Livre des Psaumes (Ps 70 à 75) – 17 au 23 fév. (Semaine 3)

« ma bouche annonce tout le jour tes actes de justice et de salut » (Ps 71,15)

 

 

Version imprimable (Ps 70-75)

 

COMMENT VIVRE LA LECTIO DIVINA QUOTIDIENNE

 

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, Fais-nous voir le visage du Très-Haut. Et révèle-nous celui du Fils; Et toi l’Esprit commun qui les rassemble; Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi ».

 Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : « Réponds à notre prière, Dieu tout-puissant, et comme au jour de la Pentecôte, que le Christ, lumière de lumière, envoie sur nous l’Esprit de feu : qu’il éclaire nos cœurs, nous que tu as fait renaître et que tu confirmes dans ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen  »

 

 

DIMANCHE 17 FÉVRIER 2019

             

 Lecture suivie : Ps 71(70), 14 – 24  « tu m’élèveras, tu me grandiras »

Référence complémentaire : Livre du prophète Isaïe (Is 46, 3 – 10) 

Ecoutez-moi, maison de Jacob, tout ce qui reste de la maison d’Israël, vous que j’ai portés dès votre naissance, soulevés depuis le berceau. Jusqu’à la vieillesse je reste le même, jusqu’aux cheveux blancs je vous porterai: moi, je l’ai déjà fait, moi je vous soulèverai, moi, je vous porterai et je vous sauverai. A qui voulez-vous m’assimiler et m’identifier, à qui me comparer, à qui suis-je semblable? Certains déversent l’or de leur bourse, et pèsent l’argent à la balance, ils embauchent un orfèvre pour faire un dieu, ils s’inclinent et ils adorent. Ils le mettent sur l’épaule et l’emportent, ils le déposent à sa place pour qu’il s’y tienne, pour qu’il n’en bouge pas. On a beau l’invoquer, il ne répond pas, de la détresse il ne sauve pas. Souvenez-vous-en et soyez des hommes, révoltés, rentrez en vous-mêmes. Souvenez-vous des choses passées depuis longtemps, car je suis Dieu, il n’y en a pas d’autre, Dieu, et personne n’est semblable à moi. J’annonce dès l’origine ce qui doit arriver, d’avance, ce qui n’est pas encore accompli, je dis: Mon projet se réalisera, j’accomplirai ce qui me plaît.

 

 

LUNDI 18 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Ps 71(70), 14 – 24  « tu m’élèveras, tu me grandiras, tu me consoleras » 

Texte de méditation : SAINTE GERTRUDE D’HEFTA (Exercices) – XIIIe siècle

En toi, Dieu vivant, mon cœur et ma chair ont tressailli, et mon âme s’est réjouie en toi, mon vrai salut. Quand mes yeux te verront-ils, Dieu des dieux, mon Dieu ? Dieu de mon cœur, quand me réjouiras-tu de la vue de la douceur de ton visage ? Quand combleras-tu le désir de mon âme par la manifestation de ta gloire ? Mon Dieu, tu es mon héritage choisi entre tous, ma force et ma gloire ! Quand entrerai-je en ta puissance pour voir ta force et ta gloire ? Quand donc au lieu de l’esprit de tristesse me revêtiras-tu du manteau de la louange, pour qu’unie aux anges, tous mes membres t’offrent un sacrifice d’acclamation ? Dieu de ma vie, quand entrerai-je dans le tabernacle de ta gloire, afin de te chanter en présence de tous les saints, et de proclamer d’âme et de cœur que tes miséricordes pour moi ont été magnifiques ? Quand est-ce que le filet de cette mort se brisera, pour que mon âme puisse te voir sans intermédiaire ? Qui se rassasiera à la vue de ta clarté ? Comment l’œil pourra-t-il suffire à voir et l’oreille à entendre, dans l’admiration de la gloire de ton visage ?

 

 

MARDI 19 FÉVRIER

  

Lecture suivie : Ps 72 (71) « il aura souci du faible et du pauvre dont il sauve la vie »

Référence complémentaire : Livre de Job (Jb 29, 12 – 25)

Je délivrais le pauvre en détresse et l’orphelin privé d’appui. La bénédiction du mourant se posait sur moi et je rendais la joie au coeur de la veuve. J’avais revêtu la justice comme un vêtement, j’avais le droit pour manteau et turban. J’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux. C’était moi le père des pauvres; la cause d’un inconnu, je l’examinais. Je brisais les crocs de l’homme inique, d’entre ses dents j’arrachais sa proie. Et je disais: « Je mourrai dans ma fierté, après des jours nombreux comme le sable. Mes racines ont accès à l’eau, la rosée se dépose la nuit sur mon feuillage. Ma gloire sera toujours nouvelle et dans ma main mon arc reprendra force. Ils m’écoutaient, dans l’attente, silencieux pour entendre mon avis. Quand j’avais parlé, nul ne répliquait, et sur eux, goutte à goutte, tombaient mes paroles. Ils m’attendaient comme la pluie, leur bouche s’ouvrait comme pour l’ondée tardive. Si je leur souriais, ils n’osaient y croire, ils recueillaient sur mon visage tout signe de faveur. Je leur indiquais la route en siégeant à leur tête, tel un roi installé parmi ses troupes, et je les menais partout à mon gré.

 

 

MERCREDI 20 FÉVRIER

 

   Lecture suivie : Ps 72 (71) « il aura souci du faible et du pauvre dont il sauve la vie »

   Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Catéchèse)

L’élément décisif pour reconnaître la figure du roi messianique est surtout la justice et son amour pour les pauvres (cf. vv. 12-14). Ces derniers n’ont que lui comme point de référence et source d’espérance, dans la mesure où il est le représentant visible de leur unique défenseur et patron, Dieu. L’histoire de l’Ancien Testament enseigne qu’en réalité, les souverains d’Israël n’ont que trop souvent oublié cet engagement, opprimant les faibles, les humbles et les pauvres.  C’est pourquoi le regard du Psalmiste se pose à présent sur un roi juste, parfait, incarné par le Messie, l’unique souverain prêt à racheter « de l’oppression, de la violence » les opprimés (cf. v. 14). Le verbe hébreu utilisé est le terme juridique du protecteur des derniers et des victimes, également appliqué à Israël « racheté » de l’esclavage lorsqu’il était opprimé par la puissance du pharaon. Le Seigneur est le « racheteur-rédempteur » primordial qui œuvre de façon visible à travers le roi-Messie, en protégeant « la vie et le sang des pauvres », ses protégés. Or, « vie » et « sang » sont la réalité fondamentale de la personne, il s’agit de la représentation des droits et de la dignité de chaque être humain, des droits souvent violés par les puissants et les violents de ce monde. Dans la figure du roi-Messie, la tradition chrétienne a perçu le portrait de Jésus Christ. Saint Augustin, dans son Commentaire sur le Psaume 71, relisant précisément le chant dans une optique christologique, explique que les humbles et les pauvres, au secours desquels le Christ vient, sont « le peuple des croyants en lui ».

 

 

JEUDI 21 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Ps 73(72), 1 – 12 « Dieu est bon pour les hommes au cœur pur »

Référence complémentaire : 1ère épître de saint Paul à Timothée (1Tm 6, 6 – 15) :

Profitable, oui, la piété l’est grandement pour qui se contente de ce qu’il a. Car nous n’avons rien apporté dans le monde et de même nous n’en pouvons rien emporter. Lors donc que nous avons nourriture et vêtement, sachons être satisfaits. Quant à ceux qui veulent amasser des richesses, ils tombent dans la tentation, dans le piège, dans une foule de convoitises insensées et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont transpercé l’âme de tourments sans nombre. Pour toi, homme de Dieu, fuis tout cela. Poursuis la justice, la piété, la foi, la charité, la constance, la douceur. Combats le bon combat de la foi, conquiers la vie éternelle à laquelle tu as été appelé et en vue de laquelle tu as fait ta belle profession de foi en présence de nombreux témoins. Je t’en prie devant Dieu qui donne la vie à toutes choses et devant le Christ Jésus qui, sous Ponce Pilate, a rendu son beau témoignage, garde le commandement sans tache et sans reproche, jusqu’à l’Apparition de notre Seigneur Jésus Christ, que fera paraître aux temps marqués le Bienheureux et unique Souverain, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

 

 

VENDREDI 22 FÉVRIER

 

Lecture suivie : Ps 73(72), 1 – 12 « Dieu est bon pour les hommes au cœur pur »

Texte de méditation : SAINT GREGOIRE DE NYSSE (Sur les psaumes) – IVe siècle

Le cerf du livre II (du psautier, qui se termine avec le Ps 72) a bu de l’eau vive : elle lui a communiqué quelque chose de la vision divine et de la force divine. Il contemple les choses en leur être profond. Le livre III (du Psautier qui commence avec ce Ps 73) s’ouvre sur la question fondamentale : comment la justice de Dieu permet-t-elle l’injustice des hasards de cette vie, où le bonheur ne correspond pas au mérite ? Souvent le même homme réunit en lui toutes les méchancetés et tous les succès. La justice attire encore l’estime, mais c’est un fait : le juste a une vie malheureuse et calamiteuse. Comment alors choisir la voie de la vertu ? Mais celui qui a déjà élevé son âme et qui abaisse le regard, comme d’en haut, sur des choses qui lui sont déjà lointaines voit comme avec évidence le jugement qui sépare le vice et la vertu : ce jugement ne déclenche pas le présent mais l’avenir. L’œil de l’esprit accommodé aux choses d’en haut voit, comme présente, la récompense qui est réservée à l’espérance du juste. Il dépasse tout ce qui tombe sous le sens ; et admis sur le seuil du ciel il condamne la folie de ceux qui, abdiquant leur âme, confient à leur sens de discerner le bien.

 

SAMEDI 23 FÉVRIER

 

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semaine pour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).

 

contact : lectiodivina@catho-aixarles.fr  – site web : www.lectiodivina.catholique.fr