Evangile selon saint Matthieu (Mt 5-7) – 22 au 28 mars 2020 (semaine 5)

« ne vous souciez pas pour demain ; à chaque jour suffit sa peine » (Mt 6,34)

 

Version imprimable (Mt 5-7) 5

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, chasse au loin l’ennemi qui nous menace. Hâte-toi de nous donner la paix ; afin que nous marchions sous ta conduite, et que nos vies soient lavées de tout péché ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Accorde-nous, Dieu tout puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen  »

 

 

DIMANCHE 22 MARS 2020

             

Lecture suivie : Mt 6, 19 – 24 « là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur »

Référence complémentaire : Epître de saint Paul aux Ephésiens (Ep 5, 8 – 17) 

Jadis vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur; conduisez-vous en enfants de lumière; car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité. Discernez ce qui plaît au Seigneur, et ne prenez aucune part aux œuvres stériles des ténèbres; dénoncez-les plutôt. Certes, ce que ces gens-là font en cachette, on a honte même de le dire; mais quand tout cela est dénoncé, c’est dans la lumière qu’on le voit apparaître; tout ce qui apparaît, en effet, est lumière. C’est pourquoi l’on dit: Eveille-toi, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts, et sur toi luira le Christ. Ainsi prenez bien garde à votre conduite; qu’elle soit celle non d’insensés mais de sages, qui tirent bon parti de la période présente; car nos temps sont mauvais; ne vous montrez donc pas inconsidérés, mais sachez voir quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin: on n’y trouve que libertinage; mais cherchez dans l’Esprit votre plénitude.

 

LUNDI 23 MARS

 

Lecture suivie : Mt 6, 19 – 24 « là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » 

Texte de méditation : SAINTE ELISABETH DE LA TRINITÉ (Retraites)

« Si ton oeil est simple, tout ton corps sera lumineux. » Quel est cet oeil simple dont le Maître nous parle sinon cette  » simplicité d’intention  » qui  » rassemble dans l’unité toutes les forces dispersées de l’âme et unit à Dieu l’esprit lui-même. C’est la simplicité qui rend à Dieu honneur et louange ; c’est elle qui Lui présente et Lui offre les vertus. Puis, se pénétrant et se traversant elle-même, traversant et pénétrant toutes les créatures, elle trouve Dieu dans sa profondeur. Elle est le principe et la fin des vertus, leur splendeur et leur gloire. J’appelle intention simple celle qui ne vise qu’à Dieu, rapportant toutes choses à Dieu. C’est elle qui place l’homme en présence de Dieu ; c’est elle qui Lui donne lumière et courage ; c’est elle qui le rend vide et libre, aujourd’hui et au jour du jugement, de toute crainte. Elle est la pente intérieure et le fondement de toute la vie spirituelle. Elle foule aux pieds la mauvaise nature, elle donne la paix, elle impose silence aux bruits vains qui se font en nous. C’est elle qui augmentera d’heure en heure notre ressemblance divine. Et puis, au-delà des intermédiaires, c’est elle encore qui nous transportera dans la profondeur où Dieu habite et nous donnera le repos de l’abîme. L’héritage que l’éternité nous a préparé, c’est la simplicité qui nous le donnera. Toute la vie des esprits, toute leur vertu consiste, avec la ressemblance divine, dans la simplicité, et leur repos suprême se passe sur la hauteur dans la simplicité aussi. Et suivant la mesure de son amour chaque esprit possède une recherche de Dieu plus ou moins profonde, dans sa propre profondeur.

 

MARDI 24 MARS

 

Lecture suivie : Mt 6, 25 – 34    « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice »

Référence complémentaire : Livre de la Sagesse (Sg 7, 7 – 16)

J’ai prié, et l’intelligence m’a été donnée, j’ai invoqué, et l’esprit de Sagesse m’est venu. Je l’ai préférée aux sceptres et aux trônes et j’ai tenu pour rien la richesse en comparaison d’elle. Je ne lui ai pas égalé la pierre la plus précieuse; car tout l’or, au regard d’elle, n’est qu’un peu de sable, à côté d’elle, l’argent compte pour de la boue. Plus que santé et beauté je l’ai aimée et j’ai préféré l’avoir plutôt que la lumière, car son éclat ne connaît point de repos. Mais avec elle me sont venus tous les biens et, par ses mains, une incalculable richesse. De tous ces biens je me suis réjoui, parce que c’est la Sagesse qui les amène; j’ignorais pourtant qu’elle en fût la mère. Ce que j’ai appris sans faute, je le communiquerai sans envie, je ne cacherai pas sa richesse. Car elle est pour les hommes un trésor inépuisable, ceux qui l’acquièrent s’attirent l’amitié de Dieu, recommandés par les dons qui viennent de l’instruction. Que Dieu me donne d’en parler à son gré et de concevoir des pensées dignes des dons reçus, parce qu’il est lui-même et le guide de la Sagesse et le directeur des sages; nous sommes en effet dans sa main, et nous et nos paroles, et toute intelligence et tout savoir pratique.

 

 

MERCREDI 25 MARS – ANNONCIATION

 

Lecture suivie : Mt 6, 25 – 34    « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice »

Texte de méditation : RUPERT DE DEUTZ (Sur Mt) – XIIe siècle

Qu’est-ce que le Royaume de Dieu, sinon le Verbe de Dieu ? Car Celui qui gouverne tout, c’est le Verbe, par qui toutes choses ont été créées… Donc, chaque fois que nous venons entendre ou étudier le Verbe de Dieu, chaque fois que nous lisons ou écoutons avec joie l’Ecriture Sainte, c’est le Royaume de Dieu et sa justice que nous cherchons. Ici-bas, tan que nous vivons, nous le cherchons, et nous pouvons le chercher ; mais le trouver pleinement, nous n’y réussirons pas, si ce n’est après cette vie. Ce Royaume de Dieu, c’est le trésor caché dans un champ (Mt 13,44). Le trésor soigneusement enfermé et scellé sous la lettre de la Loi et des prophètes : cette lettre qui en partie est énigme et parabole. Trouver le trésor, c’est creuser les Écritures, et, dans la joie de la trouvaille, vendre tout, et acheter le champ… C’est rejeter tout souci, en obéissant à ce conseil évangélique, et embrasser l’étude des Ecritures de manière que l’homme soit toujours libre pour étudier ou écouter le Verbe de Dieu. Faites cela, dit-il, et tout le reste vous sera donné par surcroît ! Que d’hommes, à qui cette étude a non seulement procuré le nécessaire – c’est-à-dire la nourriture et le vêtement – mais même les plus grands honneurs ! « J’ai aimé la Sagesse, dit encore l’Écriture, plus que santé et beauté. Je me suis proposé de l’avoir pour lumière, et tous les biens me sont venus avec elle » Sg 7,10-11).

 

 

JEUDI 26 MARS

 

Lecture suivie : Mt 7, 1 – 6 « de la manière dont vous jugez, vous serez jugés »

Référence complémentaire : Epître de saint Paul aux Romains (Rm 2, 1 – 11) :

Tu es sans excuse, qui que tu sois, toi qui juges. Car en jugeant autrui, tu juges contre toi-même: puisque tu agis de même, toi qui juges, et nous savons que le jugement de Dieu s’exerce selon la vérité sur les auteurs de pareilles actions. Et tu comptes, toi qui juges ceux qui les commettent et qui les fais toi-même, que tu échapperas au jugement de Dieu? Ou bien méprises-tu ses richesses de bonté, de patience, de longanimité, sans reconnaître que cette bonté de Dieu te pousse au repentir? Par ton endurcissement et l’impénitence de ton cœur, tu amasses contre toi un trésor de colère, au jour de la colère où se révélera le juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses oeuvres: à ceux qui par la constance dans le bien recherchent gloire, honneur et incorruptibilité: la vie éternelle; aux autres, âmes rebelles, indociles à la vérité et dociles à l’injustice: la colère et l’indignation. Tribulation et angoisse à toute âme humaine qui s’adonne au mal, au Juif d’abord, puis au Grec; gloire, honneur et paix à quiconque fait le bien, au Juif d’abord, puis au Grec; car Dieu ne fait pas acception des personnes.

 

VENDREDI 27 MARS

 

Lecture suivie : Mt 7, 1 – 6 « de la manière dont vous jugez, vous serez jugés »

Texte de méditation : SAINT AUGUSTIN (Sur la Montagne) – IV-Ve siècles

Tout ce que le Seigneur dit ici a pour but de nous tenir en garde contre le jugement téméraire et injuste, parce qu’il veut que dans toutes nos actions, nous ayons un cœur simple et Dieu seul en vue; parce que le motif de beaucoup d’actions étant inconnu, il est téméraire d’en juger, et que ceux qui se laissent le plus facilement aller au jugement téméraire et au blâme, sont ceux qui aiment mieux critiquer et condamner, qu’améliorer et corriger: ce qui est le défaut propre de l’orgueil et de l’envie. Pour toutes ces raisons, le Seigneur ajoute: «Pourquoi vois-tu, le fétu qui est dans l’œil de ton frère et ne vois-tu pas la poutre qui est dans le tien?» Par exemple: cet homme a péché par colère et vous péchez par haine eh bien! il y autant de distance entre la colère et la haine qu’entre un fétu et une poutre. Car la haine est une colère invétérée qui a pris une telle force avec le temps, qu’on a raison de l’appeler une poutre. Il peut arriver que, tout en vous fâchant contre un homme, vous désiriez le corriger: et cela n’est pas possible avec la haine (…) Ce n’est donc que rarement et dans une grande nécessité qu’il faut adresser des reproches, et, quand on le fait, ce n’est point son propre intérêt, mais le service de Dieu qu’il faut avoir en vue. Car Dieu est la fin dernière: par conséquent ne faisons rien avec un cœur double, et ôtons d’abord de notre œil la poutre de la jalousie, de la malice, de la dissimulation, avant de songer à ôter le fétu de l’œil de notre frère.

 

SAMEDI 28 MARS

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr