Evangile selon saint Matthieu (Béatitudes) – 9 au 15 février 2020 (semaine 5)

« ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9)

Version imprimable (Mt 4-5)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as confié à saint Matthieu la mission de proclamer la Bonne Nouvelle, 
accorde-nous de si bien profiter de son enseignement 
que nous marchions sur les traces du Christ. 
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, 
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen »

 

DIMANCHE 9 FÉVRIER 2020

             

 Lecture suivie : Mt 5, 7 « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde »

 Référence complémentaire : Évangile selon saint Matthieu (Mt 18, 21 – 35)

Pierre, s’avançant, lui dit: « Seigneur, combien de fois mon frère pourra-t-il pécher contre moi et devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu’à sept fois? » Jésus lui dit: « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 77 fois. « A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d’un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. L’opération commencée, on lui en amena un qui devait 10.000 talents. Cet homme n’ayant pas de quoi rendre, le maître donna l’ordre de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, et d’éteindre ainsi la dette. Le serviteur alors se jeta à ses pieds et il s’y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai tout. Apitoyé, le maître de ce serviteur le relâcha et lui fit remise de sa dette. En sortant, ce serviteur rencontra un de ses compagnons, qui lui devait cent deniers; il le prit à la gorge et le serrait à l’étrangler, en lui disant: Rends tout ce que tu dois. Son compagnon alors se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: Consens-moi un délai, et je te rendrai. Mais l’autre n’y consentit pas; au contraire, il s’en alla le faire jeter en prison, en attendant qu’il eût remboursé son dû. Voyant ce qui s’était passé, ses compagnons en furent navrés, et ils allèrent raconter toute l’affaire à leur maître. Alors celui-ci le fit venir et lui dit: Serviteur méchant, toute cette somme que tu me devais, je t’en ai fait remise, parce que tu m’as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon comme moi j’ai eu pitié de toi? Et dans son courroux son maître le livra aux tortionnaires, jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout son dû. C’est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du coeur. »

 

 

LUNDI 10 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 7 « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » 

Texte de méditation : SAINT CÉSAIRE D’ARLES  (Sermons au peuple) – VIe siècle

« Bienheureux les miséricordieux, car eux-mêmes obtiendront miséricorde ». Doux est le mot de miséricorde, frère très cher, et si le mot est doux, combien plus la chose même ! Et alors que tous les hommes veulent l’avoir, le pire est que tous n’agissent pas de façon à l’obtenir ; alors que tous veulent obtenir miséricorde, peu nombreux sont ceux qui veulent faire miséricorde. O homme, de quel front veux-tu demander ce que tu négliges de donner ? Il doit donc faire miséricorde dans ce monde, celui qui désire la recevoir dans le ciel. Et c’est pourquoi, frères très chers, puisque nous voulons tous la miséricorde, faisant d’elle notre protectrice dans ce monde, pour qu’elle nous libère dans le monde à venir. Il y a en effet une miséricorde dans le ciel à laquelle on parvient par la miséricorde sur cette terre. Il y a une miséricorde humaine est une miséricorde divine. En quoi consiste la miséricorde humaine ? Surtout à prêter attention aux misères des pauvres. Et en quoi consiste la miséricorde divine ? Sans aucun doute accorder le pardon des péchés. Toutes les largesses que fait la miséricorde humaine sur la route, la miséricorde divine les rend dans la patrie. Car Dieu souffre en ce monde le froid et la faim dans tous les pauvres. Dieu donc, qui du ciel daigne donner, veut recevoir sur terre. Quels être sommes-nous, nous qui voulons recevoir quand Dieu donne et ne voulons pas donner quand il demande ? En effet quand un pauvre a faim, le Christ est dans le besoin, comme il a dit lui-même : « j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger ». Ne méprise donc pas la misère des pauvres, si tu veux espérer avec sûreté le pardon de tes péchés. Le Christ a faim maintenant, frères, il daigne avoir faim et soif dans tous les pauvres ; et ce qu’il reçoit sur terre il le rend dans le ciel. Je vous le demande, frère, que voulez-vous ou que cherchez-vous quand vous venez à l’église qu’est-ce donc sinon la miséricorde ? Faites donc miséricorde sur terre et vous obtiendrez miséricorde au ciel. Le pauvre te demande et tu demandes à Dieu ; lui un morceau de pain, toi la vie éternelle. Donne au mendiant ce que tu veux mériter de recevoir du Christ ; entends-le dire : « Donnez et on vous donnera ». Je ne sais de quel front tu veux recevoir ce que tu ne veux pas donner.

MARDI 11 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 8 « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu »

Référence complémentaire : Livre du Psautier (Ps 24(23), 1 – 6) 

Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants!

C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du seigneur et se tenir dans le lieu saint?

 L’homme au coeur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles,

et ne dit pas de faux serments.

Il obtient, du seigneur, la bénédiction, et de Dieu son sauveur, la justice.

Voici le peuple de ceux qui le cherchent! Voici Jacob qui recherche ta face!

 

MERCREDI 12 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 8 « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu »

Texte de méditation : ST GUIGUES LE CHARTREUX (Echelle sainte) – XIIe siècle

Le Seigneur n’a pas dit : « Bienheureux les corps purs », mais « les cœurs purs » ; Car il ne suffit pas d’avoir nos mains innocentes d’œuvres mauvaises, si notre esprit n’est pas purifié des pensées dépravées. Le prophète avait déjà confirmé cela de son autorité, quand il avait dit : « qui gravira la montagne du Seigneur ? Qui se tiendra dans son sanctuaire ? Celui qui aura les mains innocentes et le cœur pur » (Ps 23,3-4) (…) Après avoir scruté ces réflexions et d’autres idées analogues au sujet de la pureté du cœur, la méditation se poursuit en pensant à la récompense promise. Combien glorieux et délectable ce serait de voir la face si désirée du Seigneur, plus belle que le visage de tous les enfants des hommes (Ps 44,3) (…) Elle songe que dans cette vision se trouve pour elle la satiété dont le prophète a dit: « Je me rassasierai à contempler votre gloire » (Ps 16,15). Vois quelle liqueur précieuse a coulé de cette toute petite grappe, quel feu immense a pris naissance d’une étincelle ! Combien s’est allongée sur l’enclume de la méditation cette masse si exigüe : « Bienheureux les cœurs purs, car il verront Dieu ! » (…) Enflammée par ces brandons, stimulée par ces désirs, l’âme brise l’albâtre et commence à pressentir le parfum du baume (cf. Mc 14,3 ; Jn 12,3), sinon déjà par le goût, du moins comme par l’odorat. Elle comprend par là combien il serait suave de ressentir l’expérience cette pureté, dont elle sait que la méditation donne une telle joie. Mais que fera-t-elle ? Brûlant du désir de la posséder, elle ne trouve pas en elle-même comment la faire sienne, et plus elle la cherche, plus elle en a soif. Donnez-moi donc, Seigneur les arrhes de l’héritage futur, une goutte au moins de la pluie céleste pour me rafraîchir dans ma soif (cf. Lc 16,24), Car je brûle d’amour (cf. Ct 2,5).

 

JEUDI 13 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 9 « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu »

Référence complémentaire : Epître de saint Paul au Colossiens (Col 3, 12 – 17) :

Vous les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d’humilité, de douceur, de patience ; supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous mutuellement, si l’un a contre l’autre quelque sujet de plainte ; le Seigneur vous a pardonnés, faites de même à votre tour. Et puis, par dessus tout, la charité, en laquelle se noue la perfection. Avec cela, que la paix du Christ règne dans vos coeurs : tel est bien le terme de l’appel qui vous a rassemblés en un même Corps. Enfin, vivez dans l’action de grâces ! Que la Parole du Christ réside chez vous en abondance : instruisez-vous en toute sagesse par des admonitions réciproques. Chantez à Dieu de tout votre coeur avec reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés. Et quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, rendant par lui grâces au Dieu Père !

 

VENDREDI 14 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Mt 5, 9 « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu »

Texte de méditation : SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE (Sur les Béatitudes) – IVe siècle

Dans les Béatitudes qui nous ont été précédemment présentées sur la montagne, tout ce qu’a déjà établi la Parole divine est sacré et saint ; mais ce qui se propose maintenant à notre commentaire est véritablement l’inaccessible et le Saint des Saints. Car si « voir Dieu » est un bien qui ne peut être surpassé, devenir « Fils de Dieu » est absolument au-dessus de toute félicité. Quels mots concevoir ? Quels noms, dont le sens puisse rendre compte d’une telle promesse, d’un tel don ? Tout ce que pourrait concevoir la pensée est absolument dépassé par ce que veut montrer notre texte : nommerait-on « bon », « précieux » ou « élevé » ce qui nous est promis par cette Béatitude, ce qu’elle veut montrer est plus grand que ce que disent ces mots : le succès surpasse le souhait, le don surpasse l’espérance, la grâce surpasse la nature. Celui qui, par la bienveillance et la paix, resserre les liens entre semblables, et conduit les hommes vers l’amitié et la concorde, ne fait-il pas vraiment l’œuvre de la puissance divine, en chassant le mal de la nature humaine, pour introduire à sa place la communion dans le bien ? Voilà pourquoi l’artisan de paix est appelé fils de Dieu, parce qu’il imite le Dieu véritable, qui accorde ces grâces à la vie humaine. Mais peut-être n’est-ce pas seulement le bien d’autrui qu’a en vue cette Béatitude ; le nom d’artisan de paix, à mon avis, convient particulièrement à celui qui ramène à la paix et à la concorde la lutte que poursuivent en lui la chair et l’esprit, cette guerre civile naturelle, quand la loi du corps, qui combat la loi de l’esprit, n’a plus de force, mais se soumet à une royauté supérieure et entre au service des commandements divins.

 

SAMEDI 15 FÉVRIER

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

 

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr