Livre du prophète Ezéchiel (Ez 33 à 37) – 14 au 20 avril (Semaine Sainte)

« Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés » (Ez 36,25)

 

Version imprimable (Ez 33-37)

 

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, mets en nous ta clarté, embrase-nous, en nos cœurs, répands l’amour du Père, viens fortifier nos corps dans leur faiblesse, et donne-nous ta vigueur éternelle».

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent aujourd’hui, Daigne inspirer toi-même les désirs de ton peuple, puisqu’aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu sans l’inspiration de ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

 

 

DIMANCHE 14 AVRIL 2019 – DIMANCHE DES RAMEAUX

         

 Lecture suivie : Ez 37, 15 – 28 « je les réunirai, ils n’en feront qu’un dans ma main »

 Référence complémentaire : Evangile selon saint Jean (Jn 11, 45 – 51) 

Beaucoup d’entre les Juifs qui étaient venus auprès de Marie et avaient vu ce qu’il avait fait, crurent en Jésus. Mais certains s’en furent trouver les Pharisiens et leur dirent ce qu’avait fait Jésus. Les grands prêtres et les Pharisiens réunirent alors un conseil: « Que faisons-nous? Disaient-ils, cet homme fait beaucoup de signes. Si nous le laissons ainsi, tous croiront en lui, et les Romains viendront et ils supprimeront notre Lieu saint et notre nation. » Mais l’un d’entre eux, Caïphe, étant grand prêtre cette année-là, leur dit: « Vous n’y entendez rien. Vous ne songez même pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière. » Or cela, il ne le dit pas de lui-même; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation — et non pas pour la nation seulement, mais encore afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.

 

 

LUNDI 15 AVRIL – LUNDI SAINT

 

Lecture suivie : Ez 37, 15 – 28 « je les réunirai, ils n’en feront qu’un dans ma main » 

Texte de méditation : BENOIT XVI (Catéchèse)

Le Seigneur lui-même prend les deux morceaux de bois et les rapproche, de façon à ce que les deux royaumes, avec leurs tribus respectives, divisées entre elles, ne fassent « qu’une dans sa main ». La main du prophète, qui rapproche les deux morceaux de bois, est considérée comme la main même de Dieu, qui rassemble et unifie son peuple et, enfin, toute l’humanité. Nous pouvons appliquer les paroles du prophète aux chrétiens, dans le sens d’une exhortation à prier, à œuvrer en faisant tout notre possible afin que s’accomplisse l’unité de tous les disciples du Christ, à œuvrer afin que notre main soit instrument de la main unificatrice de Dieu. Cette exhortation devient particulièrement émouvante et suppliante dans les paroles de Jésus après la Dernière Cène. Le Seigneur désire que son peuple tout entier marche – et il voit en lui l’Eglise du futur, des siècles à venir – avec patience et persévérance vers l’objectif de la pleine unité. Un engagement qui comporte l’adhésion humble et docile au commandement du Seigneur, qui le bénit et le rend fécond. Le prophète Ezéchiel nous assure que ce sera précisément Lui, notre unique Seigneur, l’unique Dieu, qui nous rassemblera dans « sa main ». Et le texte prophétique se conclut par la promesse définitive et pleinement salvifique:  « Je conclurai avec eux une alliance de paix… J’établirai mon sanctuaire au milieu d’eux à jamais » (Ez 37, 26).

Nous proposons un programme particulier de lectio divina pour la Grande Semaine de la célébration de notre Salut. Nous prendrons comme texte de référence le récit de la Passion du Christ dans l’Evangile selon saint Luc, en Lc 22,14 à 23,56.

MARDI 16 AVRIL – MARDI SAINT

 

Lecture suivie : Lc 22, 14 – 27   « moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert »

Texte de méditation : Epître de saint Paul aux Philippiens (Ph 2, 1 – 11)

Aussi je vous en conjure par tout ce qu’il peut y avoir d’appel pressant dans le Christ, de persuasion dans l’Amour, de communion dans l’Esprit, de tendresse compatissante, mettez le comble à ma joie par l’accord de vos sentiments : ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment ; n’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi ; ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres. Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus : Lui, de condition divine, n’a pas revendiqué son droit d’être traité comme l’égal de Dieu. Mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

 

MERCREDI 17 AVRIL – MERCREDI SAINT

 

 Lecture suivie : Lc 22, 28 – 38    « j’ai prié afin que ta foi ne défaille pas »

  Texte de méditation : GUILLAUME DE SAINT-THIERRY – XIIe s. (Oraisons)

Pauvre de moi, ma conscience m’accuse sans cesse et la vérité ne peut pas m’excuser en disant : il n’a pas su ce qu’il faisait. Pardonne donc, Seigneur, au prix de ton précieux sang, tous les péchés où je suis tombé, consciemment ou inconsciemment. Oui, Seigneur, j’ai vraiment péché, et volontairement, et beaucoup. Après avoir reçu la connaissance de ta vérité, j’ai offensé l’Esprit de grâce ; pourtant, lors de mon baptême, il m’avait accordé gratuitement la rémission des péchés. Mais moi, après avoir reçu la connaissance de ta vérité, je suis revenu à mes péchés, « comme le chien à son vomissement » (2P 2,22 ; Pr 26,11). Ô Fils de Dieu, t’ai-je foulé aux pieds en te reniant ? Pourtant je ne peux pas dire que Pierre, en te reniant, t’a foulé aux pieds, lui qui t’aimait si ardemment, même s’il t’a renié une première fois, une deuxième et une troisième fois. À moi aussi Satan a parfois réclamé ma foi pour la passer au crible comme du froment ; mais ta prière est descendue jusqu’à moi, de sorte que ma foi n’a jamais failli (Lc 22,31-32), elle ne t’a pas abandonné. Tu sais combien j’ai toujours voulu adhérer à la foi en toi ; toi donc, garde-moi dans cette volonté jusqu’au bout. Toujours j’ai cru en toi, toujours je t’ai aimé, même quand j’ai péché contre toi. Mes péchés, je les regrette, et à en mourir. Mais de mon amour, je n’ai aucun regret, sinon de ne pas t’avoir aimé autant que je l’aurais dû.

 

 

JEUDI 18 AVRIL – JEUDI SAINT

 

Lecture suivie : Lc 22, 39 – 65    « priez pour ne pas entrer en tentation »

 Textede méditation : SAINT AMBROISE – IVe s. (Comm. sur Luc) :

Pierre a renié une troisième fois, Jésus l’a regardé, et il a pleuré, très amèrement (Lc 22,62). Regarde-nous, Seigneur Jésus, pour que nous sachions pleurer notre péché. Cela montre que même la chute des saints peut être utile. Le reniement de Pierre ne m’a pas fait tort ; au contraire, à son repentir, j’ai gagné. Pierre a donc pleuré, et très amèrement ; il a pleuré pour arriver à laver sa faute par des larmes. Vous aussi, si vous voulez obtenir le pardon, effacez votre faute par les larmes ; au moment même, sur l’heure, le Christ vous regarde. S’il vous survient quelque chute, lui, témoin présent à votre vie secrète, vous regarde pour vous rappeler et vous faire avouer votre erreur. Faites alors comme Pierre, qui dit ailleurs par trois fois : « Seigneur, tu sais que je t’aime » (Jn 21,15). Il a renié trois fois, trois fois aussi il confesse ; mais il a renié dans la nuit, et il confesse au grand jour. Tout cela est écrit pour nous faire comprendre que personne ne doit se vanter. Si Pierre est tombé pour avoir dit : « Même si d’autres viennent à trébucher, moi je ne tomberai pas » (Mt 26,33), quel autre serait en droit de compter sur soi-même ? Enseigne-nous, Pierre, à quoi t’ont servi tes larmes. Mais tu l’as enseigné bien vite : car étant tombé avant de pleurer, tes larmes t’ont fait choisir pour conduire les autres, toi qui, d’abord, n’avais pas su te conduire toi-même.

 

 

VENDREDI 19 AVRIL – VENDREDI SAINT

 

Lecture suivie : Lc 22, 66 à 23, 46   « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font »

Texte de méditation : PAPE FRANÇOIS  (Homélie)

Nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non l’Église, Épouse du Seigneur. Quand on ne marche pas, on s’arrête. Quand on n’édifie pas sur les pierres qu’est ce qui arrive ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils font des châteaux de sable, tout s’écroule, c’est sans consistance. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable ». Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon. Marcher, édifier-construire, confesser. Mais la chose n’est pas si facile, parce que dans le fait de marcher, de construire, de confesser, bien des fois il y a des secousses, il y a des mouvements qui ne sont pas exactement des mouvements de la marche : ce sont des mouvements qui nous tirent en arrière. Le même Pierre qui a confessé Jésus Christ lui dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Je te suis, mais ne parlons pas de Croix. Cela n’a rien à voir. Je te suis avec d’autres possibilités, sans la Croix ; Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des Évêques, des Prêtres, des Cardinaux, des Papes, mais pas des disciples du Seigneur. Je voudrais que tous, après ces jours de grâce, nous ayons le courage, vraiment le courage, de marcher en présence du Seigneur, avec la Croix du Seigneur ; d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la Croix ; et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié. Et ainsi l’Église ira de l’avant. Je souhaite à nous tous que l’Esprit Saint, par la prière de la Vierge, notre Mère, nous accorde cette grâce : marcher, édifier, confesser Jésus Christ crucifié. Qu’il en soit ainsi !

SAMEDI 20 AVRIL – SAMEDI SAINT

 

Lecture suivie : Lc 23, 47 – 56    « sûrement, cet homme était un juste »

Texte de méditation : HOMÉLIE ANCIENNE

Un grand silence règne sur la terre, un grand silence et une grande solitude. Un grand silence parce que le Christ notre Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles. C’est le Premier homme, Adam, qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort. Il va pour délivrer de leurs douleurs Adam dans les liens et Eve, captive avec lui, Lui qui est en même temps leur Dieu et leur Fils. Au milieu des ténèbres de ce lieu des morts, un pas se fait entendre ; Adam y reconnaît les pas de Celui qui se promenait à la brise du soir, au jardin du Paradis ; il se redresse, et à ses compagnons de captivité, il dit : Reprenez courage, j’entends le bruit des pas du Bien-Aimé, il vient; il est tout proche celui qui vient nous sauver. « Viens, Seigneur Jésus, viens nous relever ». Au milieu de la nuit, un cri s’est fait entendre : « Voici l’Époux qui vient ; venez à sa rencontre ». Le Seigneur est descendu aux enfers, il s’est avancé vers tous ceux qui étaient plongés dans les ténèbres de la mort ; il s’est avancé vers eux muni de sa croix, l’arme de sa victoire. Adam, le premier homme se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! » Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ». Jésus le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. « Je suis ton Dieu, et à cause de toi, je suis devenu ton Fils. Lève-toi, toi qui dormais, relève-toi, œuvre de mes mains ».