Evangile selon saint Matthieu (Béatitudes) – 12 au 25 janvier 2020 (semaines 1 et 2)

« aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent » (Mt 4, 20)

Version imprimable (Mt 4-5)

 

UN NOUVEAU PARCOURS DE « LECTIO DIVINA »

A partir du 12 janvier nous vous proposons un nouveau parcours de lectio divina. Nous poursuivons notre prière dans l’ensemble de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, séquence par séquence. Nous vous proposons ainsi un parcours dans les chapitres 4 et 5 de l’Evangile selon saint Matthieu.

Pour les 2 premières semaines, à l’aide des références données par cette feuille, nous vous invitons d’abord à prendre le temps de la LECTURE priante du texte, en lecture continue. C’est la raison pour laquelle durant ces semaines, le programme quotidien de la lectio ne comporte pas de textes complémentaires ni de commentaires de la tradition chrétienne (cela viendra pour la seconde et la troisième lecture de ces chapitres, à partir du 26 janvier).

Cette première étape permet de recevoir la Parole de Dieu dans la cohérence d’un texte entier. C’est toute l’Ecriture qui est Parole de Dieu. Rendez-vous disponibles pour cette lecture priante vécue sous la lumière de l’Esprit Saint. N’oubliez pas qu’elle est d’abord une nourriture spirituelle, c’est-à-dire qu’il faut le temps de l’assimiler avant de chercher à enrichir notre connaissance intellectuelle.

LES BÉATITUDES

Chaque évangéliste a apporté un soin particulier à décrire le commencement du ministère de Jésus. Saint Matthieu ouvre ce ministère de manière magistrale par le grand et décisif discours sur la montagne, que l’on appelle à juste titre la « charte du Royaume » (couvrant les chapitres 5 à 7 de son Evangile).

Ce grand discours s’ouvre lui-même de la manière la plus grandiose par les béatitudes que nous devrions tous connaître par cœur. C’est en effet rien d’autre que le cœur de l’enseignement de Jésus, la Bonne nouvelle qu’il est venu proclamer et offrir au monde. Les Béatitudes sont le portrait de Jésus lui-même, et elles tracent le programme de la vie chrétienne. Nous vous proposons d’y apporter toute l’attention de votre cœur en nous arrêtant longuement sur ces béatitudes, en prenant le temps d’accueillir chacune d’entre elles et d’y découvrir la lumière de notre existence.

Jésus n’est pas le premier à inviter les croyants à emprunter le chemin du vrai et définitif bonheur. Dès l’Ancien Testament nous trouvons des béatitudes (cf. Ps 1) et il y en aura jusque dans l’Apocalypse. Mais aucun autre texte n’y accorde une telle importance, ni les ramasse en une prédication unique.

Sainte Lectio Divina

 

Quelques références pour aller plus loin avec ces textes :

 

– Revue Biblia n° 11.

– Cahiers Evangile n° 24

– Claude Tassin. L’évangile de Matthieu Bayard/Centurion 1991.

– Cardinal Bernard Panafieu, Avec saint Matthieu, accueillir la miséricorde. 2009.

– Bible chrétienne II et II* (les Evangiles). Ed. Sigier.

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr

RÉFÉRENCES DE LECTURE

 

DIMANCHE 12 JANVIER 2020 – BAPTÊME DU SEIGNEUR

Mt 4, 18 – 22 : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheur d’hommes »

 

LUNDI 13 JANVIER

Mt 4, 23 – 25 : « Jésus proclamait l’Evangile du Royaume, guérissant toute maladie »

MARDI 14 JANVIER

Mt 5, 1 – 3 : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux »

MERCREDI 15 JANVIER

Mt 5, 4 : « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés »

JEUDI 16 JANVIER

Mt 5, 5 : « Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage »

VENDREDI 17 JANVIER

Mt 5, 6 : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés »

SAMEDI 18 JANVIER : Reprise

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI :

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui, en fin de semaine, de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

DEUXIÈME SEMAINE 

DIMANCHE 19 JANVIER 2020

Mt 5, 7 : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde »

LUNDI 20 JANVIER

Mt 5, 8 : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu »

MARDI 21 JANVIER

Mt 5, 9 : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu »

 

MERCREDI 22 JANVIER

Mt 5, 10 : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux »

JEUDI 23 JANVIER

Mt 5, 11 – 12 : «  Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, si l’on vous persécute »

VENDREDI 24 JANVIER

Mt 5, 13 – 16 : « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde »

 

SAMEDI 25 JANVIER : Reprise

LES BÉATITUDES (J. RATZINGER – BENOÎT XVI)

Les paradoxes de la vie de saint Paul, qui concordent avec ceux qui sont exposés dans les Béatitudes, font apparaître une réalité semblable à celle que Jean exprimait aussi, mais d’une autre manière, lorsqu’il parlait de la croix du Seigneur comme d’une « élévation », comme d’une intronisation dans la majesté de Dieu. Jean concentre dans un seul mot la croix et la résurrection, la croix et l’élévation, parce que, pour lui, ce sont réellement deux choses inséparables. La croix est l’acte de l’ « Exode », l’acte d’amour accompli jusqu’à l’extrême et «jusqu’au bout» (Jn 13, 1). C’est pourquoi elle est le lieu de la gloire, le lieu du vrai contact et de l’union véritable avec Dieu qui est Amour (cf. 1 Jn 4, 7-16). Cette vision johannique concentre donc et nous rend intelligible, de manière définitive, le sens des paradoxes du Sermon sur la montagne.

Ces considérations de Paul et de Jean nous ont fait apparaître deux vérités. Les Béatitudes énoncent ce que signifie être disciple. Elles prennent une dimension d’autant plus concrète et plus réelle que le disciple se consacre plus totalement à son ministère, comme en témoignent de façon exemplaire la vie et la personne de Paul. Leur signification ne peut être exposée de façon purement théorique, elle se manifeste dans la vie, la souffrance et la joie mystérieuse du disciple qui a tout sacrifié pour suivre le Seigneur. Le second élément qui se fait clairement jour ici, c’est le caractère christologique des Béatitudes. Le disciple est lié au mystère du Christ, sa vie est immergée dans la communion avec le Christ : «Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Les Béatitudes sont la transposition de la croix et de la résurrection dans l’existence des disciples. Mais leur valeur pour le disciple procède du fait qu’elles ont tout d’abord trouvé l’archétype de leur réalisation dans le Christ lui-même.

La version que Matthieu donne des Béatitudes (cf. Mt 5, 3-12) nous montre cela avec encore plus de netteté. En lisant attentivement le texte, on se rend compte que les Béatitudes constituent de manière voilée une biographie intérieure de Jésus, un portrait de sa personne. Lui qui n’a pas d’endroit où reposer sa tête (cf. Mt 8, 20) est le vrai pauvre, lui qui peut dire de lui-même « devenez mes disciples car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29), est véritablement doux ; il est le véritable cœur pur qui de ce fait contemple Dieu en permanence. Il est l’artisan de paix, il est celui qui souffre par amour de Dieu. Les Béatitudes révèlent le mystère du Christ lui-même, elles nous appellent à entrer dans la communion avec le Christ. Mais précisément à cause de leur caractère christologique caché, elles sont des signes qui indiquent aussi la voie à l’Église qui doit reconnaître en elles son modèle ; elles constituent pour chaque fidèle des indications pour suivre le Christ, même si c’est de façon différente, en fonction de la diversité des vocations.