Epître de saint Paul aux Romains (Rm 9-16) – 7 au 13 juillet (semaine 5)

« leur voix et leurs paroles ont retenti par toute la terre » (Rm 10, 18)

 

Version imprimable (Rm 9-16 semaine 5)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Viens, Esprit Créateur nous visiter, Viens éclairer l’âme de tes fils ; Emplis nos cœurs de grâce et de lumière, toi qui créas toute chose avec amour ».

 

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

 

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu qui as instruit le monde entier par la parole de l’Apôtre saint Paul, accorde-nous d’aller vers toi en cherchant à lui ressembler, et d’être, dans le monde, les témoins de ton Évangile. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.Amen »

 

 

DIMANCHE 7 JUILLET 2019

 

 Lecture suivie : Rm 10, 16 – 21 « la foi naît de ce que l’on entend, la Parole de Dieu »

 Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 52, 1 à 53, 1) 

Eveille-toi, éveille-toi, revêts ta force, Sion! revêts tes habits les plus magnifiques, Jérusalem, ville sainte, car ils ne viendront plus jamais chez toi, l’incirconcis et l’impur. Secoue ta poussière, lève-toi, Jérusalem captive! les chaînes sont tombées de ton cou, fille de Sion captive! Car ainsi parle le Seigneur: Vous avez été vendus pour rien, vous serez rachetés sans argent. Car ainsi parle le Seigneur Dieu: C’est en Egypte qu’autrefois mon peuple est descendu pour y séjourner, c’est Assur qui à la fin l’a opprimé. Mais maintenant, qu’ai-je à faire ici? —  oracle du Seigneur —  car mon peuple a été enlevé pour rien, ses maîtres poussent des cris de triomphe —  oracle de Yahvé — sans cesse, tout le jour, mon nom est bafoué. C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom, c’est pourquoi il saura, en ce jour-là, que c’est moi qui dis: « Me voici. » Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds du messager qui annonce la paix, du messager de bonnes nouvelles qui annonce le salut, qui dit à Sion: « Ton Dieu règne. » C’est la voix de tes guetteurs: ils élèvent la voix, ensemble ils poussent des cris de joie, car ils ont vu de leurs propres yeux le Seigneur qui revient à Sion. Ensemble poussez des cris, des cris de joie, ruines de Jérusalem! car le Seigneur a consolé son peuple, il a racheté Jérusalem. Le Seigneur a découvert son bras de sainteté aux yeux de toutes les nations, et tous les confins de la terre ont vu le salut de notre Dieu (…) Qui a cru ce que nous entendions dire, et le bras du Seigneur, à qui s’est-il révélé?

 

 

LUNDI 8 JUILLET

 

Lecture suivie : Rm 10, 16 – 21 « la foi naît de ce que l’on entend, la Parole de Dieu » 

Texte de méditation : PAPE FRANÇOIS (Lumen Fidei)

Parce que la connaissance de la foi est justement liée à l’alliance d’un Dieu fidèle, qui noue une relation d’amour avec l’homme et lui adresse la Parole, elle est présentée dans la Bible comme une écoute, et elle est associée à l’ouïe. Saint Paul utilisera une formule devenue classique : fides ex auditu, « la foi naît de ce qu’on entend » (cf. Rm 10, 17). Associée à la parole, la connaissance est toujours une connaissance personnelle, une connaissance qui reconnaît la voix, s’ouvre à elle en toute liberté et la suit dans l’obéissance. C’est pourquoi, saint Paul a parlé de « l’obéissance de la foi » (cf. Rm 1, 5 ; 16, 26). La foi est, en outre, une connaissance liée à l’écoulement du temps, dont la parole a besoin pour se dire : c’est une connaissance qui s’apprend seulement en allant à la suite du Maître (sequela). L’écoute aide à bien représenter le lien entre la connaissance et l’amour. Au sujet de la connaissance de la vérité, l’écoute a été parfois opposée à la vision, qui serait propre à la culture grecque. Si, d’une part, la lumière offre la contemplation de la totalité à laquelle l’homme a toujours aspiré, elle ne semble pas laisser, d’autre part, de la place à la liberté, car elle descend du ciel et arrive directement à l’œil, sans lui demander de répondre. En outre, elle semblerait inviter à une contemplation statique, séparée du temps concret dans lequel l’homme jouit et souffre. Selon cette conception, l’approche biblique de la connaissance s’opposerait à l’approche grecque, qui, dans sa quête d’une compréhension complète du réel, a lié la connaissance à la vision. Il est clair, au contraire, que cette prétendue opposition ne correspond pas aux données bibliques. L’Ancien Testament a concilié les deux types de connaissance, parce qu’à l’écoute de la Parole de Dieu s’unit le désir de voir son visage. De cette manière, il a été possible de développer un dialogue avec la culture hellénique, dialogue qui est au cœur de l’Écriture. L’ouïe atteste l’appel personnel et l’obéissance, et aussi le fait que la vérité se révèle dans le temps ; la vue offre la pleine vision de tout le parcours et permet de se situer dans le grand projet de Dieu ; sans cette vision nous disposerions seulement de fragments isolés d’un tout inconnu. 

 

 

MARDI 9 JUILLET

 

Lecture suivie : Rm 11, 1 – 12 : « il y a dans le temps présent un reste choisi par grâce »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 4, 2 – 6)

Ce jour-là, le germe du Seigneur deviendra parure et gloire, le fruit de la terre deviendra fierté et ornement pour les survivants d’Israël. Le reste laissé à Sion, ce qui survit à Jérusalem, sera appelé saint, tout ce qui est inscrit pour la vie à Jérusalem. Lorsque le Seigneur aura lavé la saleté des filles de Sion et purifié Jérusalem du sang répandu, au souffle du jugement et au souffle de l’incendie, Le Seigneur créera partout sur la montagne de Sion et sur ceux qui s’y assemblent une nuée le jour, et une fumée avec l’éclat d’un feu flamboyant, la nuit. Car sur toute gloire il y aura un dais et une hutte pour faire ombre le jour contre la chaleur, et servir de refuge et d’abri contre l’averse et la pluie.

 

 

MERCREDI 10 JUILLET

 

 Lecture suivie : Rm 11, 1 – 12 : « il y a dans le temps présent un reste choisi par grâce »

 Texte de méditation : BX JOHN-HENRY NEWMAN (Catéchèse)

Il y a des scandales dans l’Église, des choses blâmables et honteuses ; aucun catholique ne pourra le nier. Elle a toujours encouru le reproche et la honte d’être la mère de fils indignes ; elle a des enfants qui sont bons, elle en a bien d’avantage qui sont mauvais. Dieu aurait pu instituer une Église qui soit pure ; mais il a prédit que l’ivraie semée par l’ennemi demeurerait avec le froment jusqu’à la moisson, à la fin du monde. Il a affirmé que son Église serait semblable à un filet de pêcheur « qui ramasse des poissons de toutes sortes » que l’on ne trie pas avant le soir (Mt 13,47s). Allant plus loin encore, il a déclaré que les mauvais et les imparfaits l’emporteraient de beaucoup sur les bons. « Il y a beaucoup d’appelés, a-t-il dit, mais peu d’élus » (Mt 22,14), et son apôtre dit « qu’il subsiste un reste, élu par grâce » (Rm 11,5). Il y a donc sans cesse, dans l’histoire et dans la vie des catholiques, largement de quoi faire le jeu des contradicteurs. Mais nous ne baissons pas la tête de honte, pour cacher notre visage entre nos mains : nous levons nos mains et notre visage vers notre Rédempteur. « Comme les yeux des serviteurs vers la main de leur maître, ainsi nos yeux vers le Seigneur notre Dieu, jusqu’à ce qu’il nous prenne en pitié » (Ps 122,2). Nous en appelons à toi, juste juge, car c’est toi qui nous regarde. Nous ne faisons aucun cas des hommes, tant que nous t’avons, toi, tant que nous avons ta présence en nos assemblées, ton témoignage et ton approbation en nos cœurs.

 

 

JEUDI 11 JUILLET

 

 Lecture suivie : Rm 11, 13 – 24 : « c’est la racine qui te porte »

Référence complémentaire :2eépître de saint Paul aux Corinthiens (2 Co 1, 18 – 24) :

Aussi vrai que Dieu est fidèle, notre langage avec vous n’est pas oui et non. Car le Fils de Dieu, le Christ Jésus, que nous avons prêché parmi vous, Silvain, Timothée et moi, n’a pas été oui et non; il n’y a eu que oui en lui. Toutes les promesses de Dieu ont en effet leur oui en lui; aussi bien est-ce par lui que nous disons l' »Amen » à Dieu pour sa gloire. Et Celui qui nous affermit avec vous dans le Christ et qui nous a donné l’onction, c’est Dieu, Lui qui nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos coeurs les arrhes de l’Esprit. Pour moi, j’en prends Dieu à témoin sur mon âme, c’est par ménagement pour vous que je ne suis plus venu à Corinthe. Ce n’est pas que nous entendions régenter votre foi. Non, nous contribuons à votre joie; car, pour la foi, vous tenez bon.

 

 

VENDREDI 12 JUILLET

 

 Lecture suivie : Jn 20, 11 – 18 : « dis à mes frères, je monte vers mon Père et votre Père »

 Texte de méditation : SAINT IRÉNÉE DE LYON (Contre les hérésies) – IIe siècle

« Ne vous y trompez pas ! Si le Verbe de Dieu n’habite pas en vous et si l’Esprit du Père ne vient pas en vous, et  si vous  menez une vie vaine et quelconque, alors, comme n’étant rien d’autre que chair et sang, vous ne pourrez hériter du royaume de Dieu. » L’Apôtre parle ainsi de peur que, en complaisant à la chair, nous ne rejetions la greffe de l’Esprit : car « alors que tu n’étais, dit-il, qu’un olivier sauvage, tu as été enté sur un olivier franc et rendu participant de la sève de cet olivier » (Rm 11,17.24). Si donc un olivier sauvage, après avoir été enté sur un olivier franc, demeure ce qu’il était auparavant, à savoir un olivier sauvage, « il est coupé et jeté au feu » ; si, au contraire, il garde sa greffe et se transforme en olivier franc, il devient un olivier fertile, ayant été comme planté dans le jardin du roi. Ainsi en va-t-il des hommes : si, par la foi, ils progressent vers le meilleur, reçoivent l’Esprit de Dieu et produisent les fruits de celui-ci, ils seront spirituels, ayant été comme plantés dans le jardin de Dieu (cf. Ez 31,8 ; Ap 2,7); mais s’ils rejettent l’Esprit et demeurent ce qu’ils étaient auparavant, préférant relever de la chair plutôt que de l’Esprit, on dira à juste titre à leur sujet que « la chair et le sang n’hériteront pas du royaume de Dieu » : c’est comme si l’on disait qu’un olivier sauvage ne sera pas admis dans le jardin de Dieu. L’Apôtre a donc admirablement montré notre nature et toute l’« économie » de Dieu là où il parle de la chair et du sang, ainsi que de l’olivier sauvage. Si, en effet, un olivier est négligé et abandonné quelque temps dans le désert, il se met à produire des fruits sauvages et devient, de lui-même, un olivier sauvage ; par contre, si cet olivier sauvage est entouré de soins et enté sur un olivier franc, il reviendra à la fertilité primitive de sa nature. Il en va de même des hommes : s’ils s’abandonnent à la négligence, ils produisent ces fruits sauvages que sont les convoitises de la chair et ils deviennent, par leur faute, stériles en fruits de justice — car c’est pendant que les hommes dorment que l’ennemi sème les broussailles de l’ivraie, et c’est pourquoi le Seigneur a enjoint à ses disciples de veiller —; mais si ces hommes, stériles en fruits de justice et comme étouffés par les broussailles, sont entourés de soins et reçoivent en guise de greffe la parole de Dieu, ils reviennent à la nature primitive de l’homme, celle qui fut créée à l’image et à la ressemblance de Dieu.

 

 

SAMEDI 13 JUILLET

 

PROPOSITION POUR LA JOURNÉE DU SAMEDI

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr