Evangile selon saint Matthieu (Mt 8-12) – 10 au 16 mai 2020 (Semaine 4)

« Va ! qu’il t’advienne selon ta foi ! » (Mt 8,13)

 

Version imprimable (Mt 8-12) semaine 4

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as confié à saint Matthieu la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, 
accorde-nous de si bien profiter de son enseignement 
que nous marchions sur les traces du Christ. 
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, 
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

 

DIMANCHE 10 MAI 2020

             

Lecture suivie : Mt 8, 1 – 4 « Si tu le veux, tu peux me purifier »

Référence complémentaire : Second Livre des Rois (2 R 5, 6 – 14) 

Naamân, chef de l’armée syrienne, présenta au roi d’Israël la lettre du roi d’Aram, ainsi conçue: « En même temps que te parvient cette lettre, je t’envoie mon serviteur Naamân, pour que tu le délivres de sa lèpre. » (…) Naamân arriva avec son attelage et son char et s’arrêta à la porte de la maison d’Elisée, et Elisée envoya un messager lui dire: « Va te baigner sept fois dans le Jourdain, ta chair redeviendra  nette. » Naamân, irrité, s’en alla en disant: « Je m’étais dit: Sûrement il sortira et se présentera lui-même, puis il invoquera le nom du Seigneur son Dieu, il agitera la main sur l’endroit malade et délivrera la partie lépreuse. Est-ce que les fleuves de Damas, l’Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d’Israël? Ne pourrais-je pas m’y baigner pour être purifié? » Il tourna bride et partit en colère. Mais ses serviteurs s’approchèrent et s’adressèrent à lui en ces termes: « Mon père! Si le prophète t’avait prescrit quelque chose de difficile, ne l’aurais-tu pas fait? Combien plus, lorsqu’il te dit: « Baigne-toi et tu seras purifié. » Il descendit donc et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole d’Elisée: sa chair redevint nette comme la chair d’un petit enfant.

 

LUNDI 11 MAI

 

Lecture suivie : Mt 8, 1 – 4 « Si tu le veux, tu peux me purifier » 

Texte de méditation : ST SYMÉON LE NOUVEAU THÉOL. (Hymne) – Xe-XIe siècles

Me voyant alors dans les ténèbres et en prison, enfermé dans un bourbier,

couvert de saleté, blessé, ma chair enflée,

je suis tombé aux pieds de celui qui m’avait illuminé.

Et celui qui m’avait illuminé touche de ses mains mes liens et mes blessures ;

là où touche sa main et où son doigt s’approche, aussitôt tombent mes liens,

les blessures disparaissent, et toute saleté.

La souillure de ma chair disparaît si bien qu’il la rend semblable à sa main divine.

Merveille étrange : ma chair, mon âme et mon corps participent à la gloire divine.

Dès que j’ai été purifié et débarrassé de mes liens, le voici qui me tend une main divine,

il me retire du bourbier entièrement, il m’embrasse, il se jette à mon cou,

il me couvre de baisers (Lc 15,20).

Et moi qui étais totalement épuisé et qui avais perdu mes forces,

il me prend sur ses épaules Lc 15,5), et il m’emmène hors de mon enfer…

C’est la lumière qui m’emporte et me soutient ; elle m’entraîne vers une grande lumière.

Il me donne à contempler par quel étrange remodelage

lui-même m’a repétri (Gn 2,7) et m’a arraché à la corruption.

 

 

 MARDI 12 MAI

 

Lecture suivie : Mt 8, 5 – 17 « il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 53, 2 – 12)

Mon Serviteur n’avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits; objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu’un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n’en faisions aucun cas. Or ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison. Tous, comme des moutons, nous étions errants, chacun suivant son propre chemin, et le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à tous. Maltraité, il s’humiliait, il n’ouvrait pas la bouche, comme l’agneau qui se laisse mener à l’abattoir, comme devant les tondeurs une brebis muette, il n’ouvrait pas la bouche. Par contrainte et jugement il a été saisi. Parmi ses contemporains, qui s’est inquiété qu’il ait été retranché de la terre des vivants, qu’il ait été frappé pour le crime de son peuple? … Par sa connaissance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes en s’accablant lui-même de leurs fautes. C’est pourquoi il aura sa part parmi les multitudes, et avec les puissants il partagera le butin, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort et qu’il a été compté parmi les criminels, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les criminels.

 

MERCREDI 13 MAI

 

Lecture suivie : Mt 8, 5 – 17 « il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies »

Texte de méditation : SAINT JEAN CHRYSOSTOME (Sur Mt) – IVe-Ve siècles

 « Le soir venu, on lui amena beaucoup de possédés ; par sa parole il en chassa les esprits, et guérit tous ceux qui étaient malades. » Vois-tu comme la foi de la foule grandit peu à peu ? Malgré l’heure avancée, ils n’ont pas voulu quitter le Seigneur ; ils ont pensé que le soir permettait de lui amener des malades. Songe au nombre de guérisons que les évangélistes laissent de côté ; ils ne les racontent pas toutes une à une, mais en une seule phrase ils nous font voir un océan infini de miracles. Pour que la grandeur du prodige ne nous entraîne pas à l’incrédulité, pour qu’on ne soit pas troublé à la pensée d’une telle foule frappée de maux si divers et guérie en un moment, l’évangile apporte le témoignage du prophète, aussi extraordinaire et aussi surprenant que les faits eux-mêmes : « Ainsi devait s’accomplir l’oracle du prophète Isaïe : Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies » (53,4). Il ne dit pas : « Il a détruit », mais : « Il a pris » et « Il s’est chargé », marquant ainsi, à mon avis, que le prophète parle plus du péché que des maladies du corps, ce qui est conforme à la parole de Jean Baptiste : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29).

 

 

JEUDI 14 MAI

 

Lecture suivie : Mt 8, 18 – 27 « Seigneur, sauve-nous. Nous sommes perdus »

Référence complémentaire : Psaume 107 (vv. 19 à 31)

Et ils criaient vers le Seigneur dans la détresse, de leur angoisse il les a délivrés.

Il envoya sa parole, il les guérit, à la fosse il arracha leur vie.

Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les fils d’Adam !

Qu’ils sacrifient des sacrifices d’action de grâces,

qu’ils répètent ses œuvres en chants de joie!

Descendus en mer sur des navires, ils faisaient négoce parmi les grandes eaux;

ceux-là ont vu les œuvres du Seigneur, ses merveilles parmi les abîmes.

Il dit et fit lever un vent de bourrasque qui souleva les flots ;

montant aux cieux, descendant aux gouffres, sous le mal leur âme fondait ;

tournoyant, titubant comme un ivrogne, leur sagesse était toute engloutie.

Et ils criaient vers le Seigneur dans la détresse, de leur angoisse il les a délivrés.

Il ramena la bourrasque au silence et les flots se turent.

Ils se réjouirent de les voir s’apaiser, il les mena jusqu’au port de leur désir.

Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les fils d’Adam!

 

VENDREDI 15 MAI

 

Lecture suivie : Mt 8, 18 – 27 « Seigneur, sauve-nous. Nous sommes perdus »

Texte de méditation : PAPE FRANÇOIS (Homélie – veillée de prière)

Comme les disciples de l’Evangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble. Il est facile de nous retrouver dans ce récit (…) La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. Elle nous démontre comment nous avons laissé endormi et abandonné ce qui alimente, soutient et donne force à notre vie ainsi qu’à notre communauté. La tempête révèle toutes les intentions d’ »emballer » et d’oublier ce qui a nourri l’âme de nos peuples, toutes ces tentatives d’anesthésier avec des habitudes apparemment « salvatrices », incapables de faire appel à nos racines et d’évoquer la mémoire de nos anciens, en nous privant ainsi de l’immunité nécessaire pour affronter l’adversité. À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos « ego » toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune (bénie), à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères (…) Le Seigneur nous interpelle et, au milieu de notre tempête, il nous invite à réveiller puis à activer la solidarité et l’espérance capables de donner stabilité, soutien et sens en ces heures où tout semble faire naufrage. Le Seigneur se réveille pour réveiller et raviver notre foi pascale. Nous avons une ancre : par sa croix, nous avons été sauvés. Nous avons un gouvernail : par sa croix, nous avons été rachetés. Nous avons une espérance : par sa croix, nous avons été rénovés et embrassés afin que rien ni personne ne nous sépare de son amour rédempteur.

 

SAMEDI 16 MAI

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr