Psaumes 58 à 69 – 5 au 11 août (Semaine 9)

« Je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier » (Ps 69,31)

Comment vivre la Lectio divina quotidienne

Commencer le temps quotidien de Lectio Divina par une prière à l’Esprit Saint. On peut prier par exemple une strophe du « Veni Creator » : « Esprit Saint, donne-nous les sept dons de ton amour. Toi le doigt qui œuvres au nom du Père ; toi dont il nous promit le règne et la venue ; toi qui inspires nos langues pour chanter ».

Lire avec attention les textes proposés pour la journée. Les accueillir comme notre nourriture du jour, les prier en silence, ruminer cette Parole de Dieu. Peut-être noter sur un carnet une référence, un verset…

Conclure le temps de Lectio Divina par une acclamation de la Parole de Dieu reçue, par le Notre Père ou par une autre prière. Par exemple : «  Réponds à notre prière, Dieu tout-puissant, et comme au jour de la Pentecôte, que le Christ, lumière de lumière, envoie sur nous l’Esprit de feu : qu’il éclaire nos cœurs, nous que tu as fait renaître et que tu confirmes dans ta grâce. Par Jésus le Christ notre Seigneur. Amen »

 

Dimanche 5 août 2018

Lecture suivie:Ps 69 (68), 1 – 13 « l’insulte de tes insulteurs est tombée sur moi »

Référence complémentaire :Epître de saint Paul aux Romains (Rm 15, 1 – 7)

C’est un devoir pour nous, les forts, de porter les faiblesses de ceux qui n’ont pas cette force et de ne point rechercher ce qui nous plaît. Que chacun d’entre nous plaise à son prochain pour le bien, en vue d’édifier. Car le Christ n’a pas recherché ce qui lui plaisait; mais comme il est écrit: Les insultes de tes insulteurs sont tombées sur moi. En effet, tout ce qui a été écrit dans le passé le fut pour notre instruction, afin que la constance et la consolation que donnent les Ecritures nous procurent l’espérance. Que le Dieu de la constance et de la consolation vous accorde d’avoir les uns pour les autres la même aspiration à l’exemple du Christ Jésus, afin que d’un même coeur et d’une même bouche vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ. Aussi soyez accueillants les uns pour les autres, comme le Christ le fut pour vous à la gloire de Dieu.

 

Lundi 6 août

Lecture suivie :Ps 69 (68), 1 – 13 « l’insulte de tes insulteurs est tombée sur moi »

Texte de méditation : SAINT CYRILLE D’ALEXANDRIE (Sur Rm) – Ve siècle

Il est écrit : « Tous, tant que nous sommes, nous formons un seul corps et nous sommes membres les uns des autres » (Rm 12,5) car le Christ nous rassemble dans l’unité par les liens de l’amour : « C’est lui qui, des deux, a fait un seul peuple ; il a fait tomber le mur qui les séparait, la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la Loi » (Ep 2,14). Il faut donc que nous ayons les mêmes sentiments réciproques ; « si un membre souffre, que tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, que tous partagent sa joie » (1Co 12,26). C’est pourquoi, dit encore saint Paul, « accueillez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu » (Rm 15,7). Accueillons-nous les uns les autres, si nous voulons avoir les mêmes sentiments. « Portons les fardeaux les uns des autres ; rassemblés dans la paix, gardons l’unité dans un même Esprit. » (Ep 4,2-3) C’est ainsi que Dieu nous a accueillis dans le Christ. Car celui-ci a dit vrai : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils pour nous » (Jn 3,16). En effet, le Fils a été donné en rançon de notre vie à tous, nous avons été affranchis de la mort, rachetés de la mort et du péché.

Mardi 7 août

Lecture suivie :Ps 69 (68), 14 – 29 « ne me cache pas ton visage, vite réponds-moi »

Référence complémentaire : Evangile selon saint Matthieu (Mt 27, 33 – 50)

Arrivés à un lieu dit Golgotha, c’est-à-dire lieu dit du Crâne, ils donnèrent à boire du vin mêlé de fiel à Jésus; il en goûta et n’en voulut point boire. Quand ils l’eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort. Puis, s’étant assis, ils restaient là à le garder. Ils placèrent aussi au-dessus de sa tête le motif de sa condamnation ainsi libellé: « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête et disant: « Toi qui détruis le Sanctuaire et en trois jours le rebâtis, sauve-toi toi-même, si tu es fils de Dieu, et descends de la croix! » Pareillement les grands prêtres se gaussaient et disaient avec les scribes et les anciens: « Il en a sauvé d’autres et il ne peut se sauver lui-même! Il est roi d’Israël: qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui! Il a compté sur Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s’il s’intéresse à lui! Il a bien dit: Je suis fils de Dieu! » Même les brigands crucifiés avec lui l’outrageaient de la sorte. A partir de la sixième heure, l’obscurité se fit sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure. Et vers la neuvième heure, Jésus clama en un grand cri: « Eli, Eli, lema sabachtani », c’est-à-dire: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » Certains de ceux qui se tenaient là disaient en l’entendant: « Il appelle Elie, celui-ci! » Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il imbiba de vinaigre et, l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui donnait à boire. Mais les autres lui dirent: « Laisse! que nous voyions si Elie va venir le sauver! » Or Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit.

Mercredi 8 août

Lecture suivie :Ps 69 (68), 14 – 29 « ne me cache pas ton visage, vite réponds-moi »

Texte de méditation : SAINT HILAIRE (Comm. sur les Ps) – IVe siècle

Nul ne peut douter que ce psaume contienne le mystère de la Passion du Seigneur. L’apôtre Jean atteste que boire le vinaigre marqua l’accomplissement des Ecritures, et les mots « le zèle de ta maison me dévore » – qui restèrent dans la mémoire des apôtres – confirment que chaque geste et chaque parole concernent le Christ. Le Christ demande à être sauvé, et il décrit une situation d’enlisement qui exprime de manière imagée la mort inévitable, à laquelle nul être humain n’échappe. Le Christ ne serait pas « retenu » par la mort ; mais étant homme véritablement, il devait se soumettre à la mort. Se vidant de la forme de Dieu (Ph 2,8), il descendit comme une flèche venant de haut, non seulement dans les profondeurs de la chair d’Adam – qui avait été formé de boue (Gn 6,7) – mais jusque dans le profondeurs de la mort, et la redoutable crainte de la mort, qui nous terrifie, entra aussi en lui. Jonas, précipité dans al mer et avalé par un grand poisson affirme que le Seigneur a entendu ses cris alors qu’il était non seulement dans la mer, mais même au séjour des morts : « Il a entendu mes clameurs, que je lui adressais du ventre des enfers » (Jon 2,3). Jonas est en cela figure et prophétie du Christ, car entré dans les profondeurs de la mort, il en ressortit vivant. Au milieu des outrages, le Christ opérait le mystère du salut des hommes, et il implorait de Dieu le salut pour l’homme qu’il avait assumé : « Seigneur, c’est le temps favorable ; dans l’abondance de ta miséricorde et la vérité de ton salut, arrache-moi de la boue, délivre-moi de ceux qui me haïssent et du profond des eaux ».

Jeudi 9 août

Lecture suivie:Ps 69 (68), 30 – 37 « que ton salut Dieu me redresse, moi humilié »

Référence complémentaire :Epître de saint Paul aux Ephésiens (Ep 2, 1 – 10) :

Vous étiez morts par suite des fautes et des péchés dans lesquels vous avez vécu jadis, selon le cours de ce monde, selon le Prince de l’empire de l’air, cet Esprit qui poursuit son oeuvre en ceux qui résistent. Nous tous d’ailleurs, nous fûmes jadis de ceux-là, vivant selon nos convoitises charnelles, servant les caprices de la chair et des pensées coupables, si bien que nous étions par nature voués à la colère tout comme les autres. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés ! – avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus. Il a voulu par là démontrer dans les siècles à venir l’extraordinaire richesse de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. Car c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu ; il ne vient pas des oeuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier. Nous sommes en effet son ouvrage, créés dans le Christ Jésus en vue des bonnes oeuvres que Dieu a préparées d’avance pour que nous les pratiquions.

 

Vendredi 10 août

Lecture suivie :Ps 69 (68), 30 – 37 « que ton salut Dieu me redresse, moi humilié »

Texte de méditation : SAINT JEAN-PAUL II (Dives in misericordia)

Dans le Christ et par le Christ, Dieu devient visible dans sa miséricorde, c’est-à-dire qu’est mis en relief l’attribut de la divinité que l’Ancien Testament, à travers différents termes et concepts, avait déjà défini comme la « miséricorde ». Le Christ confère à toute la tradition vétéro-testamentaire de la miséricorde divine sa signification définitive. Non seulement il en parle et l’explique à l’aide d’images et de paraboles, mais surtout il l’incarne et la personnifie ; il est lui-même, en un certain sens, la miséricorde. Pour ceux qui la voient et la trouvent en lui, Dieu devient visible comme le Père « riche en miséricorde » (Ep 2,4). Plus peut-être que celle de l’homme d’autrefois, la mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde, et elle tend à éliminer de la vie et à ôter du cœur humain la notion même de miséricorde. Le mot et l’idée de miséricorde semblent mettre mal à l’aise l’homme qui, grâce à un développement scientifique et technique inconnu jusqu’ici, est devenu maître de la terre qu’il a soumise et dominée. Cette domination de la terre, entendue parfois de façon unilatérale et superficielle, ne laisse pas de place, semble-t-il, à la miséricorde… La situation du monde contemporain ne manifeste pas seulement des transformations capables de faire espérer pour l’homme un avenir terrestre meilleur, mais elle révèle aussi de multiples menaces, bien pires que celles qu’on avait connues jusqu’ici. Révélée dans le Christ, la vérité au sujet de Dieu « Père des miséricordes » (2 Co 1,3) nous permet de le voir particulièrement proche de l’homme, surtout quand il souffre, quand il est menacé dans le fondement même de son existence et de sa dignité. Et c’est pourquoi, dans la situation actuelle de l’Église et du monde, bien des hommes et bien des milieux, guidés par un sens aigu de la foi, s’adressent, je dirais quasi spontanément, à la miséricorde de Dieu. Ils y sont certainement poussés par le Christ, dont l’Esprit est à l’œuvre au fond des cœurs.

Samedi 11 août : Reprise

Avant d’entrer dans une nouvelle semaine (qui commence, pour les chrétiens, le samedi soir), nous vous proposons de prendre le temps aujourd’hui, en fin de semaine, de ressaisir ce qui a été votre « nourriture » de la Parole de Dieu reçue cette semainepour l’orienter vers la prière et surtout la contemplation.

Pour la Lectio de ce jour, vous pouvez soit reprendre un des textes bibliques proposés durant la semaine, soit éventuellement reprendre les versets de l’Ecriture Sainte que vous aurez glanés au long des lectio de ces derniers jours et que vous aurez pu noter.

Cela nous permettra de vivre cette journée de Lectio dans le rayonnement de la prière de la Bienheureuse Vierge Marie, qui, docile à l’action en elle de l’Esprit Saint, « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur » (cf. Lc 2,19 et 51).