ. En effet, on porte ce vêtement de noce pour honorer l’union nuptiale, c’est-à-dire l’Époux et l’Épouse. Vous connaissez l’Époux, c’est Jésus Christ ; vous connaissez l’Épouse, c’est l’Église (Ep 5,32). Rendez honneur à celle qui est épousée, rendez honneur aussi à celui qui l’épouse, et vous serez par là leurs enfants. Avancez donc de plus en plus dans cette voie.

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JEUDI 19 NOVEMBRE

 

 

Lecture suivie : Mt 22, 15 – 22   « à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 45, 1 – 6

Ainsi parle le Seigneur à son oint, à Cyrus dont j’ai saisi la main droite, pour faire plier devant lui les nations et désarmer les rois, pour ouvrir devant lui les vantaux, pour que les portes ne soient plus fermées. C’est moi qui vais marcher devant toi, j’aplanirai les hauteurs, je briserai les vantaux de bronze, je ferai céder les verrous de fer et je te donnerai des trésors secrets, des richesses cachées, afin que tu saches que je suis le Seigneur, celui qui t’appelle par ton nom, le Dieu d’Israël. C’est à cause de mon serviteur Jacob et d’Israël mon élu que je t’ai appelé par ton nom, je te donne un titre, sans que tu me connaisses. Je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre, moi excepté, il n’y a pas de Dieu. Je te ceins, sans que tu me connaisses, afin que l’on sache du levant au couchant qu’il n’y a personne sauf moi: je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre. Je façonne la lumière et je crée les ténèbres, je fais le bonheur et je crée le malheur, c’est moi, le Seigneur, qui fais tout cela. Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut, qu’elle fasse germer en même temps la justice. C’est moi, le Seigneur, qui ai créé cela.

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VENDREDI 20 NOVEMBRE

 

Lecture suivie : Mt 22, 15 – 22 « rendez à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu »

Texte de méditation : BENOIT XVI (homélie)

Jésus répond par un réalisme politique surprenant, lié au théocentrisme de la tradition prophétique. L’impôt à César doit être payé, car l’effigie sur la pièce de monnaie est la sienne; mais l’homme, chaque homme, porte en lui une autre image, celle de Dieu, et c’est donc à Lui et à Lui seul que chacun doit sa propre existence. Les pères de l’Eglise, en partant du fait que Jésus fait référence à l’image de l’empereur frappée sur la pièce de monnaie de l’impôt, ont interprété ce passage à la lumière du concept fondamental d’homme image de Dieu, contenu dans le premier chapitre du Livre de la Genèse. Un auteur anonyme écrit : « L’effigie de Dieu n’est pas frappée sur l’or, mais sur le genre humain. La monnaie de César est l’or, celle de Dieu est l’humanité … Donne donc ta richesse matérielle à César, mais réserve à Dieu l’innocence unique de ta conscience, où Dieu est contemplé … En effet, César a exigé que son effigie apparaisse sur chaque pièce, mais Dieu a choisi l’homme, qu’il a créé, pour refléter sa gloire » (Anonyme, Œuvre incomplète sur Matthieu, homélie 42). Et saint Augustin a utilisé à plusieurs reprises cette référence dans ses homélies : « Si César cherche son effigie sur la monnaie — affirme-t-il —, Dieu ne cherche-t-il point son image dans l’homme ? » (En. in Ps., Psaume 94, 2). Et encore : « Il en est de Dieu comme de César, qui exige que son image soit frappée sur la monnaie ; […] rendez à Dieu votre âme marquée à la lumière de sa face […]. Le Christ habite chez l’homme intérieur » (ibid., Psaume 4, 8). Cette parole de Jésus est riche de contenu anthropologique, et ne peut être réduite à son seul domaine politique. L’Eglise ne peut donc se limiter à rappeler aux autres la juste distinction entre la sphère d’autorité de César et celle de Dieu, entre le domaine politique et le domaine religieux. La mission de l’Eglise, comme celle du Christ, consiste essentiellement à parler de Dieu, à faire mémoire de sa souveraineté, à rappeler à tous, en particulier aux chrétiens qui ont égaré leur identité, le droit de Dieu sur ce qui lui appartient, c’est-à-dire notre vie.

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SAMEDI 21 NOVEMBRE

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

 Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

 Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr